Suppression de postes dans l’Education nationale
2008 moins 11.200 enseignants
2009 moins 13.500 enseignants
Bientôt l’école sans profs !

18 juillet 2008

A la suite de l’annonce de Xavier Darcos du non-remplacement de 13.500 postes dans l’Education Nationale pour la rentrée 2009, les réactions fusent. « Ça nous semble des chiffres extrêmement graves », estime le secrétaire général du SE-Unsa (enseignants), Luc Bérille, « on bat le record de suppressions d’emplois du Budget 2008 ». Pour lui, c’est un « scénario catastrophe » même « si on est dans la fourchette basse du scénario » (Le ministère des Finances propose en effet 19.000 à 20.000 non renouvellements de départs à la retraite, NDLR).

Le secrétaire général du SE-Unsa s’est par ailleurs dit « très étonné des prévisions démographiques faites par le ministre de l’Education ». Il devrait y avoir en septembre 2009, 30.000 élèves de moins en collèges et lycées, a affirmé Xavier Darcos dans un entretien publié ce mercredi dans “Libération”. Mais, selon Luc Bérille, les services du ministère « font état d’une hausse d’élèves de 7.500 en Primaire et d’une baisse de 14.500 dans le Secondaire ».

« Saignées »

Quant à la réaction des enseignants, le ministre semble optimiste : « Je crois qu’ils comprendront ».
Réduction de l’offre d’options, diminution des remplacements, difficulté à maintenir des dispositifs particuliers pour les élèves les plus en difficulté, accroissement du nombre d’élèves par classe : les syndicats prévoient une série d’effets négatifs.
Pour Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, il s’agit de « nouvelles purges » et « saignées » d’une « ampleur inégalée ». Ces suppressions de postes « vont ne faire qu’amplifier ce qu’on a connu cette année : suppressions ou réduction de l’offre d’options, réduction des possibilités de remplacement, accroissement du nombre d’élèves par classe et réductions des possibilités de régler les problèmes scolaires », a-t-il expliqué. 11.200 suppressions de postes dans l’Education ont déjà été inscrites au budget 2008.

C’est une « logique purement comptable » qui ne tient pas compte des « besoins éducatifs » selon le secrétaire général du Sgen-CFDT (enseignants) Thierry Cadart.

Ce dernier déplore que le gouvernement veuille puiser les économies de postes dans les postes de remplacement. « Si on supprime des postes là, les remplacements seront moins bien assurés, on aura des situations graves. Or, le remplacement fait partie des objectifs du service public ».

Un plan d’action à la rentrée

Une réunion entre fédérations de l’Education est prévue le 26 août. La FSU appelle « ses collègues à de premières initiatives dès les premiers jours de la rentrée : manifestations, rassemblements, distribution de tracts, réunions des parents ».
L’Union nationale des lycéens (UNL), l’un des syndicats à l’origine du mouvement lycéen du printemps contre les suppressions de postes dans l’Education en 2008, a prévenu de son côté mercredi qu’il reprendrait aussi la mobilisation. « Le gouvernement fait donc le choix de poursuivre une politique désastreuse qui sacrifie la réussite de tous les élèves à des logiques comptables », écrit le syndicat.


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