Visite de Jacques Chirac en Algérie

4 mars 2003

Appel à « partenariat d’exception » entre Algériens et Français

Jacques Chirac a posé hier les fondations d’une « nouvelle alliance » entre la France et l’Algérie qui, selon lui, doit être nourrie par un passé commun ainsi que par des intérêts économiques et politiques. Après les festivités qui ont marqué, dimanche, le premier jour de sa visite d’État en Algérie, le président de la République a exposé, devant plus de 500 parlementaires algériens, sa vision du « partenariat d’exception » que la France et l’Algérie veulent établir. Il a aussi saisi cette occasion pour réaffirmer la position française dans la crise irakienne, réclamant « un désarmement dans la paix » de l’Irak mais pressant aussi Bagdad de « coopérer davantage » avec l’ONU.
Avec l’Algérie, au-delà d’une coopération politique, économique et culturelle renforcée, Jacques Chirac a insisté sur les liens qui unissent les deux peuples. « Les destins de l’Algérie et de la France s’entrecroisent », a-t-il dit, en notant qu’« un Français sur six vit un lien charnel avec l’Algérie, qu’il en soit originaire d’avant ou d’après l’indépendance ». Aujourd’hui, « le moment est venu d’une nouvelle alliance algéro-française ».

« Ni oublier, ni renier »

Le président français a évoqué la « tragédie » de la guerre d’Algérie. « Ce passé, encore douloureux, nous ne devons ni l’oublier, ni le renier », a-t-il dit en invitant Français et Algériens à respecter toutes les victimes de la guerre, les combattants de l’indépendance « comme celles et ceux qui ont dû se résoudre à l’exil », Européens et harkis. Signe de cette réconciliation, deux des plus célèbres acteurs algériens de la "Bataille d’Alger" de 1957, Yacef Saadi, l’ancien chef des résistants et Zohra Drif, sont montés à la tribune pour serrer la main de Jacques Chirac. Autre manifestation de ce devoir de mémoire, le président français a déposé une gerbe au cimetière de Bologhine, dans les faubourgs d’Alger, qui comporte 25.000 tombes européennes et 4.800 tombes juives.
Jacques Chirac devait annoncer, en fin de journée devant la communauté française, un plan visant à entretenir et rénover les cimetières européens d’Algérie dont la plupart sont pratiquement à l’abandon. Aujourd’hui, pour la dernière journée de sa visite d’État, le président doit visiter l’usine Michelin, dans la banlieue d’Alger, dans un geste de soutien aux investissements français en Algérie, avant de se rendre à Oran où il doit s’adresser à la jeunesse.


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