Madagascar : la culture du raphia en péril face à l’expansion de la riziculture

24 août 2024, par Finoana Ambinintsoa Herimanarivo, Henintsoa Mbolatiana Rabenimanana

Madagascar, premier producteur mondial de raphia, tire plus de 80 % de sa production de cette fibre naturelle. Essentielle pour l’économie locale et l’exportation, la culture du raphia est principalement concentrée dans les zones marécageuses de l’île, notamment à Besalampy, surnommée « la capitale du raphia ».

La plante de raphia — Raphia farinifera —, peut vivre entre 25 et 30 ans. Cependant, cette ressource précieuse est aujourd’hui menacée par l’expansion de la riziculture, une autre activité cruciale pour l’économie malgache. Les rizières, qui s’étendent de plus en plus sur les terres marécageuses, entrent en concurrence directe avec les forêts de raphia. Cet antagonisme croissant entre les deux cultures pousse certains agriculteurs à défricher les zones de raphia pour y planter du riz, mettant ainsi en péril l’écosystème.
Alors que les producteurs se concentrent principalement sur la qualité des fibres de raphia, la pérennité de cette ressource semble reléguée au second plan. Pourtant, des initiatives locales émergent pour former les cultivateurs à des pratiques plus durables. Ces programmes visent à adapter la culture du raphia aux changements climatiques tout en préservant les écosystèmes locaux.
Face à ces défis, il devient urgent de concilier la protection du raphia avec les besoins croissants en riziculture, afin de sauvegarder ce patrimoine unique de Madagascar.

Henintsoa Mbolatiana Rabenimanana
Finoana Ambinintsoa Herimanarivo


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