Social

Manifestation pour la défense des services publics et de la retraite

20 mai 2003

La parole aux syndicalistes
Vincent Cellier, FSU :

« Il serait temps que le gouvernement entende »

« Pour cette sixième mobilisation une fois encore nous montrons notre détermination. Depuis jeudi nous avions annoncé que nous allions durcir le mouvement. Cela va aller en s’amplifiant, jusqu’à ce que le gouvernement retire son projet de réforme des retraites, et sa volonté de transférer des personnels de l’Éducation nationale. Il serait temps que le gouvernement entende. Plus le temps passe, plus le problème des examens se pose. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités vis-à-vis des élèves et ouvrir des négociations. Contrairement à ce qui est dit, la mobilisation ne fait pas des victimes que chez les élèves, les personnels aussi sont touchés. Les commissions paritaires étant boycottées, il n’y a aucune gestion de carrière possible, aucune mutation envisageable. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout et à en assumer les conséquences ».

Armand Hoarau, secrétaire de l’UNSA Réunion :

Contre la casse des valeurs républicaines

« Il y autant de monde que d’habitude. Tous ont la conviction que le gouvernement veut casser les protections sociales dans le domaine de la santé, de l’enseignement, des retraites. Ce ne sont plus des salariés, mais des citoyens qui se battent aujourd’hui. Le gouvernement n’a pas été émis en place pour casser les valeurs républicaines. Soit il s’en va, soit il fait marche arrière ».

Yvon Virapin, SNUipp :

« Il faut retirer tous les projets dangereux pour la jeunesse ! »

« C’est la sixième manifestation de grande ampleur. Il est nécessaire de montrer au gouvernement notre détermination. Il faut retirer tous les projets dangereux pour la jeunesse, en particulier, tout ce qui concerne la décentralisation, les suppressions de maternelles... Pour les retraites, une vraie réforme avec les partenaires sociaux est importante et non un alignement sur le bas pour les travailleurs publics et privés ».

Jean-Louis Belhôte, SGEN-CFDT :

« Une journée test après plusieurs jours de grèves »

« C’est une journée de manifestation nationale pour la fonction publique et au-delà de l’Éducation nationale, pour la protection des services publics. Ce sera une journée test après plusieurs jours de grèves. Nous avons rencontré le préfet vendredi dernier. Le gouvernement est obligé de discuter et d’ouvrir les négociations. Il est vrai que nous avons adopté une position très nette par rapport au bureau national en nous démarquant. Pour le SGEN, l’accord n’est pas acceptable ».

Jean-Claude Savy, secrétaire académique du SNETAA :

« Le gouvernement prend les élèves en otage »

« Le SNETAA (Syndicat National de l’enseignement technique action autonome - NDLR) représente les professeurs de lycée professionnel. Nous réagissons à l’attaque contre les retraites principalement, mais nous sommes solidaires de tout le tissu social. Le gouvernement, en refusant tout dialogue, prend les élèves en otage, et ce sont les classes les plus défavorisées qui sont concernées ».

Dominique Bijoux, secrétaire départementale FO-Trésor public :

« Le gouvernement n’a qu’à faire payer nos patrons »

« Il n’est pas normal qu’il y ait des applications des régimes de retraites sans discussions préalables. Le gouvernement présente des scénarios catastrophes, mais il a de l’argent. Il n’a qu’à faire payer nos patrons, ce n’est pas à nous, salariés de financer nos retraites. Nous allons vers une privatisation d’une majorité de services publics. Pour 2004, 1.550 emplois seront supprimés sur le plan national. Pour 2003, on ne peut plus installer les gens, les concours sont déjà annulés. L’État doit donner sa contribution à l’emploi ».

Frédéric Bergamin, FO :

« Nous ne voulons pas de simulacre d’accord »

« C’est une forte mobilisation même si pour certaines personnes, les manifestations les fatiguent. Aujourd’hui, le gouvernement ne peut plus reculer face à l’ampleur du mouvement. Nous avons connu un point noir vendredi dernier avec la trahison de la CFDT. On ne peut laisser moins à nos enfants que ce que nos parents nous ont légué ».

