Le 29 mars 1947 à travers les yeux d’un témoin

29 mars 2007

Clémence Ramahavalisoa, fille d’Emmanuel Ramahavalisoa, victime de l’événement du 29 mars 1947 à Mananjary se souvient de l’arrestation de ses parents.
Au cours de la Semaine Sainte de 1947, un commissaire est venu arrêter Emmanuel Ramahavalisoa - membre de la Mdrm à Mananjary - chez lui, sous les yeux de sa femme et de ses deux filles. Pour quel motif ? Personne ne le sait, mais le fait qu’il ait été membre du mouvement aura probablement constitué un motif suffisant. Il a été isolé au bureau du trésor qui a servi de prison. Le même commissaire est venu demander l’avis des ses filles si elles veulent partir ou rester. Elles ont choisi de rester. Quelques jours après, la mère, Gabrielle Rafararimavo, a été également arrêtée et placée au bureau de la douane. Les deux filles, dépouillées de leurs biens n’avaient que ce qu’elles portaient sur elles. Leur oncle leur a donc offert son hospitalité, mais ce dernier a connu le même sort que les parents des deux jeunes filles.
Le 27 mars, la fille aînée a été appelée au chevet de sa mère, victime d’une hémorragie et ce fut le dernier jour où elle l’a vue. Le lendemain, les sœurs de l’Eglise de leur village ont exigé que tout le monde s’abrite dans l’église. « Cette nuit-là, c’est-à-dire le jour de la Pâques, nous avons entendu des rafales de mitrailleuses autour de l’église. La sœur nous a dit qu’il faut nous préparer puisque nos parents ne sont plus », raconte Clémence Ramahavalisoa. Elles ont quitté Mananjary le lendemain du carnage pour rejoindre leur tante et leur cousine. Leur grand-père a plus tard lancé un Sos à l’endroit des deux filles pour qu’elles reviennent dans la Capitale.
« Le jour de notre arrivée, on nous a convoquées à Ambohitsirohitra où ma sœur a fait l’objet d’une enquête. Il lui a été formellement interdit de révéler quoi que ce soit, sinon nous risquions une grosse peine », a-t-elle poursuivi. Vers 1979, les deux filles se sont rendues à Mananjary pour ramener les dépouilles de leurs parents qui se reposent actuellement en paix aux Mausolées.

(Sources “Le Quotidien” - Madagascar)


Gisèle Rabesahala et Paul Vergès crée le Comité de Solidarité de Madagascar : Fifanampiana Malagasy

En décembre, Témoignages évoquait une figure emblématique de la vie politique malgache depuis un bon demi-siècle, ancien ministre de la Culture et de l’art révolutionnaire (1977-1991) et sénatrice depuis 2001. Nous revenons sur cette femme exceptionnelle pour le rôle qu’elle joua avec Paul Vergès dans la fondation en 1950 du Comité de Solidarité de Madagascar qui mène une campagne nationale et internationale contre la répression qui s’abat sur les patriotes de 1947.
Gisèle Rabesahala est aujourd’hui une des rares membres historiques en vie et qui reste « quoi qu’on en dise, un élément incontournable de la vie politique à Madagascar », affirme aujourd’hui encore la Passionaria malgache.


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