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Le début de l’engagement politique de Gisele Rabesahala -1-
2 janvier, par
Enseignant en histoire à l’Université d’Antsiranana, Georges Radebason avait participé en novembre 2019 au Séminaire idéologique international organisé dans le cadre du 60e anniversaire du Parti communiste réunionnais. Dans le cadre de l’obtention d’un Doctorat, Georges Radebason va présenter le résultat d’une recherche sur une personnalité de l’histoire récente de Madagascar, Gisèle Rabesahala. Ancienne dirigeante de l’AKFM et ancienne ministre de la Culture de Madagascar, Gisèle Rabesahala était également une actrice importante de la solidarité entre La Réunion et Madagascar. Georges Radebason a adressé à « Témoignages » un article scientifique sur ce thème, intitulé « Le debut de l’engagement politique de Gisele Rabesahala », en voici la première partie.
Gisèle Rabesahala, une figure emblématique politique malgache, est connue par son engagement politique dans les différentes périodes de l’histoire politique de Madagascar. Elle a évolué dans les organisations politiques créées après l’insurrection de 1947 et considérées comme origines du parti AKFM, telles que le Comité de solidarité malgache (COSOMA), le syndicat CGT Madagascar, devenu FISEMA, le journal Imongo Vaovao, le parti Union du peuple malgache (UPM). Elle y tenait d’importantes responsabilités. Nous allons retracer ci-dessous son parcours politique depuis son premier pas dans la politique et ses actions au sein du COSOMA.
Gisèle Rabesahala, une militante nationaliste façonnée par le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM)
L’engagement de Gisèle Rabesahala dans la politique est né de son contact avec les membres du MDRM dès son jeune âge, à 17 ans. L’environnement politique de cette époque marqué par, la tenue des élections, le moment difficile de l’insurrection et la répression qui s’en suit, constitue pour elle sa première école politique.
La vocation politique de Gisèle Rabesahala est née de ses contacts avec les responsables du parti MDRM de Tananarive. Ses expériences au sein de ce parti contribuent à forger chez elle une dévotion politique nationaliste. Pour bien comprendre les motifs de l’engagement politique de la jeune fille et nous mettre en situation, nous trouvons indispensable de parler un peu du parti MDRM. Cette brève description nous aide à comprendre l’origine de sa conviction politique.
Les parlementaires malgaches arrivent à Paris en décembre 1945 avec leur projet sur l’avenir de Madagascar. Ils enclenchent la procédure auprès du gouvernement pour ouvrir les négociations sur ce projet. Ils cherchent l’appui de la diaspora malgache, des organisations politiques et syndicales métropolitaines. Ils sont conscients que leur combat serait difficile et qu’il faut une mobilisation de masse. C’est cette perspective qui les pousse à créer un parti politique. Avec le concours d’intellectuels malgaches installés en France tels qu’Albert Rakoto Ratsimamanga, Jacques Rabemananjara, Raymond William Rabemananjara, Ravoahangy et Raseta créent à Paris le MDRM (Mouvement démocratique de la rénovation malgache). Le 8 février 1946 Ravoahangy fait connaître à leurs partisans la création de leur parti MDRM.
A Madagascar, la direction du parti est confiée par Raseta et Ravoahangy à leurs anciens compagnons de lutte comme Jules Ranaivo, Paul Ranaivo et le Dr Rakotonirainy, secrétaire général. Le parti se répand rapidement dans tout Madagascar. Avec plus de 200.000 membres, le MDRM s’impose comme le plus important parti politique malgache. Jusqu’à sa dissolution en avril 1947, à chaque élection, le MDRM enregistre des succès écrasants face à ses adversaires. L’ancrage populaire du parti est donc sans doute.
Les Malgaches extenués par les oppressions coloniales considèrent Raseta et Ravoahangy comme les sauveurs. Déjà connus dans leur lutte pour la libération nationale, ces deux nationalistes malgaches devenus députés, représentant Madagascar dans une importante institution française, incarnent pour la majorité de la population un espoir. Ils gagnent la sympathie de la population. Lahiniriko Denis décrit la considération et l’enthousiasme de la population malgache à ces deux leaders du MDRM : « Partout où les députés passent, les sections du parti organisent des accueils « présidentiels ». La foule est toujours au rendez-vous, on marche de nuit comme de jour pour les voir et les écouter, on les ovationne dès que l’on les aperçoit. Leur arrivée est un grand jour pendant lequel on organise des fêtes, on les reçoit avec bouquets de fleurs et poèmes. Et qu’importe la localité, leur réception est quasiment la même en ville et dans les villages ruraux » (1).
Les résultats obtenus par le MDRM à travers les différentes élections de 1945 au début de l’année 1947 malgré les manœuvres de l’administration (2) à l’encontre de ses candidats montrent que le parti représente pour les Malgaches l’incarnation nationale. Il gagne le soutien et l’adhésion populaire.
(à suivre)
Georges Radebason
(1) Denis Lahiniriko, « Ecrire l’histoire du mouvement de résistance à la colonisation : un enjeu historiographique à Madagascar », in Afrika Zamani, n° 17, 2009, p. 272
(2) A plusieurs reprises, les journaux pro-MDRM dénonçaient la partialité et l’immixtion de l’administration dans les affaires électorales.
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Mézami, zot i koné finalman bann marmaye lékol La Rényon la fé zot rantré partou é mèm dann Sintandré, landroi bonpé téi panss la rantré nora été (…)
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