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Échanges et formation pour le progrès de la liberté d’expression et des droits humains
Journée mondiale de la liberté de la presse à Madagascar sous l’égide de l’UNESCO
lundi 8 mai 2023, par
Du 1er au 4 mai sous l’égide de l’UNESCO se sont tenues plusieurs manifestations associant l’université d’Antananarivo, le ministère de la Communication et de la Culture ainsi que l’Ordre des journalistes de Madagascar. Les étudiants actuels et anciens de la Mention COMMO de l’université d’Antananarivo étaient au cœur de ces événements.
Du 1er au 4 mai à Madagascar se sont tenues une série de manifestations dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse. Placés sous l’égide de l’UNESCO, ces événements ont impliqué l’université d’Antananarivo dont particulièrement la Mention COMMO du Domaine Arts Lettres et Sciences humaines, le ministère de la Communication et de la Culture ainsi que l’Ordre des journalistes de Madagascar et plusieurs ONG.
Ces manifestations commencèrent par une journée et demie de formation à destination de journalistes. Elle était effectuée en présentiel à l’université d’Antananarivo, relayée en visioconférence dans plusieurs centres dans différentes régions de Madagascar. La première journée de formation était assurée par Misako Ito, Conseillère régionale pour la communication et la formation Afrique de l’UNESCO venue spécialement de Nairobi au Kenya. Elle portait sur la liberté d’expression et les élections.
Formation et conférences à l’université
Le lendemain 2 mai, la troisième demi journée portait successivement sur la promotion de la paix et le droit de la presse à Madagascar définit par la récente loi sur la communication médiatisée. Dans le cadre de leur formation universitaire, des étudiants en L3 COMMO option COMED réaliseront plusieurs articles à ce sujet.
L’Aurore malgache et Témoignages à l’honneur
Ce 12 mai, la Faculté DEGS accueillait un Masterclass de plusieurs conférences. Le grand amphithéâtre était bondé. La première conférence était tenue par Manuel Marchal, rédacteur en chef de Témoignages et intervenant en journalisme à l’université d’Antananarivo. Elle portait sur le journalisme et la liberté d’expression.
Interview de Manuel Marcha, rédacteur en chef de Témoignages
Des reproductions de l’Aurore malgache fondée en 1930 et dirigée par le Réunionnais Paul Dussac, et de Témoignages furent présentées au nombreux public. Elles permirent d’évoquer les violences contre la presse perpétrées par le pouvoir colonial et néocolonial à Madagascar et La Réunion,, avec notamment les 47 saisies de Témoignages et la condamnation à de la prison ferme de Paul Dussac et Paul Vergès, respectivement directeurs de l’Aurore malgache et de Témoignages.
Quand la liberté d’expression fait avancer d’autres droits humains
Elles montrèrent également que quand la liberté de la presse pouvait s’exercer, elle permettait d’importantes avancées pour les droits humains. Le public malgache découvrit avec grand intérêt les luttes de Témoignages contre la fraude électorale, le depo provera injecté aux femmes réunionnaises à titre contraceptif au péril de leur santé, la déportation de jeunes enfants en France orchestrée par Michel Debré, les Enfants de la Creuse, ou l’émigration des forces vives réunionnaises via le BUMIDOM.
Débat radiodiffusé
Le Masterclass se poirsuivit l’après-midi par une intervention d’un responsable de l’OIT à Madagascar. La séquence au Campus d’Ambohitsaina se conclut le 2 mai après-midi par un débat radiodiffusé sur l’histoire de la liberté d’expression à Madagascar.
Les étudiants de L2 COMMO ont assuré la couverture du Masterclass et du débat radiodiffusé dans le cadre de leur formation.
Échanges entre anciens et actuels étudiants de COMMO
Le lendemain 3 mai avait lieu la cérémonie officielle de célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse à Canal Olympia, organisée par le MCC et l’Ordre des journalistes de Madagascar, sous l’égide de l’UNESCO. Elle avait pour thème la régulation des plate-formes numériques.
Les étudiants de la Mention COMMO ont participé à cet événement. Des étudiants de L2 doivent d’ailleurs écrire des articles à ce sujet. Cette manifestation a également permis aux étudiants de rencontrer de nombreux anciens étudiants de COMMO devenus journalistes à Madagascar. A noter que les articles réalisés par les étudiants dans le cadre de leur formation seront publiés dans un journal en ligne.
Colloque sur la régulation des plate-formes numériques
Ce fut dans une salle complètement remplie que la cérémonie a commencé. Ce fut d’abord la présidente de l’Ordre des journalistes qui prit la parole. Elle fut suivie par le représentant du système des Nations Unies résident à Madagascar puis par la ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Andriatongarivo. Elle rappela les progrès apportés par ma loi sur la communication médiatisée qui encadre la liberté d’expression des médias à Madagascar.
Par exemple, un journaliste ne peut plus être emprisonné à cause de son travail. C’est une des avancées introduite par ce texte par rapport à l’ancienne loi de 2007 jugée liberticide. La ministre a également déploré une baisse du niveau des journalistes dans son pays. Et de regretter les plumes du passé qui plaçaient le débat à un autre niveau. D’où l’importance d’insister sur la formation, afin notamment que les journalistes puissent utiliser les possibilités offertes par le cadre légal.
La séquence s’est poursuivie par la remise solennelle des attestations aux journalistes qui ont participé aux 2 journées de formation à l’université avec l’UNESCO.
Interviews à des médias malgaches
Lors de la pause qui suivit, le rédacteur en chef de Témoignages fut interviewé par plusieurs médias dont la radio nationale RNM, la télévision nationale TVM ainsi qu’une autre chaîne de télévision et par la correspondante de l’agence de presse nationale chinoise Xinhua. Il s’agissait d’un moment de partage sur la base d’un regard extérieur.
L’UNESCO pour un dialogue avec les géants du numérique pour mieux réguler
La journée se poursuivit par plusieurs conférences débat. L’une d’entre elles réunissait Misako Ito de l’UNESCO et le DG Communication du MCC. Misako Ito a fait part notamment de l’importance de dialoguer avec les géants du numérique pour aboutir à une régulation de leur plate-formes. Faute de représentation officielle de ces GAFA à Madagascar à la différence d’autres pays d’Afrique, le dialogue pourrait s’ouvrir avec des représentants situés dans des pays voisins.
4 jours d’échanges et de rencontres
Le Colloque sur la régulation des plate-formes numériques s’est conclu le 4 mai, toujours à Canal Olympia.
Les quatre jours de célébration à Madagascar de la Journée internationale de la liberté de la presse ont été riches d’échanges et de rencontres. Ils contribueront à faire avancer la cause de la liberté d’expression à Madagascar et souhaitons le également dans notre région, en particulier à La Réunion où la lutte pour la liberté d’expression reste un combat quotidien en dépit d’apparences trompeuses.
Manuel Marchal
Crédit Photo Njaka Randria - Agence Dépêche informative Taratra