Derniers événements à Madagascar

Andry Rajoelina dit que le pouvoir a basculé

16 mars 2009

Les événements s’accélèrent à Madagascar où une part importante de l’armée a choisi de ne plus obéir aux ordres de Marc Ravalomanana.

Dans une interview à l’AFP, Andry Rajoelina a estimé samedi que l’armée avait choisi de le soutenir.
« L’armée ne prend plus d’ordre du président de la République (Marc Ravalomanana), c’est moi qui commande l’armée aujourd’hui ; ils (les militaires) reçoivent les ordres d’Andry Rajoelina, et pas seulement à Antananarivo mais dans tout Madagascar », a déclaré le chef de l’opposition, qui a précisé : « nous ne voulons pas la violence ».
« M. Ravalomanana a toujours sous-estimé la force d’un peuple uni », a ajouté l’opposant qui a demandé samedi au Président Ravalomanana de quitter le pouvoir, ce que ce dernier a refusé.
« Nous avons demandé gentiment sa démission ; nous avons attendu pour une passation pacifique (...) ; à partir du moment où le président bafoue la Constitution et que la population n’est plus avec lui, (c’est) qu’il ne dirige plus le pays », a estimé M. Rajoelina, destitué par les autorités de son poste de maire d’Antananarivo début février.
« Donc nous allons régulariser, nous allons prendre la Direction et la gestion du pays et de l’administration en général », a-t-il prévenu, ajoutant : « Nous allons mettre en place nos ministres (...) pour diriger le pays ».
« On maîtrise complètement l’administration à Madagascar et nous avons entre nos mains la machine pour faire fonctionner le pays, préparer des élections libres et équitables, rehausser le niveau de vie de la population »,
a-t-il dit.
« L’essentiel, c’est d’avoir pris le palais du Premier ministre (de M. Ravalomanana), c’est déjà très important ; l’armée nous soutient à 90% », a-t-il ajouté. Samedi, Andry Rajoelina avait donné quatre heures à Marc Ravalomanana pour démissionner.
Hier, les partisans du président malgache ont manifesté. Près de 5.000 d’entre eux se sont réunis dans la capitale, Antananarivo, au lendemain d’une manifestation qui a rassemblé des milliers de partisans du chef de l’opposition, Andry Rajoelina.
Marc Ravalomanana a de nouveau rejeté du revers de la main l’invitation à démissionner lancée par son opposant la veille. Il s’est cependant dit prêt à organiser un référendum afin de dénouer la crise politique qui secoue le pays et qui a fait plus d’une centaine de morts depuis janvier.
Il a ensuite participé à une cérémonie religieuse en compagnie de ses partisans.

Rajoelina se dit au pouvoir

L’opposant Andry Rajoelina a lui aussi participé à une cérémonie religieuse, dimanche. Il était entouré de militaires, qui assuraient sa protection.
Samedi, l’ancien maire de la capitale, démis de ses fonctions par le gouvernement en février, a déclaré qu’il avait formé un gouvernement qui dirigeait maintenant l’île de l’océan Indien.
Il a réitéré, dimanche, qu’il contrôlait l’armée du pays et qu’il attendait toujours le départ du Président Ravalomanana. « Évidemment, c’est moi qui donne les ordres à l’armée. Je suis en contact permanent avec elle », a-t-il déclaré, au téléphone, à l’agence Reuters. Il a ajouté qu’il avait « d’autres options » si le président ne démissionnait pas. « Je ne peux pas dire si cela signifie une intervention militaire », a-t-il dit.
L’armée malgache est traditionnellement restée neutre lors des conflits politiques. Son rôle sera donc déterminant pour la suite des événements. La semaine dernière, une importante caserne de la région de la capitale a été l’objet d’une mutinerie. Les mutins ont réclamé le départ du Président Ravalomanana, mais ont exclu la formation d’une junte militaire.


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