Social

Mobilisation des syndicats pour les 6 et 13 mai

Après le succès des manifestations du 1er mai

3 mai 2003

Le bras de fer commence entre le gouvernement et les syndicats. Ces derniers ont donné, jeudi à l’occasion des traditionnels défilés de la Fête du travail, le coup d’envoi d’un mois de grèves et de manifestations pour réclamer la remise à plat du projet de réforme des retraites.
La mobilisation ayant atteint l’ampleur espérée par les organisations syndicales, avec plusieurs centaines de milliers de manifestants recensés à travers toute la France (trois fois que plus qu’en 2001, selon la CGT), le gouvernement peut s’inquiéter sérieusement pour la suite du mois. D’autant plus que les syndicats ne se privent pas de souligner qu’il ne s’agissait que d’une « première étape », ou encore d’une « répétition générale ».
Les personnels de l’Éducation nationale prendront le relais dès mardi prochain, le 6 mai, avec une journée nationale de grève et de manifestations à l’appel de leur cinq fédérations syndicales (FSU, SGEN-CFDT, FERC-CGT, SGEN-CFDT, FAEN).

Grèves dans les écoles

Ces dernières ont prévu de se réunir dès mardi soir pour décider des suites à donner à cette journée. Le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, principal syndicat des collèges et lycées) proposera à cette occasion de lancer un mot d’ordre national de grève reconductible.
Prévue depuis plusieurs semaines, cette journée d’action - la cinquième dans l’Éducation depuis le 17 octobre dernier - avait initialement pour but de protester contre les transferts de personnels annoncés dans le cadre de la décentralisation. Mais depuis, les mesures annoncées par le gouvernement pour la réforme des retraites - 40 ans de cotisations pour tous en 2008, 41 ans en 2012 et presque 42 ans en 2020, ou encore des "décotes" pour ceux qui n’auront pas cotisé assez longtemps - sont venues s’ajouter à la longue liste des mécontentements dans le secteur éducatif où la situation est déjà explosive.

La question des retraites

Avant même la fin des vacances de Pâques dans l’ensemble des académies de France métropolitaine, des grèves, certaines reconductibles, ont d’ailleurs déjà eu lieu dans de nombreux établissements scolaires au cours du mois d’avril, ou sont encore en cours, notamment à Paris et en Ile-de-France où le SNES annonçait, mercredi, 150 établissements en grève dans les huit départements de la région parisienne. « Et il est indéniable que la question des retraites va servir de catalyseur pour une mobilisation d’ampleur », estime-t-on dans les syndicats de l’Éducation qui, avant même de réussir la journée du 6 mai, ont d’ores et déjà appelé à se joindre à celle du 13 mai.
Ce jour-là, la CGT, la CFDT, la CFTC, FO, l’UNSA, la FSU, ainsi que la CGC appellent à une grande journée nationale d’action interprofessionnelle public-privé pour la défense des retraites avec, à la clé, de nouvelles manifestations dans tout le pays et des grèves qui, outre l’Éducation nationale, toucheront notamment Air France, la SNCF, ou la RATP.

Journée d’action le 25 mai ?

Et là encore, certains syndicats brandissent déjà la menace d’un mouvement reconductible. « On pense qu’il faudra une action qui dure pour faire reculer les projets qui nous semblent néfastes. Ça peut signifier une grève qui se reconduit », a notamment déclaré, jeudi sur France-2, le secrétaire général de la FSU Gérard Aschiéri.
Enfin, la proposition de la CGT pour une grande manifestation nationale à Paris pour la défense des retraites, le 25 mai, rencontre ses premiers échos favorables. L’UNSA et la FSU ont donné leur accord de principe, et la CFTC affirme déjà qu’elle fera de même si le gouvernement ne change pas ses orientations. Le ministre des Affaires sociales François Fillon doit faire une communication sur le sujet le 7 mai et présenter son projet de loi le 28 mai en Conseil des ministres.

Déficits publics : nouvel avertissement de la Commission européenne
La Commission européenne engage la France à réduire ses déficits publics avant le mois d’octobre. Si cette dernière ne suit pas ses "conseils", elle pourrait être condamnée à une amende de plusieurs milliards d’euros.
La Commission européenne exige du gouvernement Raffarin l’adoption d’ici le 3 octobre de mesures visant à ramener le déficit public de la France sous la barre des 3% en 2004, indiquaient hier des quotidiens économiques. Cet ultimatum figure dans la proposition de recommandation adressée à la France que Bruxelles devrait soumettre mercredi prochain aux ministres de l’Économie et des Finances des Quinze, écrit "La Tribune".

« Le projet de recommandation préparé par le commissaire européen Pedro Solbes réclame à Paris un effort particulièrement important dès cette année afin de mettre fin à la situation actuelle de déficit excessif aussi rapidement que possible et au plus tard pour l’exercice 2004 », commente le quotidien "Les Echos", qui cite le document de Bruxelles.
Si le gouvernement Raffarin ne se conforme pas à la décision de Bruxelles, la France serait passible de sanctions pécuniaires prévues par le Pacte de stabilité, de l’ordre de 3 à 5 milliards d’euros d’amende, prévient le quotidien. Si Paris réussit en revanche à se conformer aux exigences de la Commission, le rendez-vous est décalé à début 2005, lorsque seront connus les résultats des comptes publics de 2004, ajoutent "Les Echos".
Le déficit public de la France a atteint 3,1% du PIB en 2002, ce qui le situe au-delà du seuil de 3% autorisé par le pacte de stabilité et implique le déclenchement automatique d’une procédure d’infraction par Bruxelles.

Forum pour l’emploi à Paris en octobre
Bertrand Delanoë a annoncé mercredi que Paris organiserait en octobre sur la place de l’Hôtel de Ville un grand "Forum pour l’emploi" où « tous les acteurs économiques seront mis en réseau ». Le maire de la capitale a fait cette annonce au Palais des Expositions de la Porte de Versailles, alors qu’il venait d’inaugurer la Foire de Paris avec le secrétaire d’État au Commerce, Renaud Dutreil. « L’emploi, l’emploi, l’emploi ! », s’est exclamé Bertrand Delanoë : « Je ne me résoudrai pas à ce déclin inexorable de Paris depuis des décennies en matière d’emploi ».

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