Le nombre des intérimaires a augmenté en janvier 2008... Tous précaires !

2 juillet 2008

Elle atteint 4,8% en 1 mois et 6,6% sur 1 an. Quasiment tous les secteurs sont concernés.

Un total de 735.200 personnes occupaient un emploi intérimaire fin janvier 2008, soit une hausse de 4,8% par rapport au mois de décembre et de 6,6% sur 1 an, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), a annoncé l’Unedic en mars dernier. Cette forte hausse est confirmée également par les chiffres définitifs de décembre 2007, donnés par l’Unedic. A 701.800, en hausse de 5,4% en 1 an, ils sont supérieurs aux chiffres provisoires établis en janvier 2008.
Si ces évolutions révèlent une bonne santé de l’économie française, celle-ci semble se faire sur le dos des salariés. Les entreprises préférant des intérimaires à des contrats de longue durée. La précarité institutionnalisée.
L’industrie reste ainsi le principal employeur d’intérimaires. Alors qu’elle ne représente que 20,8% de l’emploi salarié total, elle employait 46,8% des intérimaires fin janvier 2008, en hausse de 4,5% par rapport à décembre 2007. Cette hausse se note d’abord dans les industries extractives où la progression est de 6,9%.
Mais la hausse la plus forte se constate dans le tertiaire, avec 5,4%. Cette hausse, continue depuis plusieurs mois, suggère que le secteur des services rapproche son modèle social de celui de l’industrie. Le secteur de la construction est aussi en hausse de 4,2% en 1 mois.
En 1 an, le nombre d’intérimaires progresse aussi fortement. Tous les secteurs sont concernés, notamment l’agriculture, sylviculture, pêche (+37,6%), les activités immobilières (+27,7%) et la fabrication de matériel de transport (+26,9%). Seules exceptions, l’information et communication (-1,9%), les équipements électriques, électroniques, informatiques (-3,3%), la cokéfaction et le raffinage (-29,5%).
De même, toutes les catégories socioprofessionnelles ont enregistré une hausse des intérimaires sur 1 an. Elle atteint 8,8% pour les employés, 8,2% pour les ouvriers non qualifiés, 5,5% pour les ouvriers qualifiés et 1,3% pour les cadres et professions intermédiaires. Mais environ quatre emplois intérimaires sur cinq concernent toujours des ouvriers.

Les intérimaires sont bien souvent moins bien payés et ils ne peuvent défendre leurs droits vu leur situation instable. Ils sont une "main-d’œuvre" corvéable à merci. Et la résorption du chômage par des emplois intérimaires est une illusion éphémère. Allons-nous vers une société de précaires ?

Luttes pour l’emploi

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