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Dans les mines de saphirs d’Ambobdromifehy - 2 -
2 août 2005
Dans un premier reportage hier, nous avons exposé les conditions de vie du village d’Ambobdromifehy à Madagascar. Vivant essentiellement de ses mines de saphir, celui-ci avait connu une augmentation de la population dans les années 90 en atteignant quelque 20.000 habitants. Mais très vite, les entreprises repartent, estimant ce travail trop difficile et trop coûteux pour une rentabilité insuffisante. Aujourd’hui, les mineurs malgaches continuent à creuser, vivant dans des camps de fortune, et “se tuent à la tache” dans l’espoir de trouver un jour, un “bleu royal”. Découvrons aujourd’hui la vie dans un village voisin, Andranonnakoho.
(pages 8 & 9)
Des dizaines de mines sont installées dans la région d’Andranonnakoho, un village situé à quelques kilomètres d’Ambobdromifehy. Seul, à deux ou à trois, d’autres hommes creusent aussi. Des trous béants, vaguement menaçants avalent et rejettent sans cesse leurs rations de mineurs.
Les relations de voisinage se passent plutôt bien. "On ne va pas se disputer. Il y a de la place pour tout le monde. Chacun sait où il doit s’arrêter de creuser pour ne pas tomber sur une mine qui n’est pas à lui", note Ali, l’un des amis de Relaza.
À coups de pioches et de pelles, les mines sont percées à la verticale sur une profondeur d’environ 10 mètres. Les trous ne sont pas étayés, même si de fragiles bouts de bois sont parfois disposés à l’entrée de la galerie. Parfois de diamètre important, comme celle de Ralaza et de ses amis, les trous ne font souvent qu’un mètre de diamètre.
À partir de la bouche principale, des galeries sont creusées à l’horizontale et descendent en forte pente. Ces boyaux secondaires peuvent ainsi atteindre 80 ou 100 mètres de profondeur. Les mineurs y évoluent souvent à 4 pattes. Les blessures sur le dos de certains d’entre eux le prouvent. Sans chaussures ni casque de sécurité, sans lumière si ce n’est celle, tremblotante, d’une bougie de mauvaise qualité.
Morts étouffés
Agacée par ces intrusions, dans ses entrailles, la terre se venge parfois. "Il y a 2 ans, 6 hommes sont morts asphyxiés par le feu qu’ils avaient allumés au fond d’une galerie pour se réchauffer. Quelques mois plus tard, une quinzaine de mineurs ont été tués dans un effondrement", se souvient Stéphane avant de souligner "dans ces cas-là tout s’arrête. Tout le monde vient aider à sortir les corps même si pour cela il faut s’arrêter une semaine de descendre dans les mines".
Ultime hommage à des frères d’infortune, acte de réconfort envers leurs familles. "Je sais que c’est dangereux de travailler là. Je sais qu’une galerie peut s’effondrer à n’importe quel moment, mais je n’ai pas le choix. Il faut gagner sa vie", commente Relaza.
Un peu plus loin, ses compagnons ont formé une chaîne humaine. De lourds sacs de terre passent du fond de la mine à la surface. Relaza et les siens ont réussi à aménager une retenue d’eau à proximité de leur campement. C’est donc sur place que cette terre sera lavée et tamisée à la recherche des saphirs.
Il n’y a pas de bassins artificiels près des autres mines. C’est à dos d’hommes que les sacs de terres sont transportés jusqu’à la Besaboba, À 500 mètres ou à 5 kilomètres de là selon l’emplacement des trous. Accroupis dans une eau boueuse, les femmes et les enfants des mineurs tamisent la terre. Encore et encore jusqu’à trouver les fameux saphirs. Le plus souvent de la poussière de saphirs.
Les pierres sont minuscules, si petites que pour les stocker en sécurité, les femmes les mettent dans leur bouche. Elles sont souvent sans grande valeur marchande. Parfois plus grosses, elles sont opaques. Exceptionnellement, elles sont transparentes et encore plus rarement dotées de plusieurs carats.
