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Malgré la répression contre le Comité de solidarité de Madagascar, la lutte pour la libération des Malgaches devenus prisonniers politiques suite à la répression de la révolte anti-coloniale de 1947 aboutit à d’importantes avancées. En 1957, le gouvernement français doit libérer tous les prisonniers politiques encore détenus. Secrétaire générale du Comité de solidarité de Madagascar, Gisèle Rabesahala salua la contribution décisive du Parti communiste français dont faisait alors partie la Fédération communiste de La Réunion, ainsi que de la Section de La Réunion de l’Union des femmes de France, et du Comité de solidarité de La Réunion.
La principale mission du COSOMA (Comité de solidarité de Madagascar) est d’aider les prisonniers politiques de 1947 et de revendiquer leur libération. Gisèle Rabesahala et ses amis ont dû montrer leur ténacité pour faire face au vent et à la tempête.
À la tête de la bataille pour la libération de ces prisonniers, le COSOMA ne travaille pas seul, il bénéficie du soutien d’organisations politiques, humanitaires nationales et internationales, comme le Parti communiste français par le biais de ses députés qui ont milité pour l’adoption de la loi d’amnistie, le Secours populaire français, le Comité pour l’amnistie aux condamnés politiques d’Outre-mer, la Fédération démocratique internationale des femmes, l’Union des femmes françaises, le Comité de solidarité de La Réunion, l’AEOM et des élus malgaches membres des Assemblées provinciales.
Malgré les difficultés, la lutte du COSOMA avec ses alliés aboutit à l’amélioration progressive de la condition de détention et à la libération de prisonniers. En septembre 1950, les trois députés et quatre autres prisonniers incarcérés dans la prison de Moheli aux Comores sont transférés en France, à Calvi et à Marseille. En 1955, Raseta, pour des raisons sanitaires, est libéré de prison et mis en résidence surveillée. En 1956, l’Assemblée nationale française adopte une loi accordant l’amnistie à tous les Malgaches condamnés à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison ou de travaux forcés.
L’environnement politique international devient de plus en plus défavorable au colonialisme. En 1955, la Conférence de Bandung dénonce le colonialisme et ses atrocités. A Madagascar, la réforme entreprise depuis 1956 après la Loi cadre conduit à une nette évolution de la situation des prisonniers politiques. En 1957, le gouvernement français libère tous les prisonniers de 1947.
Dans cette bataille, Gisèle Rabesahala souligne la contribution particulière du Parti communiste français et ses organes satellites qui a montré son soutien indéfectible au COSOMA : « Je me dois, par ailleurs, de souligner ce qui concerne la France, l’importante contribution du parti communiste français, qui, en tant que parti, fut le premier en France à s’engager jusqu’au bout pour exiger justice pour les Malgaches, et ce, par intermédiaire de sa presse, de ses élus à l’Assemblée nationale, au Sénat, puis à l’Assemblée de l’Union française. Plus près de nous, les communistes de La Réunion, ses élus, ses organisations tels que les syndicats, l’Union des femmes, le Comité de solidarité, n’ont pas non plus été en reste, dans ce combat sur la justice » (1).
(à suivre)
Georges Radebason
(1) Gisèle Rabesahala, Le témoignage de Gisèle Rabesahala, pp.18-19
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