Après les transports, service minimum dans l’Education

Les syndicats dénoncent la « provocation »

21 juillet 2007

« Provocation », « meilleure méthode pour préparer un conflit social », les syndicats de l’Education réagissent vivement aux propos de Fillon et Bertrand n’excluant pas d’étendre au secteur éducatif le dispositif de service minimum.

Les syndicats de l’Éducation dénoncent l’intention du gouvernement, annoncée par le Premier ministre François Fillon et relayée par le ministre du Travail Xavier Bertrand, d’étendre le dispositif de service minimum à d’autres secteurs, dont l’Education nationale. François Fillon a franchi un pas estimant que ce projet de loi pouvait servir de « modèle pour être étendu dans d’autres secteurs dont l’Education nationale ».
Luc Bérille, Secrétaire général de l’Unsa-Education, estime que « si on voulait préparer à un conflit social, ce serait la meilleure méthode ». Quant à Gérard Aschieri, Secrétaire général de la FSU, il dénonce des propos tenus « sans concertation », qu’il qualifie de « provocation qui n’a pas grand sens ».

Darcos se veut apaisant

Le Ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a tenté d’apaiser les esprits en indiquant que, « pour l’heure », le service minimum n’était envisagé que dans les Transports. En soulignant toutefois que cela n’empêche pas de réfléchir à moyen terme à des dispositifs d’accueil, de continuité du service public dans l’Education nationale aussi. « J’ai toujours dit aux syndicats que toutes les questions évoquées dans la campagne présidentielle, y compris le service minimum, faisaient partie du débat que nous aurions le moment venu », a déclaré Xavier Darcos à la sortie du Conseil des ministres.

Une mesure « indispensable » pour Xavier Bertrand

Précédemment, le Ministre du Travail Xavier Bertrand avait estimé « indispensable » que les enfants puissent être accueillis à l’école, se prononçant pour un service minimum dans l’Education nationale.
« Plaçons-nous d’un point de vue pratique (...), s’il y a une grève, il faut quand même s’organiser pour savoir ce qu’on va faire avec les enfants », a exposé sur France Inter le ministre, dont la loi sur le service minimum dans les Transports est à l’examen depuis mardi au Sénat.
« Si vos enfants vont au lycée ou au collège, le problème est moins important, mais si c’est dans le Primaire et qu’il y a une grève, il faut trouver une possibilité d’accueil avec une assistante maternelle ou la famille. Est-ce que vous ne trouvez pas quand même qu’il est bon qu’on puisse accueillir les enfants à l’école, moi je pense que c’est effectivement indispensable, voilà notre logique », a-t-il ajouté, en citant l’exemple de sa propre fille « qui a moins de 12 ans ».
« Maintenant, la question c’est, quel est le bon vecteur juridique, une loi ou autre, c’est à déterminer », a ajouté le ministre. « Par contre, sur la finalité », le gouvernement n’a aucun doute : « Oui, nous voulons renforcer les services minimums, cela veut donc dire renforcer les services publics ».

Le projet de loi au Sénat

Le Sénat a entamé mardi l’examen du « projet de loi sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres de voyageurs », une promesse électorale de Nicolas Sarkozy qui suscite de fortes réserves des syndicats.
83 amendements ont déjà été déposés au Sénat sur ce texte, dont l’un propose qu’un service minimum soit également assuré dans l’Enseignement, les jours d’examen du Brevet ou du Baccalauréat.
Interrogé sur les pressions que risquerait de subir le salarié obligé de se déclarer gréviste 48 heures à l’avance, François Fillon a soutenu que « ce n’était pas le sujet ». Ah bon ? « Il n’y aura pas plus de pression qu’aujourd’hui », a-t-il expliqué. Une façon de botter en touche et d’ignorer la réalité.

Mobilisation à la rentrée

Sans évoquer explicitement cette polémique sur le service minimum, 5 fédérations de l’Education réunies en intersyndicale, mercredi en fin d’après-midi, ont appelé à « réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur » à l’automne, pour protester notamment contres les milliers de suppressions de postes annoncées pour 2008, dans un texte commun.? « L’Éducation nationale pourrait subir, à la rentrée 2008, un retrait de postes inédit. Les chiffres évoqués porteraient sur 17.000 emplois supprimés, s’ajoutant aux milliers de suppressions de ces dernières années », écrivent les fédérations UNSA-Education, FSU, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN dans ce texte transmis à la presse.? Aussi appellent-elles « à réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur dès que possible dans le courant du premier trimestre » de l’année scolaire 2007-2008. « Elles décident de solliciter les organisations du monde éducatif (organisations d’élèves, d’étudiants, de parents d’élèves et associations) pour agir ensemble à la hauteur des menaces qui pèsent sur le service public d’éducation », ajoutent-elles.


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Messages

  • bonjour à tous, oh ce matin petite réaction très nette à cet article pour dire que je suis très favorable au service minimum dans l’Education Nationale, primaire ou secondaire et préavis de grève obligatoire.
    Ceci n’est pas une privation du droit de grève ni de syndicalisation toujours très utile au développement très profitable des services à la Société et auxquels j’ai droit en tant que citoyen Français qui a toujours payé les impôts auxquels il était justement assujettis.
    Le droit de grève oui, mais après le respect des devoirs de Français.
    Bien à vous
    Gérard

    Voir en ligne : Les syndicats dénoncent la « provocation »

    • Complètement d’accord avec vous Gérard et je ne dois pas être le seul. Ce service minimum, pour tous, ne devrait même pas être l’objet de discussions.
      Bien à vous Sylvain


Témoignages - 80e année


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