Canicule

Une aide de 500 millions d’euros du gouvernement

La catastrophe climatique fait perdre plusieurs milliards d’euros aux agriculteurs

25 août 2003

La vague de chaleur qui a touché récemment la France a provoqué une hécatombe en tuant des milliers de personnes. À côté du drame humain, plusieurs secteurs ont souffert de cet événement climatique extrême. Pour les agriculteurs, les pertes sont comprises entre 1 et 4 milliards d’euros. La conférence agricole qui s’est tenue à Matignon devait au départ être une réunion d’explications. Le Président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, l’avait sollicitée pour « demander au gouvernement quelles étaient ses orientations en matière de politique agricole après l’accord sur la réforme de la politique agricole commune (PAC) et avant les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévues en septembre ».
Finalement, la conférence agricole, a davantage eu l’allure d’une réunion de crise. Les participants, le Premier ministre, le ministre de l’Agriculture, le conseil de l’agriculture française et la FNSEA, ont dressé une première estimation du coût des aléas climatiques pour l’agriculture. Pour Jean-Michel Lemétayer, les pertes s’établissent à 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, « les pertes pures étant impossibles à évaluer ». Pour le ministre de l’Agriculture, elles se situent entre 1 et 4 milliards, « sans être en mesure de donner un chiffres précis ».
À l’issue de la Conférence, ce dernier a annoncé un plan d’aide aux agriculteurs victimes de la sécheresse d’un montant total d’« environ 500 millions d’euros », dont l’attribution de 180 millions d’euros supplémentaires au Fonds national de garantie des calamités agricoles. Ce plan d’aide répond à plusieurs attentes émises par le syndicat FNSEA. Il prévoit une aide de 24 millions d’euros pour le transport du fourrage ainsi que la mise à disposition de l’armée pour acheminer la paille dans les départements sinistrés. Il comprend également des prêts à taux très réduits ou même à taux zéro pour les agriculteurs les plus endettés, ainsi qu’une enveloppe de 20 millions d’euros pour les cas de grandes difficultés.
Enfin sur le plan fiscal, le gouvernement a annoncé pour les agriculteurs en difficultés des exonérations de la taxe sur le foncier non-bâti, des différés du paiement des impôts 2003 voire des remise gracieuses dans certains cas.
Le président de la FNSEA a estimé que ces mesures « vont dans le bon sens même si nous n’avons pas obtenu l’année blanche que nous réclamions, c’est à dire le report de l’ensemble des charges financières et sociales ». Le CNJA (syndicat des jeunes agriculteurs de la FNSEA) avait en outre demandé une aide directe de 10.000 euros pour les agriculteurs les plus en difficulté. Le ministre Hervé Gaymard a reconnu qu’il n’était pas certain que cette requête « soit techniquement possible, en raison des contraintes bruxelloises ».
Les autres syndicats agricoles n’avaient pas été conviés à la réunion. Pour la Confédération paysanne, c’est le « retour au syndicat unique » alors que le précédent gouvernement s’était au contraire fait fort d’ouvrir les négociations ouvertes au plus grand nombre des organisations syndicales de ce secteur.
La Confédération a jugé « décevantes » les mesures du gouvernement. « Le Fonds de garantie des calamités agricoles va être abondé par l’État seul et pas par une taxe sur la filière agro-alimentaire, comme nous le demandions, c’est une première déception », a déclaré Nicolas Duntze, un des porte-parole du syndicat.

Des enterrements d’office pour plusieurs victimes de la canicule
Triste conséquence de la canicule : une quarantaine de corps identifiés mais non réclamés par les familles ont été inhumés d’office samedi au cimetière de Thiais dans le Val-de-Marne par des fossoyeurs réquisitionnés pour l’occasion. D’autres inhumations pourraient avoir lieu.

À Paris, les familles de plusieurs centaines de victimes ne se sont pas encore manifestées. La Mairie cherche à contacter les proches. Démentant la rumeur, les autorités municipales ont précisé samedi qu’il n’y avait pas de fosses communes et qu’« en cas d’inhumation, les sépultures seraient individuelles » et les personnes « identifiables ».
Depuis samedi, un arrêté préfectoral porte de 6 à 10 jours les délais d’inhumation et de crémation dans la capitale. Sans compromettre la santé publique, il s’agit de « donner aux familles le temps nécessaire à l’organisation d’obsèques dans des conditions de décence et de recueillement normal », a-t-on expliqué à la préfecture. Toutefois, au-delà de 10 jours, « il sera procédé à l’inhumation par voie de réquisition ».


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