Notre région la troisième du monde la plus affectée par le changement climatique

Cyclones : la solidarité avec Madagascar s’organise

16 mars 2022

La PIROI fait un état des lieux de la mobilisation suite aux catastrophes climatiques qui ont touché Madagascar depuis le début de l’année. 5 tempêtes et cyclones tropicaux ont provoqué des dégâts considérables, plus de 200 morts et 460000 sinistrés.

« En l’espace d’un mois, Madagascar a été frappé par 5 tempêtes et cyclones tropicaux qui ont provoqué des dégâts considérables.
Le 22 janvier, le passage du phénomène dépressionnaire (future tempête tropicale nommée Ana) sur la côte nord-est de Madagascar, près de Toamasina, a amplifié les inondations dues à la mousson. Le cyclone tropical intense Batsirai a touché terre entre Manakara et Mananjary, le samedi 05 février à 20h. Selon Météo-France, l’impact cyclonique dans cette zone de l’île n’a jamais été aussi important depuis plus de 25 ans : des vents violents de 235 km/h, une houle avec des vagues de plus de 10 m et de fortes pluies, entraînant des inondations, ont été enregistrés.
Le 15 février 2022, la tempête tropicale modérée Dumako a frappé l’île de Sainte-Marie au nord de Madagascar, occasionnant de fortes pluies.
Dans la nuit du 22 au 23 février, le cyclone tropical Emnati a atterri dans le district de Manakara, avec des rafales de vent de l’ordre de 130 à 140 km/h et de fortes pluies.
La tempête tropicale Gombe a impacté la région de Masoala dans la nuit du 07 au 08 mars, apportant de fortes pluies sur le nord de Madagascar.

Alors que Madagascar se relevait à peine de la première tempête tropicale Ana, qui avait provoqué la mort de 55 personnes, un nouveau cyclone, Batsirai s’est abattu sur la côte est en détruisant près de 90 % de la ville côtière de Mananjary. Puis le phénomène s’est déplacé à l’intérieur des terres en provoquant sur son passage de nombreuses crues et inondations destructrices.

Quelques jours plus tard c’est le cyclone Emnati qui frappe à nouveau Madagascar, suivi par la tempête tropicale Gombe, 5e système dépressionnaire impactant le pays.
Le bilan cumulé de ces événements est lourd 206 décès et 460150 personnes sinistrées selon les chiffres du BNGRC (bilan provisoire du 11/03/2022). D’après les évaluations menées par la Croix Rouge malgache (CRM) et appuyées par la Fédération internationale de la Croix Rouge (FICR), les besoins prioritaires concernent les domaines de : l’habitat la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement (EHA) ; les moyens de subsistance et les besoins fondamentaux. La Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) ; la Protection, le Genre et l’Inclusion (PGI) et le renforcement des capacités de la Société nationale seront également des priorités d’intervention pour les prochains mois.
En raison du démarrage tardif de la saison cyclonique, il n’est pas à exclure que d’autres événements météorologiques affectent Madagascar d’ici fin avril.
Après deux ans de sécheresse extrême et de quasi-absence des récoltes, les populations sont exténuées. Dans un contexte où 80 % des Malgaches dépendent d’activités agricoles, chaque événement climatique peut se transformer en tragédie humanitaire.

Coordination de la réponse

Le 27 janvier 2022, le gouvernement malgache a déclaré l’état d’urgence et activé son plan d’urgence national. Il a dirigé les opérations de réponse par l’intermédiaire du BNGRC, en étroite collaboration avec les partenaires humanitaires. La Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne (DG ECHO), l’United Nation Humanitarian Air Service (l’UNHAS) et l’équipe de protection civile de l’UE, en coordination avec la FICR ont permis de mettre en place des ponts aériens et d’envoyer du personnel en renfort dès les premiers jours. Au niveau national, 11 commissions techniques sectorielles ont été mises en place. Elles facilitent le déploiement des opérations d’urgence notamment dans les domaines suivants : évaluation, approvisionnement, logistique, santé, sécurité, communication, abris d’urgence, éducation, EHA, protection et sécurité alimentaire.

Par ailleurs, l’OCHA a mis en place un bureau de coordination en appui du BNGRC qui sert d’espace de travail pour toutes les organisations présentes sur les régions côtières du sud-est (OMS, PAM, UNICEF, Catholic Relief Services (CRS), Telecoms sans Frontières, Medair, Médecins du Monde, Sécurité civile française, Protection civile allemande, UNFPA). En tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics, la CRM se coordonne avec le gouvernement. Elle participe aux réunions du BNGRC ainsi qu’aux réunions de coordination des clusters habitat, EHA et moyens de subsistance.

Pour soutenir la réponse de la CRM, la FICR a lancé un appel d’urgence le 4 février d’un montant de 3,9 millions d’euros.

Océan Indien troisième région du monde la plus affectée

Pour rappel, l’océan Indien est la troisième région du monde la plus affectée par les évènements climatiques extrêmes. Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) paru en 2022, ces phénomènes devraient gagner en fréquence et en intensité sous l’effet du changement climatique dans les îles peuplées du sud-ouest. Les simulations régionales disponibles prévoient une alternance de périodes d’importantes sécheresses et d’épisodes de fortes précipitations, ainsi qu’une probable augmentation du maximum d’intensité cyclonique. Il est donc primordial d’agir auprès des populations sur la réduction des risques de catastrophes afin d’accroître leur résilience. Cette approche préventive permet d’épargner des vies et de protéger les acquis du développement. »

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