Remise en cause des engagements du gouvernement précédent

Politique des transports

21 mai 2003

Les députés examinaient hier les grands projets d’infrastructure de transport en suspens. Le gouvernement cherche à remettre en cause de nombreux projets d’aménagement du territoire, certains pourraient être reportés ou écartés, notamment une partie de la ligne TGV-Est.

L’Assemblée nationale examinait à partir d’hier l’opportunité et le financement de 23 projets ferroviaires, dont des lignes TGV cruciales pour plusieurs régions (TGV Bretagne, Lyon-Turin, TGV Est, TGV Rhin-Rhône, TGV Atlantique, ligne vers Genève ...). Ils devront également se prononcer sur le canal Seine-Nord et sur 83 projets autoroutiers. Ce débat doit permettre au gouvernement de préciser ses pistes en matière de transports pour la période 2003-2020. Ses choix devraient être arrêtés à l’occasion d’un Comité interministériel à l’aménagement du territoire (CIADT) qui se tiendra avant la fin de l’année.
Le gouvernement veut remettre en cause les nombreux grands projets de transport décidés par le gouvernement précédent.
Deux rapports récents, commandés par le gouvernement à l’été 2002 pour nourrir le débat parlementaire, privilégient certains projets et en écartent d’autres, en particulier parmi les lignes TGV, sujet le plus sensible. L’Alsace réclame le Paris-Strasbourg, la Bretagne veut le Paris-Brest, le Sud-Ouest défend l’autoroute Pau-Bordeaux et la ligne Pau-Canfranc, la région Rhône-Alpes se bat pour la liaison Lyon-Turin et les écologistes protestent contre le tout-routier.
Le premier audit, paru début mars et réalisé par des ingénieurs de Ponts et Chaussées, retient la majorité des projets routiers mais ne conserve que cinq projets TGV sur quatorze. Il repousse dans un avenir lointain le Lyon-Turin (malgré un accord avec l’Italie), récuse un TGV POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) et une ligne Pau-Canfranc (vers l’Espagne) et juge surtout non prioritaire le TGV Est vers Strasbourg.
D’ici 2020, il ne recommande que (par ordre d’intérêt décroissant) le contournement de Nîmes et Montpellier (pour aller vers l’Espagne via Perpignan), le Haut-Bugey (vers Genève), le TGV Rhin-Rhône "Est" (Dijon-Besançon-Mulhouse), la ligne Sud Atlantique (Tours-Bordeaux) et Bretagne-Pays-de-la-Loire (Le Mans-Rennes). Coût total estimé : 24,8 milliards d’euros dont 18,6 milliards d’euros de concours publics, à trouver d’ici 2020.
Le second rapport, réalisé par la Délégation à l’aménagement du territoire (DATAR), approuve la plupart des projets ferroviaires, dont le Lyon-Turin, le TGV est vers Strasbourg, une ligne "express" Paris-Roissy et le canal Seine-Nord, mais s’oppose au TGV Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.


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