Réforme de l’OCM-sucre

Maintenir le quota à prix garanti

Proposition des présidents des commissions mixtes, du CPCS, du CTICS et de la CGPER

13 octobre 2003

Les présidents de la commission mixte de Bois Rouge, Fred Naze, de Savannah, Sylvestre Lamoly, de Beaufonds, Notaise Orange, du Gol, Dominique Rivière, de la commission paritaire de la canne et du sucre (CPCS), André Minatchy, de la commission mixte du Grand-Bois et du CTICS, Jean Bernard Gonthier, et de la CGPER, Jean-Yves Minatchy, ont adressé vendredi un courrier au commissaire européen de l’Agriculture, Franz Fischler. Les syndicalistes compte sur l’appui de ce dernier pour défendre la filière réunionnaise dans le cadre de la réforme de l’OCM-Sucre.
Pour les signataires du courrier diffusé à la presse par la CGPER, « la proposition de la commission européenne du 23 septembre 2003 de prévoir pour les régions ultrapériphériques et les îles de la mer Egée, un traitement particulier en matière d’aide à la production conformément à la réforme de la PAC est une avancée notable pour les planteurs de La Réunion ». Remerciant le commissaire de son implication dans ce dossier, les présidents estiment qu’« aucune décision définitive » n’est prise soulignent « l’importance d’une réforme de l’OCM-Sucre pour La Réunion ». Les présidents des 5 bassins canniers, le président du CTICS, le président du CPCS « qui sont les instances officielles de la canne et du sucre » ainsi que la C.G.P.E.R. estiment « qu’il est important de fournir à la commission européenne une argumentation sur le rôle de la canne à La Réunion ainsi que des propositions pour soutenir le développement de la filière ». Un dossier contenant les différentes propositions est joint au courrier adressé au commissaire Fischler. Selon les signataires de la lettre, il « fédère une large majorité des producteurs de notre département ». Le dossier se conclut sur plusieurs propositions (voir encadré) : maintien du quota à prix garanti, compensation en cas de baisse du prix, reconnaissance de la multifonctionnalité de la canne, revalorisation de plusieurs aides, versement d’une partie de la taxe sur les alcools aux planteurs, maintien des taux d’aides à l’investissement.
« Dans une région frappée par un taux de chômage de 35% et classée par l’Union européenne en zone défavorisée à objectif prioritaire, la filière canne reste la principale source d’exportation de La Réunion avec plus de 150 millions d’euros (+60% des exportations totales) et génère 12.000 emplois directs ou indirects », disent les syndicalistes. « Elle participe de manière positive à la balance commerciale de l’île qui est largement déficitaire ».
« Le modèle de développement agricole de La Réunion s’est opéré autour de la canne à sucre qui reste le pivot de production », précisent les présidents, « si demain, la canne venait à disparaître, aucune spéculation ne pourrait la remplacer en terme de marché sécurisé, de surface occupée et de rentabilité ». Ils notent également que 75% de la production est assurée par « les petites et moyennes exploitations cannières ». « La canne à sucre offre également un aspect multifonctionnel non négligeable pour l’aménagement du territoire, le tourisme et la protection de l’environnement », poursuivent-ils.
Les auteurs du courrier rappellent ensuite les différents progrès de la filière ces dernières années, les investissements des planteurs dans la mécanisation, notamment pour le rendement (de 55 tonnes par hectare en moyenne à 75 tonnes), l’apport attendu du « chantier du basculement des eaux d’Est en Ouest financé par l’Union européenne qui irriguera à terme 5.500 hectares de canne ».
Mais les incertitudes persistent, « avec l’entrée des PMA sur le marché européen ».
« Comme ce fut le cas pour la réforme de la PAC », soutiennent les syndicalistes, « toutes ces spécificités qui caractérisent l’agriculture réunionnaise et la filière canne en particulier appellent un examen singulier de notre situation dans le cadre de la réforme de l’OCM sucre qui doit mener au statu quo sur le prix aussi bien que sur le quota ».

Propositions pour soutenir la filière canne
« Compte tenu de spécificités de La Réunion et de l’importance de conserver une filière canne conséquente, la profession agricole propose les mesures suivantes

- maintien du statu quo sur le quota sucrier de La Réunion à prix garanti qui conditionne l’avenir de la filière canne mais plus globalement de l’économie de l’île ;

- compensation financière pour le sucre provenant de La Réunion en cas d’une baisse du prix du sucre sur le marché européen ;

- reconnaissance de caractère multifonctionnel de la canne à sucre (préservation de l’environnement, aménagement du territoire), et des spécificités de La Réunion (coûts de production élevé, prix de base inchangé…) avec une aide à l’entretien de 250 euros par hectare.

- revalorisation de l’aide au transport et de l’ICHN pour les petites et moyennes exploitations pour prendre en compte les conditions de travail difficiles dans une zone de montagne ;

- versement par le Département de la taxe sur les alcools provenant de nos 2 usines sucrières aux planteurs qui produisent la matière première ;

- soutien aux petits et moyens planteurs par la revalorisation et le versement unique de l’aide à la replantation ;

- Maintien des taux d’aides à l’investissement en vigueur (irrigation, acquisition de matériel, améliorations foncières) ».


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