
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
4 juillet 2005, par
Un évènement majeur fait jusqu’à maintenant l’objet de toutes les discussions, au sein de la classe politique, mais également des observateurs étrangers ou nationaux et surtout des simples gens.
Cet événement a été la Conférence nationale unique qui s’est tenue à Andoharanofotsy, dans la banlieue Sud de la capitale, les 2, 3 et 4 Juin 2005.
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Cette conférence a été convoquée par trois entités, qui rassemblent un large éventail des composantes de la vie politique, sociale, économique de la grande île. Il s’agit de :
o CRN (Conférence pour la Réconciliation Nationale), présidée par l’ancien Président le Professeur Zafy Albert
o SPDUN ou Solidarité des parlementaires pour la démocratie et l’unité nationale créé l’année dernière, composée de parlementaires et représentants de six partis : I’AKFM, l’AKFM Renouveau, le LEADER-FANILO, le “Fihavanantsika” (du Pasteur Rajakoba, ancien ministre et candidat à la Présidentielle de 2002) l’AREMA, I’UNDD, le FIDEM.
Notons qu’au départ, des partis de la mouvance présidentielle actuelle (TIM, MFM, AVI) avaient participé aux travaux et réunions du SPDUN.
o Le RFN ou Rassemblement des forces nationales, récemment créé et présidé par le Pasteur Razafimahefa Edmond, autrefois proche de Ravalomanana, ancien Président de l’Église reformée F.J.KM., d’autres membres de la société civile, ainsi que des partis comme I’AKFM, le LEADER-FANILO, le “Fihavanantsika”, cités plus haut.
Les trois entités se prononçaient chacune pour la tenue d’une Conférence nationale, sur les thèmes principaux de la réconciliation nationale, le respect de la démocratie, la bonne gouvernance.
Après maintes discussions et rencontres, elles décidèrent de tenir une Conférence nationale unique, qui se réunit les 2, 3 et 4 juin avec la présence de 10.000 participants venus de toutes les régions de l’Île.
Aggravation de la pauvreté
Cette démarche unitaire est basée sur un constat commun aux trois entités, à savoir l’aggravation de la misère.
En effet, le premier rapport du Gouvernement sur les “Objectifs du millénaire pour le développement” (OMD) datant de 2004, note que 7 Malgaches sur 10 sont classés au dessous ou proches du seuil de pauvreté. Ce seuil est estimé à 1 million 154.000 francs malgaches par an. L’objectif fixé de réduire ce taux à 35% sera-t-il atteint ? D’autres sources mentionnent qu’en 2004, le pourcentage de Malgaches vivant sous le seuil de pauvreté sur l’ensemble de la population atteignait 81,87%.
Ce même rapport mentionne par ailleurs qu’au regard des objectifs de l’OMD 75,2% des Malgaches n’atteignent pas le minimum de consommation alimentaire fixé par la FAO (Food and agriculture organization : agence spécialisée des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à 2.100 kilocalories par jour ; personne n’ose affirmer que la réduction de ce taux à 30% d’ici 2015 sera réalisée.
À tout cela s’ajoute l’insuffisance des ressources de l’État pour faire face aux besoins essentiels de la population, dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de la sécurité.
Aussi la Conférence nationale unique a-t-elle procédé à un constat amer sur la situation qui prévaut dans le pays. Elle y a ajouté la dénonciation des dérives du pouvoir, qui fait fi des grands principes inscrits dans la Constitution, tels que la laïcité, la séparation des pouvoirs, la gouvernance démocratique, absence d’un quelconque programme économique, remplacé par les décisions a l’emporté pièce du Chef de l’État, la primauté des intérêts personnels des dirigeants, par rapport aux intérêts des autres forces productrices : opérateurs privés, travailleurs, des villes et des campagnes, artisans, enseignants, etc...
Manœuvres de désinformation
Contrairement aux informations effanées diffusées par certains médias, et sur le net à l’intention des observateurs étrangers, la Conférence nationale n’a à aucun moment, décidé de créer un gouvernement insurrectionnel, et n’a pas non plus lancé un ultimatum au pouvoir jusqu’au 26 juin. La Conférence nationale unique a décidé la mise en place, d’un Comité exécutif de suivi, des résolutions adoptées. Ce comité sera notamment chargé d’informer la communauté internationale, d’élargir son action auprès d’autres entités politiques et civiles. Il informera également le pouvoir de ses décisions.
