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50e anniversaire du massacre de l’avenue de l’Indépendance à Antananarivo
13 mai 2022, par
Le 13 mai 1972, des policiers tirèrent sur la foule des manifestants rassemblée sur la place de l’Indépendance à Antananarivo. C’était la conséquence du refus du gouvernement d’ouvrir le dialogue avec les forces qui militaient pour la fin d’un système calqué sur celui de la France, et qui appliqué à Madagascar favorisait les inégalités et l’augmentation des prix. Pendant les semaines qui précédèrent ces événements tragiques, l’AKFM, principale force d’opposition, n’eut de cesse de prôner, sans l’exprimer explicitement, le fihavanana : mettre tout le monde autour de la table pour régler les problèmes pacifiquement, selon la tradition malgache. La réponse du pouvoir fut la méthode inspirée par la colonisation française : la violence en faisant tuer des Malgaches par d’autres Malgaches.
Le 13 mai 1972 à Madagascar fut marqué par le ralliement du peuple à la grève commencée depuis le 22 janvier par les étudiants en médecine et en pharmacie, qui s’était étendue par solidarité à la totalité de l’enseignement secondaire et supérieur le 24 avril suite à la répression subie par les grévistes de l’Association des étudiants en médecine et pharmacie. Ce 13 mai 1972 à Antananarivo, les FRS (Forces républicaines de sécurité) tirèrent sur la foule des manifestants sur l’avenue de l’Indépendance. De nombreux morts et blessés furent à déplorer. Cette répression entraîna la fin d’un régime pro-français, la Première république, qui avait maintenu Madagascar sous la forte dépendance politique et économique de la France, et qui voulut régler ce mouvement social avec les méthodes importées d’Occident : faire tirer la police sur la foule. Durant cette période, l’AKFM, principale force d’opposition, n’eut de cesse de prôner, sans l’exprimer explicitement, le fihavanana : mettre tout le monde autour de la table pour régler les problèmes pacifiquement, selon la tradition malgache. Voici quelle était l’analyse de la situation faite par nos camarades de l’AKFM pendant les 2 mois précédant la tragique répression.
Un des points de départs de la répression du 13 mai 1972 avait été la grève des étudiants en médecine et en pharmacie de l’Ecole de Médecine de Befelatanana. Cette grève avait débuté le 22 janvier. Dans sa déclaration du 13 mars 1972, l’AKFM soulignait la justesse de la principale revendication :
« La revendication essentielle, qui est à la base de ce mouvement de grève, doit être pris en considération, par toutes les couches de la population, en effet :
– cette revendication est fondée sur le refus de la discrimination et de l’antagonisme, existant actuellement dans le domaine de l’enseignement médical, et des soins donnés à la population, car, une catégorie « inférieure » de médecins est formée pour soigner la masse paysanne, et une catégorie « supérieure » est réservée à la partie restante de la population
– des raisons économiques (revenus modestes des familles qui ont influencé les études des enfants, recherche par ces derniers d’un travail afin de sortir de ces difficultés, etc.) ont en priorité, amené ces jeunes à entrer à l’Ecole de Médecine de Befelatanana
– ces étudiants, ne sont pas toujours assurés à la fin de leurs études, de trouver un poste dans les services médicaux administratifs,
En conséquence, l’AKFM considère que :
– la revendication défendue par l’AEMP (Association des étudiants en médecine et pharmacie – NDLR) pour la création à Madagascar, d’une École de Médecine unique, est justifiée
– des pourparlers devraient s’ouvrir entre le Gouvernement et l’AEMP, les menaces et pressions à l’encontre des grévistes doivent cesser, car le droit de grève doit être respecté, et les mesures de coercition, non plus que la fermeture de l’Ecole de médecine de Befelatanana, ne pourront régler la question ».
Mais le gouvernement a persisté dans son refus du dialogue, allant jusqu’à dissoudre l’AEMP.
Le 24 avril, la grève s’est étendue dans les lycées et toutes les universités par solidarité avec les étudiants en médecine et en pharmacie victimes de la répression.
