Que deviennent les dons aux associations humanitaires ? Ces dons sont-ils utilisés de façon efficace ? L’association CASA-MAR (Collectif Aide Sans Abris Madagascar Afrique Réunion), présidée par Christian Vittori, n’a pas de doute. La Réunion peut faire beaucoup pour les pays voisins, et c’est pourquoi, CASA-MAR n’hésite pas à communiquer sur les actions qu’il a entreprises cette année, notamment à Madagascar et au Sénégal. Appel à la générosité, organisation de dîner dansant, collaboration avec des entreprises ou encore, récemment, une vente de tableaux aux Editions Azalées. C’est ainsi que CASA-MAR tente de récolter de l’argent, mais aussi des vêtements, des médicaments, des fournitures scolaires et financer des équipements indispensables aux populations.
On s’en souvient, l’année 2007 avait commencé avec un voyage au Sénégal à l’initiative de CASA-MAR et de l’association “La main sur le cœur” de N’Gor Sarr. La Sénatrice Gélita Hoarau, Claude Marodon, Président de Pharmaciens sans frontières et le médecin Paul-Antoine Vittori se sont joint à l’équipe pour acheminer des livres et fournitures pour l’école, des médicaments pour le dispensaire de Felane, petit village de 1.500 habitants confronté à l’exode rural pendant la saison sèche de novembre à mai et qui se situe dans la région de Fatick. La suite logique des actions engagées en 2006 par “La main sur le cœur”, avec une équipe médicale de La Réunion qui s’était rendue sur place et la livraison d’un moulin à mil à Dioulé.

Une maison pour les instituteurs

Ces actions devaient être un préalable à une collaboration durable entre La Réunion et le Sénégal, les associations souhaitaient poursuivre avec d’autres micro-projets, surtout après l’accueil chaleureux du Président Abdoulaye Wade. Les initiatives se sont donc poursuivies au cours de l’année : l’amélioration des soins dans le dispensaire et la construction d’une maison pour les instituteurs de l’école qui, pour certains, dorment sur place pour assurer les cours. Ce qui avait beaucoup surpris Gélita Hoarau en rencontrant une jeune institutrice. Elle « fait preuve d’une combativité incroyable avec sa classe de 42 élèves. Elle dort sur place parce qu’elle habite très loin de l’école, elle s’occupe de la cantine, elle demande l’électricité pour son école... On ne peut pas revenir indifférent de ce voyage », nous racontait-elle. Au mois d’août, les logements des instituteurs étaient en construction, pour un coût de plus de 12.000 euros. Une des demandes des instituteurs était aussi l’équipement en électricité de l’école. Ce que CASA-MAR envisage, avec en plus des panneaux solaires. Un budget de 6.000 euros est nécessaire à ces travaux, mais l’association précise que « le coût de la construction est 10 fois moins cher qu’à La Réunion ».

A Madagascar, les villageois ont les mêmes besoins qu’au Sénégal : l’enseignement et la santé. Ainsi, le 28 septembre, CASA-MAR et « l’association des Amis de l’école primaire publique de d’Ambohitrarahaba » ont organisé une fête pour les enfants, convié les autorités et les notables du village, pour une distribution de fournitures scolaires mais aussi de produits d’hygiène élémentaires (savonnettes, dentifrices, brosses à dents). L’association assure également la distribution gratuite de 4 repas par semaine à l’école.
Autre action à Madagascar, au dispensaire situé en pleine brousse à Tsaramasoandro, petit village de 230 habitants. « Dirigé par le Docteur Lanto Ramanikara Roger, ce dispensaire est situé à 270 kilomètres au Sud-Ouest d’Antananarivo sur le territoire de la commune rurale de Betsohana, district de Betafo ». L’Ambassade du Japon a financé l’infrastructure, mais rien n’avait été prévu pour la gestion de l’eau. CASA-MAR, avec le concours des établissements Giordano, ont équipé le dispensaire. « CASA-MAR, grâce au financement accordé par le Groupe Giordano, a fait construire un château d’eau d’une capacité de stockage de 2.500 litres, creuser un puits d’une profondeur de 24 mètres et installer une pompe à eau solaire pour alimenter le château d’eau. Ainsi, chaque pièce du dispensaire a pu être équipée d’un lavabo, et les toilettes situées à l’extérieur du bâtiment disposent d’un point d’eau ».

Contact : PAE de la Mare, Ilot 7, atelier 46, 97438 Sainte-Marie

Centre de la Ressource

Une prise en charge individualisée et de qualité

En réponse au courrier paru le 11/12/2007, nous tenons à apporter les éléments de réponse suivants.

Les valeurs associatives du Centre de la Ressource reposent sur la solidarité et la responsabilité envers les personnes déficientes sensorielles. Le Centre de la Ressource a pour objectif d’accompagner les enfants déficients sensoriels sur les plans éducatifs, médicaux et pédagogiques. Son activité correspond à des textes de loi précis. La prise en charge des enfants est assurée par des médecins spécialisés (pédiatre, ORL, ophtalmo, psychiatre, médecin de rééducation fonctionnelle) et par une équipe diplômée (Bac +3 à Bac +5), compétente et motivée.
L’établissement fait appel tous les ans à des intervenants extérieurs (entre 15 et 20 selon les années) reconnus pour leurs compétences et leur professionnalisme. L’établissement reçoit annuellement les visites des inspecteurs du ministère de la Santé. Notre mission est de toujours enrichir la qualité de prise en charge et de soins apportés aux enfants, en lien étroit et partagé avec les familles à travers le projet individuel de l’enfant. L’établissement est engagé depuis 3 ans dans une démarche Qualité à travers la mise en œuvre d’outils et d’indicateurs de fonctionnement. Cette démarche suppose une recherche permanente d’amélioration des moyens et actions engagés à travers un questionnement permanent de nos pratiques.
Concernant la prise en charge des enfants sourds, le personnel embauché est formé aux différents modes d’apprentissage. L’apprentissage de la LSF est mis en place de façon étendue pour l’ensemble du personnel, notamment les salariés entrants, contrairement à vos propos. L’enseignement et l’éducation sont également dispensés par du personnel sourd, enseignant spécialisé et éducateur spécialisé. La liberté d’expression des personnels ou familles sourdes que vous semblez regretter est entièrement présente à travers les instances légales de représentation et des groupes de parole.
Nous rappelons que notre partenaire principal est l’Education nationale à travers l’intégration des 2 tiers des jeunes accueillis, de la Maternelle jusqu’à la Terminale, en application des textes réglementaires. Par ailleurs, nous vous informons que cette année, un élève de l’établissement a obtenu le plus haut diplôme par une personne sourde à La Réunion (Licence Universitaire).
L’IREF, centre de formation que vous évoquez, ne bénéficie pas de subvention. Son objet est de promouvoir le rapprochement entre les personnes entendantes et les personnes sourdes à travers des formations en LSF, dans le cadre des valeurs associatives et des attentes du public.
Enfin, nous constatons que les informations que vous diffusez ont été transmises par une personne n’étant, tout comme vous, jamais intervenue auprès des élèves, extérieure au fonctionnement de l’établissement et n’ayant jamais proposé de pistes d’amélioration. Nous tenons à démentir les propos que vous faites tenir à la Direction et avons à déplorer que ce courrier ait été adressé au journal après votre départ de l’Ile de La Réunion.

David Guibert, le Directeur