Des dégâts considérables en quelques semaines, le défi de la reconstruction est immense

Cyclones à Madagascar : plus de 200 morts et 460000 sinistrés en moins de deux mois

12 mars 2022, par Manuel Marchal

Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes de Madagascar a établi hier un bilan à la suite du passage en moins de deux mois de la tempête Ana, des cyclones Batsiraï et Emnati, et des tempêtes Dumiko et Gombe. En moins de deux mois, plus de 200 personnes ont perdu la vie et près de 460000 sont sinistrées. Le défi de la reconstruction est immense alors que le pays est confronté à une importante croissance démographique et aux effets toujours plus dévastateurs du changement climatique.

Entre la mi-janvier et le mois de mars, Madagascar a été touchée par cinq phénomènes climatiques suffisamment violents pour être nommés, dont deux cyclones tropicaux intenses : Batsiraï et Emnati.
Selon un bilan publié hier par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes de Madagascar, « depuis les fortes pluies de la nuit du 17 au 18 Janvier jusqu’au 2 Mars, la Grande île a enregistré au moins 205 morts, selon le rapport officiel du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) », indique notre confrère 2424.mg.
« Avec le décès notifié après le passage de la tempête tropicale Gombe, le nombre officiel des victimes des intempéries depuis mi-janvier s’élève à 206. Ces chiffres n’incluent pas les décès récents dus aux dernières pluies diluviennes tombées dans le Nord et la partie Nord du Centre du pays. Ils ne comprennent pas non plus les décès notifiés auprès des autorités locales mais que n’ont pas pu confirmer les agents du BNGRC », poursuit notre confrère.
Le BNGRC fait également état de 459.215 sinistrés, 15.343 maisons ont été détruites, 25.771 autres inondées et 16.311 endommagées.

Un plan de reconstruction du gouvernement

Mercredi, « un plan de redressement régional visant à remettre à flot les régions touchées par le passage des cyclones dans le pays ces derniers temps a été adopté en conseil des ministres », indique l’agence Taratra. L’État prendra à sa charge la TVA des intrants destinés à la reconstruction des bâtiments détruits par Batsiraï.
« Dans les provinces où 7 régions ont été les plus touchées par les cyclones, une centrale d’énergie solaire y sera installée. Certains chefs-lieux de district qui exploitent des centrales thermiques vont bénéficier de l’utilisation de fuel lourd. La mise en place prochaine d’une politique de « libéralisation de la distribution » électrique fait également partie de ce plan de redressement régional », indique l’agence Taratra qui précise : « la prise en charge des travaux de réhabilitations des cases traditionnelles endommagées et la construction de plusieurs logements en modèle « préfabriqué » et de logements similaires aux habitations dispensées à travers la distribution de titre vert sont également décidés ».

Le rendez-vous de la solidarité

Suite au passage de Ana, de Batsiraï et de Emnati, la solidarité internationale a également été sollicitée. Au niveau régional, elle s’est notamment traduite par la mobilisation de 80 tonnes de matériel de la PIROI, dont plus de 30 tonnes ont été envoyés depuis La Réunion par un vol spécial d’Air Austral.
Au-delà de cette aide d’urgence se pose le problème de la solidarité pour la reconstruction, ainsi que la mobilisation du fonds destiné à financer l’adaptation des pays en développement face au changement climatique. Il faudra en effet reconstruire tout en protégeant la population de la menace des cyclones. C’est un défi considérable pour Madagascar qui doit en même temps gérer une importante croissance démographique. D’environ 25 millions aujourd’hui, sa population pourrait atteindre 50 millions d’habitants en 2050, soit un doublement en moins de 30 ans. Une population qu’il faudra nourrir, loger, et répondre à ses besoins en termes de soins et d’éducation.
Ce sont autant de problèmes qui ne peuvent laisser indifférents les Réunionnais, qui vivent dans une région intégrée dans l’Union européenne à moins de 1000 kilomètres. Ce qui permet d’avoir accès à des crédits publics considérables. A titre d’exemple, La Réunion recevra plus de 2 milliards d’euros de l’Union européenne sur la période 2021-2027 car elle est une région considérée comme étant une des plus pauvres de l’UE.

M.M.

A la Une de l’actuMadagascarCyclones et ouragans

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus