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Le début de l’engagement politique de Gisele Rabesahala -3-
4 janvier, par
Après les élections législatives qui virent l’élection de trois députés du MDRM dans les trois circonscriptions de Madagascar (photo ci-dessus), les élections provinciales sont également un triomphe pour le parti de Gisèle Rabesahala avec 4 provinces sur 5 remportée, dont la totalité des sièges dans celles de Tamatave et Tananarive. Les pressions de l’administration coloniale pour tenter de changer le résultat des élections accentua la tension sociale. Le pouvoir colonial s’appuyait sur le PADESM, grand battu des élections, pour envenimer la situation pour tenter de détruire le MDRM.
Les élections se tiennent dans un climat de répression dans le but de battre le MDRM. Malgré les intimidations à l’encontre des partisans du parti, les manœuvres de l’administration en faveur des candidats adversaires, les résultats donnent les candidats du MDRM élus dès le premier tour. Les victoires de Ravoahangy et Rabemananjara sont écrasantes. Pour Raseta, candidat dans la circonscription Ouest, il est réélu de justesse, face au candidat du PADESM Totolehibe grâce à moins de 2000 voix d’avance.
Toujours dans le processus de la mise sur pied des institutions visant à responsabiliser davantage les Malgaches dans la gestion de leurs affaires nationales, des élections provinciales se tiennent les 12 janvier et 9 février 1947. Encore une fois, le MDRM reste invincible. Sur les cinq provinces, seulement dans la province de Majunga qu’il est battu par le PADESM. Pour les provinces de Tamatave et Tananarive, tous les sièges à pourvoir sont remportés par le MDRM et à Tuléar et Fianarantsoa, les conseillers du MDRM ont la majorité absolue.
Province | Sièges obtenus par le MDRM | Sièges obtenus par le PADESM |
Majunga | 8 | 10 |
Tamatave | 18 | 0 |
Tananarive | 18 | 0 |
Fianarantsoa | 10 | 8 |
Tuléar | 13 | 5 |
Source : Jacques Tronchon, L’insurrection malgache de 1947, p.34
Après les provinciales, la Grande Île se prépare aux élections des membres du Conseil de la République, la deuxième chambre législative de l’Etat français. Le MDRM présente ses candidats qui représentent selon lui l’unité nationale car ils sont issus de différentes tribus : le Dr Raherivelo Ramamonjy, Betsileo ; Bezara Justin, vice président du MDRM à Diego, Sakalava ; Ranaivo Jules, vice président du MDRM de Madagascar, Merina (1).
Les irrégularités, les pressions des autorités administratives aux cours des élections entretiennent un climat de tension sociale. Malgré les volontés apparentes des députés à préserver la paix, sur le terrain, les tensions entre les membres du MDRM et ceux du PADESM deviennent de plus en plus virulentes. Là où il y a les sociétés secrètes, certains militants du MDRM refusent d’obéir aux recommandations du bureau politique ordonnant à ses membres de se tenir en dehors de ces mouvements clandestins. Les députés appellent les membres à s’abstenir de tout acte de violence. Malgré ces appels, des militants extrémistes du parti rejoignent le rang des insurgés.
Les rumeurs de révoltes se développent sur tout Madagascar. La francophobie gagne du terrain. Des colons de brousse se précipitent en ville. Face à ce climat très inquiétant, l’aile modérée du MDRM multiplie les appels à la solidarité et à l’unité nationale. Dans ses journaux, des poèmes invitant les Malgaches à l’unité, au patriotisme et à la prière sont parus à chaque publication.
Face aux bruits qui courent sur la préparation de l’insurrection, les dirigeants du MDRM veulent rassurer les autorités locales et métropolitaines que leur mouvement n’est pas lié à cette tentative. Jules Ranaivo, dans son article adressé aux journalistes français de gauche, paru le début du mois de mars souligne l’attachement du MDRM à l’Union française et manifeste leur inquiétude à la position de l’administration soutenant le PADESM : « A l’intention de nos confrères français,… C’est inouï, et c’est anti-français, antihumain, ce qui se constate à Madagascar, et comment l’autorité soutient le clan Maintienindreny dit PADESM, encourage et fait provoquer la haine entre les tribus autochtones aux risques de troubler la sécurité publique afin d’aboutir à ces fins… Allez-vous nier que cette campagne absurde n’est pas soutenue par l’autorité locale et les menées subversives du PADESM ne sont pas subventionnées par le colonialisme et partant par le gouvernement dont vous-même en êtes le pivot ?… pour que la vérité se fasse le jour, chers confrères, dont l’intérêt même de cette Union française qui nous est tous chère, soyez sincères et veuillez nous dire pourquoi ce reniement de la civilisation dont vos ainés réussirent si bien à faire pénétrer à Madagascar » (2).
Si le MDRM cherche à calmer la situation, le journal du PADESM va dans le sens opposé en mettant le feu sur la mèche : « A vous, messieurs les dirigeants du MDRM, ce mouvement qui pour nous n’est que la simple reconduction de la VVS (Vonoy ny Vazaha Sisa, c’est-à-dire exterminez le restant des Français), qui ne vise qu’à restaurer la souveraineté de l’Etat malgache, le mot est de vous au profit d’une poignée de féodaux se prétendant injustement frustrés d’un droit légitime, celui de continuer à opposer leurs anciens serfs… méfiez vous, car tout a un temps » (3). Le journal établit l’analogie entre le MDRM et la VVS, le premier mouvement nationaliste créé à Madagascar. Il interprète le sigle VVS comme Vonoy Vazaha Sisa, c’est-à-dire exécutez le restant des Français. Cette interprétation donnée par Voromahery à la VVS à ce moment de tension et de crainte d’une possible insurrection ne fait qu’envenimer la situation déjà très critique.
(à suivre)
Georges Radebason
(1) Ny Rariny n°77 du 25 février 1947
(2) Ny Rariny n°74 du 4 mars 1947
(3) Voromahery n° 31 du 4 mars 1947
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Mézami, zot i koné finalman bann marmaye lékol La Rényon la fé zot rantré partou é mèm dann Sintandré, landroi bonpé téi panss la rantré nora été (…)
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