La filière thaïlandaise
Des collecteurs, des Malgaches en général, viennent souvent acheter les pierres au bord de la rivière où la terre est tamisée l’eau. Ils les payent moins cher que les collecteurs d’Ambobdromifehy "mais cela évite aux hommes de descendre jusque là-bas", explique Stéphane. Il ajoute que ces petits collecteurs ne travaillent pas pour leur compte, mais pour celui de collecteurs plus importants. Thaïlandais en particulier.
Ils ont toujours été présents à Ambobdromifehy. Normal Bangkok (capitale de la Thaïlande - ndlr) est la plate-forme mondiale pour le négoce des pierres de couleurs et "elle a le quasi monopole pour l’achat des saphirs à chauffer", remarque Stéphane.
De fait, plusieurs échoppes de collecteurs sont tenues par des Thaïlandais. Loupe et lampe à visière, plantées sur le front, "Papa" comme on l’appelle ici, examine soigneusement un lot de pierres. "Souvent, ils achètent le lot entier de pierres pour être certains d’acquérir les plus belles pièces", note Stéphane.
"Les prix d’achat sont différents en fonction de la qualité des saphirs. On va dire qu’en moyenne un kilo de pierres se négocie à 300 dollars américains (un peu moins de 280 euros - NDLR)", note "Papa" solidement campé derrière son comptoir avec deux autres collecteurs, thaïlandais comme lui.
"Il est rare que l’on vienne nous proposer un kilo de pierres. En général les lots sont beaucoup plus petits, entre 50 et 100 grammes", dit encore Papa. Selon la qualité des saphirs, le mineur reçoit quelques milliers de francs malgaches (FMG), parfois 100.000 FMG (8 euros), encore moins souvent 500.000 FMG (40 euros), exceptionnellement un million de FMG (80 euros) ou plus. Une grosse fortune colossale dans ce pays, où 100.000 FMG sont déjà considérés comme une somme rondelette.
Venu d’Afrique
L’Asie n’est pas la seule à envoyer ses collecteurs à d’Ambobdromifehy. Osman est Guinéen. Il est arrivé dans le village il y a trois ans. Il ne sait pas quand il repartira. Il affirme "mon boss est en Thaïlande".
Stéphane croit plutôt qu’il travaille pour une société basée en Afrique. "Dans leur pays, ces collecteurs sont mandatés par un groupe de villageois avec obligation de faire fructifier les fonds qu’ils ont mis en commun pour ce business. Du coup, ils sont en général plus durs en affaire que les Thaïlandais", dit-il.
De fait, Osman dit acheter environ 150 euros le kilo de pierres opaques ou étoilées. Il est visiblement inutile de tenter de marchander, un sport très en vogue comme sur tous les marchés du monde.
À un mineur qui se plaint du prix proposé, Osman rétorque d’un ton définitif : "c’est mon prix". Il n’ira pas plus loin dans la conversation. Le mineur acceptera finalement la somme, 15.000 FMG (1,20 euro) pour une poignée de minuscules cailloux.
Les autres collecteurs du village sont malgaches. Ils revendront leurs acquisitions à des sociétés basées à Tananarive, la capitale de Madagascar. Ils sont anciens mineurs ou anciens petits collecteurs enrichis. Car cela arrive parfois de déterrer un “bleu royal” qui sera revendu 1 million de FMG plus à un collecteur. Ce dernier cèdera la pierre à au moins une fois et demie son prix d’achat à un collecteur plus important qui lui-même... jusqu’à atteindre, une fois montée en bijou, 25 fois son prix initial d’achat.
Les mineurs ne le savent pas vraiment ou ils s’en fichent. Qu’importe si un bijoutier parisien s’enrichit grâce à eux. Seul compte leur espoir de trouver la pierre miraculeuse et seul cet espoir leur donne encore la force de creuser.
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