La nutrition mise en avant dans le contexte de l’Après-2015

Amélioration de la nutrition à Madagascar : une actualisation de la politique est de mise

3 février 2016

A la demande du Gouvernement de Madagascar à travers sa Primature, un expert international en nutrition de la FAO est en mission à Madagascar pour l’évaluation du PNAN II (Programme National d’Action pour la Nutrition) et la réflexion sur la pertinence du programme, pour une amélioration de la sécurité nutritionnelle à Madagascar.

Depuis la mise en place de sa Politique Nationale de Nutrition en 2004, Madagascar a connu la mise en œuvre en deux phases du Programme National d’Action pour la Nutrition (PNAN). La période charnière qu’a représenté l’année 2015 au niveau international a mis en évidence un nouveau contexte qui place la nutrition parmi les priorités pour le développement inclusif des pays en Afrique, et ailleurs. Pour Madagascar, pays n’ayant atteint aucun OMD, il est important de créer des conditions viables à l’atteinte des ODD, à la mise en œuvre des résolutions de la CIN-2 [1] de 2014, qui mettent mieux en exergue l’importance de la nutrition pour le développement. Pour cela, il faudra réactualiser la Politique Nationale de Nutrition. « La politique de 2004 est dépassée et le pays a besoin d’un nouveau document de politique intégrant les nouveaux objectifs mondiaux » souligne l’expert de la FAO, Cheikh M.H. Dehah. 

La nutrition : l’affaire de tous

A l’issue de la deuxième Conférence Internationale sur la Nutrition1, organisée conjointement par la FAO et l’OMS, il est ressorti que l’amélioration de la nutrition visait à relever de multiples défis et devait donc être soutenue par des politiques intégrées et multisectorielles des pouvoirs publics. Durant ses rencontres avec les différentes institutions publiques (Primature et Ministères en charge de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la santé publique, de l’éducation nationale, de la population, de la communication, etc.), de la société civile (ensemble de plus d’une centaine d’ONGs, ONGIs et Associations appartenant à la plateforme HINA du mouvement Scaling Up Nutrition – SUN), et des partenaires techniques du développement (PAM, UNICEF, OMS, etc.), l’expert de la FAO a tenu à rappeler que chaque entité avait sa part de responsabilité et son rôle à jouer dans la réduction du taux de malnutrition surtout chronique qui s’élève actuellement à plus de 50% pour l’ensemble du pays.

Un investissement rentable pour s’assurer de la qualité du capital humain du pays

Selon Harold Alderman dans The Lancet en 2013, « pour chaque dollar investi, vous pouvez obtenir entre huit et dix dollars de retombées économiques », d’autres sources rapportent un retour sur investissement, d’un ratio de 16 $US pour chaque dollar investi [2]. En effet la sous-nutrition réduit le développement économique d’une nation d’au moins 8% en raison des pertes de productivité directe, ainsi que des pertes dues aux conséquences de la malnutrition sur les capacités cognitives et la réussite scolaire.

Un atelier de restitution est prévu au terme de cette première mission de l’expert de la FAO, le 3 février 2016 prochain à l’Ibis Ankorondrano, afin de statuer sur la nouvelle vision du pays en termes de nutrition, les priorités, les axes stratégiques, le cadre de facilitation et la mise en œuvre de l’approche multisectorielle.


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