“L’affaire Galana” : Des questions toujours restées sans réponse

20 août 2004

Le mystère continue de régner autour de “l’affaire Galana”, qui retient jusqu’à présent l’attention de l’opinion malgache, en raison de ses implications politico-économiques, qui risquent d’influer sur les relations entre Maurice et Madagascar.

Il serait fastidieux de relater ici en détail les péripéties de “l’affaire Galana”, qui sont certainement connues des usagers d’Internet et autre sources ici ou là. Pour résumer : dans le courant de la première semaine du mois d’août, une délégation du gouvernement malgache s’est rendue à Toamasina pour faire procéder à une enquête sur Galana Raffinerie. À la suite de quoi, le tanker “Halia”, stationné dans le port de Toamasina chargé de 24.130 tonnes de fuel destiné à ravitailler l’Ile Maurice, a dû décharger sa cargaison, et une de ses cuves a été scellée sur ordre de l’OMH (Office Malgache des Hydrocarbures).
Sont cités pèle-mêle dans cette affaire : la Centrale électrique de Maurice (CEM) et la STC devait la ravitailler ; Shell International strading, adjudicataire de l’appel d’offres sur approvisionnement à partir de la raffinerie Galana de Toamasina ; la banque BNP-Palbas qui a financé le contrat.
Il est utile de rappeler qu’il y a quatre ans, lors de l’acquisition par Galana de la raffinerie de Toamasina suite à la privatisation de la Solima, un contrat avait été signé entre Galana et le Gouvernement malgache. Ce dernier dénonce aujourd’hui :
o le non-respect par Galana des termes de ce contrat (non-paiement des sommes dues, investissements insuffisants, etc...) ;
o les velléités de Galana de créer une pénurie de carburant à Madagascar ;
o l’indice d’octane hors norme dans la cuve scellée etc...
Ces rumeurs font également état de l’éventuelle émergence d’une société pétrolière, proche des personnes au pouvoir, qui prendrait la place de Galana.
C’est la presse écrite proche du pouvoir ou de l’opposition qui a diffusé toutes ces informations. Le gouvernement malgache, lui, s’est borné à affirmer que le déchargement de cette cargaison du tanker “Halia” est justifiée et qu’il faut lui faire confiance.
Mais de nombreuses questions sont soulevées dans la presse de la Grande Ile sur la position du gouvernement mauricien, qui n’avait pas beaucoup apprécié le déchargement forcé du tanker “Halia” et aurait trouvé inélégante la décision du gouvernement malgache. Ce dernier rétorque qu’il ne s’agit pas d’un problème entre les gouvernements des deux pays, mais entre Madagascar et une société privée.
Lors de la récente conférence au sommet de la SADC à l’Ile Maurice, qui a réuni 13 chefs d’État de la région, s’est tenue une rencontre entre le Premier ministre mauricien Paul Bérenger et le président Marc Ravalomanana. Des informations contradictoires, concernant les échanges des deux dirigeants sur “l’affaire Galana”, ont été publiées par une certaine presse qui écrit à ce propos : "Mensonge d’Etat ou manipulation" (l”a Gazette de la Grande Ile” du 18 août 2004).
Ainsi le voile n’a pas été totalement levé sur cette “affaire”.

Bernard Yves


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