Madagascar dans la tourmente

La vanille de Tahiti est en hausse

31 juillet 2004

La ’vanille bourbon’ de Madagascar, qui doit faire face à la concurrence montante de la celle de Tahiti - dont le cours depuis cinq mois est en constante augmentation - enregistre pour cette année un stock supérieur à la demande mondiale. « Autrement dit, la filière risque encore de plonger », commente jeudi le quotidien malgache, “La Gazette de la Grande île”.

L’année 2003 a été difficile pour Madagascar : 500 tonnes de vanille bourbon ont été produites au lieu des 1.200 tonnes habituelles à cause du cyclone). De plus, une partie de ce stock n’a trouvé preneur en 2004. C’est pourquoi le principal pays producteur de vanille doit cette année faire face à une production exportable (pour 2005) supérieure aux besoins mondiaux, soit 1.400 tonnes au lieu des 1.200 tonnes habituelles. Les banques malgaches refusent de continuer à financer la filière si les sommes précédemment avancées ne sont pas remboursées. L’État hésite à s’immiscer dans un secteur déjà libéralisé.
Une situation difficile qui profite aux autres pays producteurs comme l’Indonésie, l’Ouganda et Tahiti. Alors que l’on dénonce à Madagascar une "concurrence déloyale" exercée par l’Indonésie et l’Ouganda - qui ont importé des technologies et même des hauts techniciens malgaches pour leur culture de vanille -, Tahiti parle de marché et de produit différents : la vanille malgache, dont la concentration en vanilline est deux fois supérieure à celle de Tahiti, est utilisée principalement comme matière première. Celle de Tahiti, réputée pour ses qualités physiques de texture et sa composition plus riche, est en revanche commercialisée sur le marché de la bouche. Cependant, la conjoncture aidant, Tahiti vient s’immiscer sur le marché de la vanille bourbon.
Reste que la production 2004 de la vanille malgache, en vente en 2005, risque de renverser la donne l’année prochaine pour l’ensemble des producteurs. Avec une offre supérieure à la demande mondiale rien que pour Madagascar, une baisse des prix est de nouveau à craindre.


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