Déclaration du “Fifanampiana Malagasy” (Comité de solidarité de Madagascar) à propos d’un article du journal “Marianne”

5 février 2005

Le Rfanamplana Malagasy, Comité de solidarité de Madagascar, a réagi jeudi dernier à un article paru dans “Marianne” minimisant le nombre de Malgaches tués pendant l’insurrection de 1947.

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L’article paru dans le journal “Marianne” (numéro spécial de décembre 2004) sous le titre “1947, l’insurrection à Madagascar”, a vivement choqué le Fifanampiana Malagasy (Comité de Solidarité à Madagascar).
Deux historiens français, MM. Jacques Marseille et Jean Fremigacci, auteurs de l’article, parlent "d’exagération", de "contre-vérités" à propos du chiffre mentionnant 89.000 Malgaches tués par les forces coloniales.
Le Comité de solidarité de Madagascar rappelle que ce sont le haut commissaire De Chevigné et le général Garbay chargé de la “pacification” qui l’ont mentionné devant les parlementaires français. Jusqu’ici, aucun démenti officiel n’a été rendu public tant par les concernés, que par les autorités françaises de l’époque.
Le Comité de solidarité de Madagascar note, qu’ainsi en France comme à Madagascar, la plupart des chercheurs, historiens, chroniqueurs, ont retenu ce chiffre, même si des années plus tard, d’autres chiffres établis à partir de statistiques élaborées par des historiens pour en tirer leurs conclusions personnelles, ont été publiés dans des médias.
Pour le Comité de solidarité de Madagascar, cet article du journal “Marianne” s’apparente à une tentative de minimiser la gravité des crimes commis par les colonialistes français à cette époque. Il y décèle des relents d’anticommunisme en affirmant que "le parti communiste", les "communistes" auraient utilisé ce chiffre à des fins de propagande. En outre, l’article prend nommément à partie, en le désignant comme un "manipulateur", le regretté Pierre Boiteau, personnalité française connue et appréciée à Madagascar, pour son engagement en faveur de la justice pour les Malgaches, et son immense contribution à la recherche et à la promotion des richesses naturelles de Madagascar, et à la connaissance de l’histoire de la nation malgache.
C’est pourquoi, le Comité de solidarité de Madagascar, estime que cet article de “Marianne” ne contribue guère au renforcement de l’amitié franco-malgache et ne peut que susciter des polémiques qui sont loin de favoriser la recherche de la vérité.
Aussi, le Comité de solidarité de Madagascar réitère son exigence de l’ouverture au public des archives sur les événements de 1947, détenues par les organismes spécialisés en France.
Il estime également que le temps est venu pour les dirigeants français, d’examiner les mesures concrètes de réparation, auxquelles a droit le peuple malgache en raison de l’importance des pertes en vies humaines, des dommages matériels et des traumatismes causés par la répression colonialiste consécutive à la révolte populaire de 1947.


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