Le 25 avril, une déclaration de l’AKFM appelait le président Tsiranana à la raison :
« Les motifs invoqués dans le décret de dissolution de l’AEMP. et faisant état « d’agissements de nature à troubler l’opinion et l’ordre publics », ne sont pas justifiés… car, tous les observateurs on pu constater le sérieux avec lequel les étudiants de Befelatanana ont organisé leur mouvement de grève qui s’est tenue et se poursuit dans le calme. La durée de cette grève, la solidarité manifestée par les grévistes, le soutien apporté à ce mouvement, par les organisations et associations les plus diverses, prouvent que les revendications soutenues par 1’AEMP sont également celles du peuple Malgache
Dette dissolution est contraire aux principes démocratiques, car, même la Constitution de la République malgache, reconnaît le droit des individus, membres d’une même corporation, à faire grève pour obtenir la satisfaction de leurs revendications. »
« Le Gouvernement ne devrait pas s’obstiner dans son attitude négative, mais accepter le dialogue. Afin que la situation actuelle, évolue dans ce sens, L’AKFM demande que soit rapporté le décret portant dissolution de l’AEMP. »
Cette même déclaration soulevait le problème de l’orientation à la fin de la classe de troisième, où un concours permettait d’accéder au lycée. L’AKFM soulignait que « un concours signifie sélection et seule une minorité peut en bénéficier, car seules quelques exceptions parmi les enfants d’ouvriers et de paysans, peuvent réussir à un concours ; en effet, la possibilité pour un étudiant de poursuivre ses études dépend essentielle du contexte socio-économique dans lequel il vit ».
En conclusion, l’AKFM « note que la politisation de l’administration, aggrave en outre le malaise au sein des étudiants et de la jeunesse ».
« L’AKFM réaffirme que la faillite de l’enseignement à Madagascar est indéniable, car l’on s’est contenté de copier un système d’enseignement étranger ».
A cette époque, de nombreux enseignants étaient des coopérants français, et c’était encore l’histoire de France qui était enseignée.
Trois jours avant les événements dramatiques, l’AKFM lançait un nouvel avertissement lors d’une conférence de presse :
« Pour résumer, les bases et les structures de l’enseignement actuel ne correspondent pas aux véritables besoins de la Nation. Il était donc prévisible que, à plus ou moins longue échéance, les jeunes, aussi bien que les parents, finiraient par prendre conscience de la situation bâtarde où ils se trouvent.
A ce malaise vient s’ajouter le mécontentement né de la politique gouvernementale : le non-respect de la démocratie et même de la loi, la corruption, le coût de la vie qui ne cesse de croître. Toutes les couches de la population ressentent les conséquences néfastes de la politique suivie jusqu’à présent par le gouvernement. Et le large soutien accordé à la grève s’explique par le désir d’un profond changement pour le mieux être et pour de véritables progrès »
L’AKFM dénonçait également les manœuvres de « forces politiques et économiques réactionnaires » affirmant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des partis politiques, poussant à « l’action directe » agissant « de connivence avec le régime qu’elles prétendent combattre ».
« L’AKFM déclare que le raidissement et l’intransigeance ne constituent pas la solution et que nul ne serait avantagé si on laisse traîner l’affaire pour la laisser pourrir ou pour qu’elle laisse la porte ouverte à toutes sortes de manœuvre (…) L’AKFM réaffirme également que la meilleure garantie du succès de la lutte que mènent ces jeunes et les étudiants est la coopération avec le peuple, donc avec les partis et les organisations qui sont l’expression des aspirations du peuple dans leur diversité ».
Durant toute cette période, l’AKFM, principale force d’opposition au gouvernement pro-français, n’eut de cesse d’appeler au dialogue, dans la tradition malgache du fihavanana. Le 13 mai 1972, le pouvoir voulut régler le problème en utilisant les méthodes importées d’Occident : faire tirer les FRS sur la foule. Cette décision marqua le début de la fin de la Première république à Madagascar.
M.M.
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