Denis Bornot, CFDT-Équipement :

« Pour la défense du service public »

« La DDE se sent concerné au même titre que l’enseignement national, même plus. La décentralisation annoncée prévoit le démantèlement de la DDE. Les routes nationales vont devenir des routes départementales. Alors que ces routes sont gérées par la Région, le gouvernement veut les donner au Département. Les attaques touchent le service habitat, menacé de privatisation, et qui ne serait plus géré par la DDE. Nous sommes là pour la défense du service public. L’union régionale CFDT poursuit la grève malgré les accords nationaux, tout comme le syndicat Transports et Équipement en métropole ».

Thierry Alanda, secrétaire régional de l’UNSA Police :

« Nous réclamons de vraies négociations »

« Aujourd’hui ce sont les policiers actifs comme les administratifs qui réagissent. Nous exprimons notre solidarité à la fonction publique et demandons le retrait du projet du gouvernement en matière de décentralisation. Quand on entre dans la fonction publique d’État, on veut y rester. Nous demandons l’abandon du projet de l’État sur les retraites, et réclamons de vraies négociations, c’est-à-dire pas comme elles sont faites en ce moment ».

Gladys, intermittente du spectacle, coordination Est :

« Le 30 juin, 70% de la profession sera au chômage »

« J’apporte mon soutien au mouvement des enseignants pour que les choses bougent. Il faut se mobiliser, si on laisse faire, tout va passer ! Le 30 juin, 70% de notre profession sera au chômage. Nous comptons déposer notre pétition regroupant 700 signatures aux ASSEDIC, à la DRAC et au Préfet, très prochainement ».

La parole aux responsables politiques et associatifs
Huguette Bello, députée de La Réunion (PCR)

« L’Éducation nationale doit être notre fierté.. ».

« Nous sommes là pour soutenir le mouvement contre toutes les réformes autoritaires, contre le pouvoir absolu du gouvernement. Sur 20.000 aides-éducateurs et 5.600 surveillants, le gouvernement envisage de les remplacer par 16.000 assistants d’éducation. Cela ne fait pas du tout le compte ! Les aides-éducateurs et les surveillants font partie du milieu populaire... comme pour la réforme de l’Université, ce seront les Réunionnais issus du milieu modeste qui vont être pénalisés.

L’Éducation nationale doit être notre fierté, sans l’Éducation nationale, je ne serai pas là aujourd’hui. 175.000 écoles maternelles seront remises en cause. Le gouvernement prévoit des cours préparatoires de dix élèves pour lutter contre l’illettrisme, hors il y a 34.000 arrivées d’enfants sur le plan national et le gouvernement dans son budget 2003 n’a prévu que 1.000 postes. Pour ces dix élèves par classes, il faudrait créer 750 postes !

Quant à la question des retraites, on sait qu’un retraité sur deux ne sera pas remplacé.

Par exemple, imaginez une femme qui décide de prendre sa retraite cette année. Avec un salaire de 1.400 euros, elle toucherait aujourd’hui 581 euros. En 2008, ce serait 525 euros et en 2020, 481 euros, soit l’équivalent du revenu minimum de vieillesse. Nous ne pouvons accepter cela, comme tout ce qui touche le déremboursement des médicaments ».

Pierre Vergès (PCR) :

« Il est temps qu’un plus grand débat se fasse »

« Si nous sommes si nombreux ce matin, c’est pour l’avenir du service public, pour lequel il faut se battre. Se battre, c’est approfondir la réflexion sur la solidarité qui doit exister entre tous dans une société en crise. À La Réunion plus encore qu’en France car nous devons être solidaires des 65.000 rmistes, des 100.000 chômeurs, être sensibles aux jeunes de plus en plus qualifiés qui n’auront pas de travail ici. Il est temps qu’un plus grand débat se fasse pour décider des quinze ans à venir ». "

Jean-Yves Langenier, maire du Port (PCR) :

L’urgence d’une concertation à La Réunion

« Une fois de plus je pense qu’il y a une réaction contre la politique du gouvernement. Partout se posent des problèmes créés par la volonté gouvernementale de passer en force qu’il s’agisse du transfert de compétence, de la décentralisation ou des retraites. Avec la situation de chômage que connaît La Réunion, la tendance était de s’orienter vers le congé solidarité, là le gouvernement prend exactement le chemin inverse. Nous devons tous être solidaire, le gouvernement doit entendre la voix du peuple. Toutes les manifestations de ces derniers jours à La Réunion vont en s’amplifiant, et demandent une concertation sur ces problèmes sous toutes les catégories ».


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