Antananarivo : Meeting du TIM et opération ’ville morte’

12 février 2009

Le parti présidentiel TIM a organisé un grand rassemblement au stade municipal de Tananarive. Pendant ce temps, la ville tournait au ralenti à l’appel d’Andry Rajoelina.

Malgré la pluie, le parti présidentiel TIM a réussi à rassembler ses partisans pour cette première riposte du Président.
Les gradins du stade de Mahamasina étaient pleins à craquer. La foule a applaudi avec ferveur le passage d’une banderole où l’on pouvait lire : « Tsy Mila TGV », en français « Pas besoin de TGV », surnom donné par ses partisans à Andry Rajoelina. On pouvait d’ailleurs entendre la clameur sur plusieurs kilomètres. Le Premier ministre Charles Rabemananjara ainsi qu’une dizaine de ministres assistaient au meeting.
La manifestation avait été autorisée par la mairie malgré un désaccord flagrant des partisans. « Laissons tout le monde parler et manifester. Nous verrons qui sont ceux qui cautionnent les massacres d’Ambohitsorohitra de samedi 7 février dernier », a déclaré Andry Rajoelina. Pour rappel, 28 manifestants avaient trouvé la mort samedi dernier après des tirs des forces de l’ordre, venus du Palais présidentiel, et de nombreuses personnes avaient été blessées.

A l’extérieur du stade, la ville tournait quelque peu au ralenti après l’appel du maire mardi à une journée "ville morte". M. Rajoelina avait appelé à une journée "ville morte" devant 5.000 partisans. Aucun dispositif policier n’était visible dans le centre-ville, où les écoles étaient ouvertes et les transports en commun et les voitures particulières circulaient. Peu d’élèves étaient présents dans les établissements scolaires et des magasins ont préféré ne pas ouvrir.

Le combat engagé entre Ravalomanana et Rajoelina continue

M. Rajoelina, maire de Tananarive, réclame la destitution du président et a pris la tête d’une "Haute autorité de transition" censée, à ses yeux, remplacer le pouvoir en place. Il a d’ailleurs nommé quatre ministre pour ce gouvernement de transition, annonçant que d’ici la fin de la semaine, il aurait la totalité de ses ministres.
Le président a quant à lui destitué le maire et nommé un remplaçant provisoire. « Le message fort de ce meeting, c’est de démontrer à Madagascar et sur la scène internationale que la voix du peuple n’est pas celle véhiculée sur la place du 13 Mai et que le peuple est majoritairement derrière le président », a expliqué un député du TIM, qui a requis l’anonymat.


La communauté internationale intervient

Samedi 7 février, après le carnage, l’ONU dépêchait sur place Haile Menkerios, un proche du secrétaire général Ban Ki-moon, pour tenter une médiation. « Les deux parties ont accepté le dialogue pour trouver une solution pacifique et démocratique », a-t-il déclaré, mardi 10 février. Mais pour l’instant, l’heure du dialogue n’est pas encore arrivée et il a été impossible de rassembler les deux partis autour de la même table. La présidence a déclaré être ouverte au dialogue. Le maire avait déclaré à l’envoyé spécial de Ban Ki-moon qu’il acceptait également le principe d’un dialogue, « mais à condition que ce dialogue aboutisse soit à une élection présidentielle, soit à un régime de transition ». Le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, était attendu hier en fin d’après-midi à Antananarivo au sein d’une délégation de la Commission de l’océan Indien afin de plaider pour une issue pacifique à la crise. M. Joyandet devait rencontrer le président en fin de journée et M. Rajoelina jeudi matin. Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire, devait aussi arriver hier pour représenter l’Union africaine.


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