Participation, stock-options,... révolution ?

3 juin 2008

Troisième étape de la lutte en faveur du pouvoir d’achat, la généralisation de l’intéressement et de la participation... La première étape c’était les heures sup, travailler plus pour gagner plus ; la seconde l’amélioration de la concurrence, et la troisième, donc, la participation aux bénéfices de l’entreprise ou à son capital. On aurait pu donner aussi des stock-options à tous les salariés, ce qui est encore une piste étudiée par le gouvernement.
En fait, la grande idée gaullienne de la participation repose sur l’idée que le capital et le travail ne sont pas des ennemis. Au fond les marxistes croient à la lutte de classe, le travail doit un jour dominer le capital, voire le supplanter ; les libéraux croient en la supériorité du capital sur le travail - le travail est un coût pour l’entreprise, et le salarié ne doit son salaire et son existence qu’à celle des profits (les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain) ; et puis le courant, qu’on appelle parfois « solidariste », croit en la possibilité d’associer dans une belle communion le capitaliste et le travailleur. Vieille idée que l’on trouve chez les Chrétiens comme chez les socialistes ou les radicaux (notamment Léon Bourgois, fondateur de la Société des Nations, prix Nobel de la paix) et même à l’extrême droite - feu Jean-Pierre Stirbois, par exemple était un « solidariste ». André Malraux a écrit un ouvrage sur l’association capital-travail.

La participation ne sera plus une épargne forcée

Plus concrètement, l’intéressement et la participation ne sont obligatoires que dans les entreprises de plus de 50 salariés ; seulement 54% des salariés français y ont accès. Pour inciter les petites entreprises à favoriser l’intéressement-participation on leur propose un crédit d’impôt de 20% sur trois ans. 20% des sommes distribuées. De plus, les sommes ne sont plus bloquées. On peut les consommer tout de suite. C’est bien, mais ce n’est pas la philosophie gaulliste, qui voyait dans l’intéressement une épargne forcée. Enfin, les entreprises qui ne veulent pas négocier seront pénalisées au niveau des subventions reçues en matière de salaire. Les entreprises reçoivent 20 milliards d’aides. Désormais elles devront négocier chaque année, sinon elles restitueront 10% de leurs aides annuelles.
Quant à l’efficacité de ces mesures, on peut imaginer que les entreprises vont ouvrir des négociations, c’est sûr... Ces négociations aboutiront-elles ? Ça c’est une autre histoire...

Bernard Maris, France Inter et Marianne2


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