
C’était un 30 juin
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Protection sociale
Les déclarations de Jean-François Mattei font craindre le pire
20 mai 2003
Dans un entretien accordé au ’Monde’, le ministre de la Santé souhaite « permettre l’accès des assurances complémentaires à tous ». Un vœu pieux puisque, par ailleurs, il suggère que les ménages réduisent leur budget ’loisir’ pour augmenter leur budget ’santé’... Et de faire appel aux collectivités locales pour aider à ’boucher’ les trous...
Dans l’édition du vendredi 16 mai du "Monde", le ministre de la Santé explique que « augmenter les prélèvements obligatoires freinerait la consommation, pénaliserait l’investissement et donc la reprise de la croissance. Le remède serait pire que le mal » . Il confirme que « l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) n’est pas à l’ordre du jour ». Aujourd’hui, oui, mais demain ? Car, selon la commission des comptes, une hausse d’un point de la CSG rapporterait 8,9 milliards d’euros en 2003.
De l’aveu même du ministre, « les décisions seront prises à l’automne lors de la discussion conjuguée du projet de loi de finances et du PLFSS » (projet de loi de financement de la Sécurité sociale - NDLR). Par ailleurs, le ministre doit présenter le 21 mai en Conseil des ministres son projet de loi sur l’assurance maladie.
Mais le ministre ne veut pas dramatiser. Il parle de « revendications catégorielles de certains » en visant le personnel hospitalier, faisant fi des « conditions de travail (qui) s’y sont dégradées ». Et il confirme sa logique ultra-libérale : « Si on met tout le monde dans la même barque, il faudra augmenter considérablement les dépenses. Il faut donc trouver des dispositifs financiers nouveaux associant les collectivités locales - par exemple pour la dépendance - et, le cas échéant, les assurances complémentaires. Ce sont des pistes importantes. Par ailleurs, je suis résolu à mettre en œuvre dans la durée des mesures pour infléchir la croissance des dépenses de maladie ».
Évoquant la baisse du taux de remboursement de plus de 600 médicaments, le ministre explique : « Cette baisse du taux de remboursement relève de deux décisions. L’une, technique, est le fait des experts. L’autre est politique et s’inscrit dans une logique admise par la gauche comme par la droite. (...) Il ne s’agit pas de faire des économies ou de rationner mais de pouvoir payer les produits innovants ».
Donc de financer indirectement les grands laboratoires pharmaceutiques et leurs superbénéfices.
Trop d’arrêts maladie chez les plus de 55 ans, donc leur place dans l’entreprise est à revoir… ! |
Les "seniors" au rebut ?
Le journal "le Monde" pose cette question à Jean-François Mattei : « Que pensez-vous de l’explosion des indemnités journalières, notamment des arrêts maladie des plus de 55 ans ? ».
Réponse de l’intéressé : « C’est un vrai problème de fond : ce dérapage, manifeste dans certaines régions et chez les seniors, n’est pas acceptable. Il y a deux problèmes. D’abord les caisses ne mettent pas - et je le regrette - suffisamment l’accent sur ce contrôle. Ensuite, les entreprises doivent reconsidérer la place des seniors. Dans certains cas, l’arrêt maladie sert de système de préretraite. C’est inacceptable ».
Ce n’est pas l’humour qui manque au gouvernement. En effet, si les "seniors" se voient prescrire des arrêts maladie, c’est qu’ils en ont besoin. S’ils en ont besoin, c’est qu’ils sont las, fatigués, stressés par des cadences qui augmentent, des innovations technologiques qu’ils maîtrisent difficilement. Ou des classes surchargées. Ou un nombre impressionnant d’autres causes.
C’est donc bien qu’ils aspirent légitimement, pour des questions de santé, à une préretraite. Et voilà qu’on la leur refuse et que le gouvernement veut allonger la durée de cotisations, donc repousser l’âge du départ à la retraite. Ou en pré-retraite, en admettant que cela existe encore. La logique permettrait donc de conclure que le nombre d’arrêts maladie des "seniors" va augmenter.
"Senior photocopies"
Et pour éviter que cela n’arrive, le ministre de la Santé va augmenter les contrôles. Ah bon. On n’avait cru naïvement que la "philosophie" qui tendait cette réforme était « l’appel à la responsabilité » de tous, personnel médical comme patients. Le gouvernement, une nouvelle fois, méprise les citoyens, puisqu’il pense qu’ils ne sont pas suffisamment « responsables » et qu’ils ont de plus en plus recours aux arrêts maladie.
Quant au vœu du ministre de voir les entreprises « reconsidérer la place des seniors », il fait craindre le pire. Si ces seniors ne sont plus "performants", qu’est-ce que l’entreprise va en faire ? Va-t-elle s’engager à des frais de formation pour la maîtrise, par exemple, des nouvelles technologies ? Ou alors va-t-on voir alors des "seniors photocopies", argument déjà fortement employé pour désigner les emplois-jeunes et autres salariés à contrat précaire ?|
Médecins et usagers doivent "changer de comportement" |
Piquer sur le budget "loisirs" pour compléter le budget "santé" Médecins et usagers doivent accepter la nouvelle donne imposée par la démographie et modifier leurs comportements pour sauver le système français d’assurance-maladie, a déclaré dimanche le ministre de la Santé Jean-François Mattei, qui demande à tous les Français de baisser leur budget "loisirs" pour augmenter leur budget "santé".
« Nous aurons des difficultés » d’ici la fin de l’année, a lancé le ministre de la Santé sur "Europe-1", en appelant Français et médecins à la responsabilité. « En 2002, les dépenses ont été excessives, mais ça n’a pas été une année de dérapage, contrairement à ce que disent certains : c’est une année de rattrapage », a-t-il poursuivi. « Les Français doivent comprendre que les dépenses de santé dans notre pays, comme dans tous les pays industrialisés, vont continuer de croître inéluctablement. Dans le budget des ménages aujourd’hui, la part des loisirs tout confondu, c’est 16% ; la part pour la santé, c’est 13% : il va y avoir nécessairement des réajustements, si les Français veulent continuer à bénéficier du meilleur système de santé au monde », a-t-il ajouté. Ben voyons... comme si tous les Français pouvaient consacrer 16% de leur budget aux loisirs. Et les Réunionnais, alors ? Faut-il que l’on rappelle quelques chiffres ? Au 31 décembre 2001, La Réunion comptait 63.400 allocataires du RMI et 159.900 personnes étaient concernées par ce dispositif. On dénombrait à l’ANPE 94.057 demandeurs d’emploi dans les catégories 1 à 6. Et 53.000 personnes percevaient des prestations de chômage. Plus de 300.000 personnes étaient "à la CMU". Ces exclus, le gouvernement n’en a que faire. Toutes les occasions sont bonnes pour les exclure encore. Pour les mépriser. Et les "classes moyennes", celles et ceux qui vivent d’un SMIC ou d’un SMIC et demi ? Comment vont-elles s’en sortir ? Sur quoi vont-elles devoir "faire des économies" ? Oui, nous sommes tous concernés par cette politique du gouvernement qui s’attaque à tous les acquis sociaux et prépare la plus grande catastrophe sociale que La Réunion ait connue depuis cinquante ans. |
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