Conséquence du refus de Paris de décoloniser Madagascar : des paras français arrêtent des Malgaches en territoire malgache

Îles Éparses : des pêcheurs malgaches encore ruinés sur décision des autorités françaises

8 avril 2022, par Manuel Marchal

Alors qu’ils travaillaient dans les eaux malgaches selon le droit international, 11 pêcheurs malgaches ont été arrêtés par l’armée française, des parachutistes cantonnés sur l’île de Juan-de-Nova. Leur matériel a été saisi au motif de pêche illégale. Ces pêcheurs sont ruinés. Pourtant, l’accusation de braconnage ne tient pas. En effet, Juan-de-Nova est une partie du territoire de Madagascar que la France continue d’occuper depuis 1960, date du retour de l’indépendance malgache. Toutes les lois décidées par Paris sur ce territoire sont donc nulles et non avenues en droit international.

Matériel de pêche saisi illégalement par l’armée française. (photo Gendarmerie française)

Hier, la presse malgache annonçait la reprise des discussions après les élections en France au sujet de la question de la décolonisation des Îles Éparses. Ce jour-là, Paris a annoncé un nouveau coup de force perpétré sur ce territoire samedi dernier. 11 pêcheurs malgaches ont été arrêtés à Juan-de-Nova par des parachutistes français au prétexte de pêche illégale. Un navire et deux pirogues ont été saisies par les paras français stationnés dans l’île. Des pêcheurs malgaches sont donc ruinés sur décision des autorités françaises.

Décolonisation inachevée de Madagascar

Juan-de-Nova fait partie des Îles Éparses. Ces îles se situent à proximité de Madagascar. Elles faisaient partie du Royaume de Madagascar, puis de la Colonie de Madagascar, et de la République autonome de Madagascar proclamée en 1958 dans le cadre de la Communauté française. Des Malgaches y sont même enterrés, ce qui montre bien que pour nos voisins, ces îles sont leur terre.
Mais quelques semaines avant le retour de l’indépendance de Madagascar en 1960, Paris a décrété unilatéralement que ce territoire malgache ne devait pas être décolonisé. En conséquence, Paris maintient l’administration française sur ces îles, avec une occupation militaire comme à Juan-de-Nova. Depuis, Paris fixe pour ce territoire des lois qui sont nulles et non avenues, car la communauté internationale a déjà voté à une large majorité une résolution demandant à la France de respecter le droit international, et donc de cesser de coloniser une partie du territoire de Madagascar.

Reprise des discussions en juin ?

Or, c’est sur la base de lois nulles et non avenues que 11 Malgaches ont été arrêtés sur un territoire malgache, et qu’ils ont été dépossédés de leur outil de travail.
Souhaitons qu’au terme de la séquence électorale française, le prochain gouvernement issu des urnes sera respectueux du droit international. Ceci permettra enfin d’en finir avec la colonisation d’une partie du territoire de Madagascar, à l’origine de nombreux drames. Réponse en juin.

M.M.

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