Le sujet qui fâche : le pouvoir d’achat

12 septembre 2007

Le ministre de l’Économie rencontre cette semaine les syndicats, mais propose d’aboutir à la mi-2008.

Dans le dédale de “consultations” qui caractérise la frénésie de réformes de Nicolas Sarkozy, s’ouvre ce matin une série de rencontres bilatérales préparatoires à la conférence sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Le ministre de l’Économie, Christine Lagarde, reçoit FO et la CGT aujourd’hui, la CFTC demain, l’UPA (artisans) mercredi, puis les autres organisations la semaine suivante jusqu’au 19 septembre, date de rendez-vous fixé avec le MEDEF. Cette conférence sera la dernière des trois programmées pour l’automne. Mais alors que les réunions tripartites sur les conditions de travail ou sur l’égalité professionnelle auront lieu sur une journée (4 octobre et 12 novembre), Christine Lagarde a proposé dans un courrier adressé aux partenaires sociaux de transformer la conférence en « cycle de travail consacré aux liens entre emploi, coût global du travail et rémunérations ». Sur une question aussi sensible dans lpublique que celle du pouvoir d’achat, le gouvernement joue la montre. Il se montre prudent à l’égard des “journées grand-messes”, à l’image de celle organisée à la hâte en décembre 2006 par Dominique de Villepin, suite aux mouvements sociaux sur les salaires. Beaucoup de bruit mais peu de mesures avaient ajouté un peu plus au discrédit politique de l’ancien Premier ministre. L’actuel gouvernement doit aussi assumer un second problème : le paquet fiscal, injustement nommé loi “Travail, emploi et pouvoir d’achat”, voté cet été n’a visiblement pas convaincu les Français. Selon un sondage TNS-Sofres paru le 27 août, seuls 28 % des sondés jugent efficace l’action de l’équipe au pouvoir contre la vie chère.
Le gouvernement se sait attendu sur la question salariale. Il veut donc se donner du temps. Si le cycle de travail sera bel et bien lancé le 23 octobre par Christine Lagarde, Xavier Bertrand, ministre du Travail et des Solidarités, et Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, il devrait s’achever sur des « conclusions opérationnelles » d’ici à la fin du premier semestre 2008, après la négociation en cours entre les partenaires sociaux sur la modernisation du marché du travail. Pour l’heure, les consultations devraient se contenter de déboucher sur des groupes thématiques. Le gouvernement et le MEDEF espèrent maintenir le lien entre « compétitivité des entreprises et coût du travail ». Les syndicats ne vont pas manquer d’évoquer la question du SMIC, de son mode de fixation et de ses répercussions sur les grilles salariales. Ils vont mettre les pieds dans le plat des allégements de charges sociales, dénoncées comme étant de véritable « trappe à bas salaires » (les entreprises sont exonérées pour les salaires allant jusqu’à 1,6 SMIC). Ils vont aussi poser la question des prix, notamment ceux du logement, des transports ou de l’énergie.


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