La conférence souligne par ailleurs dans sa résolution finale que des mesures urgentes s’imposent, pour éviter une crise politique, sociale, économique grave dont les conséquences seraient désastreuses pour le développement et la stabilité du pays.
Des points importants figurent par ailleurs dans les travaux de ce Comité et ses différentes structures, l’examen de la reforme de la Constitution, du Code électoral, de la loi sur la communication, afin de mettre en place un véritable État Républicain respectueux de la liberté et des droits fondamentaux, soucieux de la souveraineté nationale ; l’élaboration et la mise en place des cadres juridico-techniques réclamés par les acteurs économiques nationaux et étrangers afin qu’ils puissent s’atteler en toute sérénité à l’œuvre de redressement économique du pays.
Globalement cette conférence a été un succès, et le pouvoir ne peut pas ne pas en tenir compte. À la fébrilité des dirigeants, illustrée par le refus d’autoriser la conférence dans la capitale, les pressions et manœuvres, pour décourager les partis, ont succédé à des propos apaisants exprimant une timide volonté de dialoguer.
On ignore comment ces velléités se concrétiseront en actes. Pour l’heure, les trois entités, co-responsables de la Conférence nationale unique sont à la recherche d’un consensus, sur les modalités à suivre pour faire aboutir la résolution. Nul n’ignore en effet que des différences d’appréciation existent au sein de ces entités, les unes radicales, les autres plus modérées et réalistes.
N’empêche que l’acuité de la crise actuelle, aggravée dernièrement par les retombées économiques, sociales et politiques de la gestion de la JIRAMA interpelle tous les patriotes malgaches, lucides, et soucieux de l’avenir du pays. (voir encadré)
La dernière annonce des responsables du G8 d’annuler la dette de 16 pays pauvres dont Madagascar, n’a guère suscité d’enthousiasme dans l’opinion, les ressources générées par I’IPPTE il y a quelques mois, inscrits dans le budget 2005 n’ayant guère eu d’impact positif ni sur les salaires ni sur les prix, la majeure partie de cette somme, ayant surtout servi à financer le fonctionnement de certains ministères.
Des mesures adéquates, pour redresser rapidement la situation sont attendues par les populations. Les propositions de la Conférence, par la mise en place d’une structure de transition qui réunirait tous les protagonistes, en est une.
Bernard Yves
Situation sur la JIRAMA
Ces dernières semaines, la grave situation causée par les défaillances de la Société JIRAMA, est au cœur des préoccupations de toutes les couches de la population malgache.
À titre de rappel, la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) est une société d’État, chargée de l’électricité et de l’adduction d’eau, héritière de l’Électricité et Eaux de Madagascar (EEM) créé du temps de la colonisation. Elle fut transformée en société d’économie mixte sous le nom de société d’Énergie de Madagascar (SEM) sous la première République, puis, nationalisée sous le régime de Ratsiraka, sous le nom de JIRAMA.
À rappeler également qu’en 1990, le pays disposait de 79.206 KW en énergie thermique, et 13.253 KW en énergie hydraulique. Le pouvoir de l’époque envisageait sérieusement de se pencher sur l’utilisation de nouvelles sources d’énergie renouvelable, telles que la biomasse, les gisements solaires, les gisements éoliens, l’hydraulique ( le potentiel hydraulique se chiffrant à 7.000 MW).
Des factures trop élevées
Arrivé au pouvoir en 2002, le Président Ravalomanana et son gouvernement, ne pouvait ignorer les récriminations des utilisateurs de la JIRAMA (simples consommateurs et opérateurs) qui jugeaient que les facturations de la société étaient trop élevées. Ainsi, il y a quelque mois, il promettait la diminution du coût des prestations de la JIRAMA, ce qui bien entendu souleva un grand espoir chez les simples utilisateurs, et surtout chez les opérateurs économiques.
Le Président Ravalomanana décidait alors de céder la gestion de la JIRAMA à une société privé allemande Lahemayer. Le ministre de l’Énergie de l’époque fut limogé, le conseil d’administration de la JIRAMA remercié, et remplacé par de nouveaux membres, parmi lesquels le maire de la commune d’Antananarivo, ancien cadre de la société TILO et proche du président. Le maire Patrick Ramiaramanana fut ainsi nommé président du Conseil d’administration de la JIRAMA.
La JIRAMA emploie 7.000 salariés sur tout le territoire. Ces derniers mois, les modestes avantages concédés à ce personnel jusqu’ici, (primes de rendement, possibilité de se ravitailler en produits de première nécessité au prix de gros auprès de la société) ont été suspendus.
