Changement de régime validé par la plus haute juridiction du pays

Andry Rajoelina président de la Haute autorité de Transition

19 mars 2009

La Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar (HCC) a confirmé mercredi l’installation au pouvoir par l’armée du chef de l’opposition, Andry Rajoelina, pour une période de transition de 24 mois. Le plus haut tribunal du pays a validé l’ordonnance de transfert des pleins pouvoirs par le directoire militaire à M. Rajoelina après la démission, mardi, du Président Marc Ravalomanana.

Dans un document rendu public mercredi, les huit membres de la HCC décrètent que le nouveau président autoproclamé devra, au cours de la période transitoire de deux ans, tenir des élections présidentielles anticipées.
Fort de l’appui de l’armée et du plus haut tribunal du pays, Andry Rajolina, 34 ans, maire destitué de la capitale Antananarivo et propriétaire d’une station de télévision et de radio, a annoncé mercredi que sa priorité sera la lutte contre la pauvreté.
« Je ferai tout mon possible pour que les Malgaches sortent de la pauvreté », a déclaré le nouveau président devant 15.000 partisans qui s’étaient réunis mercredi dans la capitale pour l’acclamer. Andry Rajoelina veut lutter pour faire baisser le prix des produits de première nécessité, comme le riz.
Sur le plan institutionnel, Andry Rajoelina s’est aussi engagé à proposer une nouvelle Constitution qui fera naître la « IVe République du Madagascar » et aussi d’organiser des élections dans les délais prescrits par la HCC.
Malgré la légalisation de la situation par la plus haute juridiction de Madagascar, plusieurs pays ne reconnaissent pas le changement qui vient de se produire. C’était encore le cas hier pour l’Afrique du Sud et plusieurs autres membres de l’Union Africaine.
Le Président Rajoelina a défendu mardi l’intervention des militaires dans son arrivée au pouvoir en déclarant que « l’armée est pour le changement, et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui, ils reçoivent les ordres du président de la Haute autorité de Transition, qui est ma personne ». Refusant de parler de coup d’État, le nouveau président a expliqué que la « situation exceptionnelle » dans laquelle se trouve son pays exigeait des « mesures exceptionnelles ». « C’est le peuple qui donne le pouvoir, c’est le peuple qui reprend le pouvoir. Nous répondons à cette demande de me mettre à la tête de la Transition », a-t-il ajouté.
Après deux mois de crise et de conflit avec l’opposition, le Président Ravalomanana, isolé et démis de toute autorité par l’armée, a démissionné mardi de ses fonctions. Le président, qui avait été porté au pouvoir en 2002, puis réélu en 2006, a simplement remis le pouvoir à l’armée malgache, qui a aussitôt installé M. Rajoelina aux commandes de l’État.
La crise a connu un dénouement rapide le week-end dernier, lorsque l’armée, qui était restée neutre jusqu’ici, a pris le parti de l’opposition.
Ces accusations de l’opposition ont trouvé écho auprès d’une partie des 20 millions de Malgaches, qui vivent en grande majorité dans la plus grande pauvreté. La colère de la population est aussi attisée par une hausse importante du prix des denrées alimentaires. Les affrontements entre les partisans des deux hommes ont fait au moins 135 morts et des dizaines de blessés ces dernières semaines.

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