Social

Mobilisation syndicale très importante sur le dossier des retraites

10 mai 2003

Le message du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui ne veut pas de "blocages" sur le dossier des retraites a du mal à passer. En plus de la journée interprofessionnelle de grève prévue mardi, les syndicats de fonctionnaires n’excluent pas de nouvelles actions dès mercredi, ainsi que les 19 et 20 mai pour faire reculer le gouvernement.

Dans un communiqué diffusé hier, les fédérations de fonctionnaires CGT, FO, UNSA, FSU, CFTC et CGC appellent « l’ensemble des personnels à assurer le plus grand succès possible à la journée d’action interprofessionnelle » de mardi et « à construire un mouvement unitaire inscrit dans la durée ». « Dans cette perspective » les fédérations syndicales « appellent les personnels à débattre des suites et décider toutes les initiatives possibles ».
Les syndicats estiment que « d’ores et déjà, les dates du 14 mai (première présentation du projet gouvernemental devant la section syndicale du Conseil supérieur de la Fonction publique d’État), des 19 et 20 mai » (Conseils supérieurs des trois Fonctions publiques), « constituent autant de perspectives de nouveaux rendez-vous d’actions ».
Les syndicats de fonctionnaires annoncent qu’ils se réuniront dès mardi soir pour décider des suites à donner au mouvement au plan national. Mardi, la journée sera notamment marquée par d’importantes perturbations à la SNCF, la RATP, dans le transport aérien, et dans les transports en commun, ainsi que par une grève nationale à l’Éducation.
Des manifestations sont prévues dans tout le pays pour demander le retrait du projet de réforme des retraites du gouvernement et l’ouverture de nouvelles négociations.

Dans la presse
Pour "Libération" daté d’hier, « Raffarin a durci le ton contre les syndicats avant la grève de mardi ».
Estimant que « la journée d’action de mardi contre la réforme des retraites du gouvernement devrait dépasser en ampleur les deux qui l’ont précédée, le 1er février et le 3 avril. Sans compter celle du 1er mai », "Libération" rappelle que « l’ensemble des syndicats, y compris la CFDT et la CFTC, se retrouvera en effet dans la rue, ce qui n’était pas le cas le 3 avril. Train, autobus, métro et transport aérien devraient être sérieusement touchés par les débrayages ».
Au sujet du projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement, "Libération" précise que « Jean-Pierre Raffarin et son ministre des Affaires sociales, François Fillon, ont pour l’instant respecté à la lettre la feuille de route fixée par le programme du candidat Chirac, et tenu le calendrier précisé le 5 janvier par le président ». Le quotidien parisien est ensuite revenu sur la dernière intervention télévisée du Premier ministre : « Le ton adopté par Raffarin permet en tout cas aux syndicats de lui faire porter la responsabilité de l’épreuve de force ». Et de conclure en rapportant les propos de plusieurs syndicalistes. Jean-Christophe Le Duigou (CGT) : « Le gouvernement semble se raidir sur ses propositions », le président de la CFE-CGC, Jean-Luc Cazettes : « dans quelle mesure ils (Jean-Pierre Raffarin et François Fillon - NDLR) n’ont pas durci les choses pour se laisser une marge de retrait ensuite ».
Pour sa part, "Ouest France" s’interroge sur la marge de manoeuvre des syndicats. Interrogé par le quotidien à grand tirage, Jean-Christophe Le Duigou : « On a bien compris que ce qui était négociable demeurerait une partie très limitée de cet ensemble et que les choix principaux n’étaient pas discutables, ce qui va incontestablement poser un problème ». Par ailleurs, "Ouest France" relève que « Jean-Pierre Raffarin a exclu (…) le recours à un référendum ».
Le P.C.F. : Faire reculer le gouvernement
Au sujet des retraites, le Parti communiste français « appelle à tout faire pour mettre en échec » le « projet régressif » du gouvernement.
Soulignant que « le gouvernement veut passer en force sur les retraites », le PCF condamne le « discours guerrier » d’un Premier ministre qui « veut faire marcher à la baguette la France qui lui résiste » et « broyer nos retraites et nos droits sociaux ». « Le gouvernement joue l’intimidation : il faut lui répondre et amplifier les mobilisations », estime le PCF qui poursuit : « Donnons lui un avertissement, faisons le reculer ».

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