En avril 2005, les dirigeants de la JIRAMA annonçaient que la société était confrontée à de graves difficultés, dues notamment à l’exigence des fournisseurs de produits pétroliers d’être payés “cash” et au volume important des impayés des services de l’État (Institutions, et leurs structures sous-tutelle). Ils annonçaient également que pour continuer à faire tourner la société, il leur fallait procéder à des délestages, et envisager l’augmentation des tarifs de la JIRAMA.
La région de la Sava (Antalaha, Sambava, Andapa, Vonémar) fut ainsi la première victime des délestages (coupures de courant) emmenant la population à manifester contre les responsables locaux de la JIRAMA, qui se réfugièrent derrière la rupture de leurs stocks de gas-oil. Mais ces délestages prirent bientôt une dimension nationale, s’étendant dans le Nord et l’Ouest de l’île.
Des coupures à toute heure
Les villes d’Antsiranana, Ambilobe, Ambaja, Antsohihy, port-Bergé, Mampikony Maevatanana, Majunga, Maintirano sont pratiquement privées d’électricité, la JIRAMA n’offrant que deux petites heures de lumière en une journée.
Antananarivo, la capitale, fut à son tour victime de délestage tournants, deux à trois coupures d’électricité allant de une à trois heures, (parfois même toute la nuit). On ne doute pas des conséquences de cette situation sur toutes les activités sociales et économiques ; élèves en période d’examen pénalisés dans leur révisions, coiffeurs, artisans, poissonniers et bouchers, restaurateurs etc... Les usines franches textiles en sont réduites à brader sur les marchés leurs articles mal façonnés à la suite de délestages.
Le gouvernement explique cette situation de crise par les conséquences de la gestion calamiteuse de la JIRAMA du temps de l’ancien régime, mettant sous le boisseau le principe de la continuité de l’État. Mal lui en prit, car le PDG allemand de la société a informé publiquement l’opinion que le manque à gagner laissé par l’ancien régime était minime, alors pour l’année 2002-2004 un manque à gagner de 620 milliards de francs malgaches a été relevé comme étant la cause des difficultés actuelles de la JIRAMA.
Le Président du Conseil d’administration de la JIRAMA et non moins maire de la capitale a tenté de minimiser le scandale, et de faire accepter l’augmentation de 12% des facteurs de la JIRAMA. Mais les opérateurs économiques se plaignent et annoncent leur fermeture prochaine, ou tout du moins, ils annoncent qu’ils vont procéder à des chômages techniques. La plupart des employés des usines franches, quant à eux, sont forcés par leurs employeurs de fournir des heures supplémentaires non-payées, le patronat devant rattraper le manque à gagner causé par les délestages, pour honorer leurs contrats.
Des conséquences dramatiques
Plus grave encore, l’opinion a été fortement choquée d’apprendre qu’un bébé prématuré, né à l’Hôpital d’Ancy-Avatra (à une quinzaine de kilomètres de la capitale) est mort dans sa couveuse, qui n’avait pu fonctionner faute de courant.
La panique commence à s’emparer des populations plongées dans le noir, victimes des voleurs et autres malfrats qui comme le dit un dicton malgache "sont des édentés qui rient dans l’obscurité".
Si tous les utilisateurs n’ont pas la possibilité de se ravitailler en énergie par l’achat de groupes électrogènes, ceux qui le peuvent se plaignent, car ce palliatif ne fait que bouleverser leurs prévisions budgétaires. Un restaurateur a ainsi mentionné une dépense supplémentaire quotidienne de 1 million de francs malgaches, pour l’achat de carburant nécessaire à son groupe.
Et pourtant, le pouvoir ne semble pas s’émouvoir outre mesure face à l’impact gravissime de cette crise pour les populations et l’économie nationale. Le Président Ravalomanana, en transit au pays entre un voyage au Japon et une visite au Canada, a déclaré aux journalistes que l’État ne pouvait subventionner la JIRAMA, cette dernière étant gérée par des privés. Il a exhorté la population à la patience promettant qu’au mois de septembre, tout rentrerait dans l’ordre.
Les observateurs notent par ailleurs que les bailleurs de fonds traditionnels (Banque Mondiale, FMI, pays membres de l’Union européenne) ne semblent pas, eux non plus, compatir aux difficultés du peuple malgache. Il ne faut guère s’en étonner, la privatisation étant le leitmotiv constant de leur engagement, quel qu’en soit le coût pour les populations.
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