Madagascar

. Le Nord-Est lourdement sinistré

19 mars 2007

Alors que les météorologistes annoncent la dissolution de la tempête tropicale Indlala, le Nord-Est de Madagascar reste particulièrement meurtri par le passage du cyclone : deux morts, des dizaines de milliers de sinistrés sont à déplorer, ainsi que d’importants dégâts matériels, notamment sur le réseau électrique.

Madagascar panse ses plaies et lance un appel à la solidarité internationale, après le passage du cyclone Indlala dont le centre dépressionnaire était encore localisé, vendredi dernier, dans le district de Maevatanána, région de Betsiboka, dans la province de Mahajanga, au nord-ouest de Madagascar.

Les prévisionnistes s’attendaient à une dissolution de la tempête tropicale dans la journée de dimanche. Auparavant, elle aura détruit surtout le nord de la Grande Ile, d’est en ouest, de la région de Sava (Province d’Antsiranana) à celle de Betsiboka, avant de disparaître un peu au sud de Toamasina.

D’après les informations données par la presse malgache, la masse nuageuse et les vents ont causé des dégâts jusque beaucoup plus au sud, dans les provinces de Fianarantsoa et la région du Menabe, au nord de la Province de Toliara, où une aide (22.000 euros) de l’ambassade d’Allemagne à Antananarivo a été envoyée aux sinistrés du district de Mahabo.

C’est toutefois à Antalaha, district de la région de Sava, que le cyclone a fait deux morts et au moins 140.000 sinistrés, selon une première estimation du Bureau national de gestion des catastrophes nationales. De nombreux sinistrés sont signalés aussi dans la région d’Atsinanana, province de Toamasina, à l’Est, où des plantations de vanille et de café ont été détruites.

Dans le Nord, les habitants sont privés d’électricité et de téléphone depuis mercredi, quand le centre d’Indlala était encore localisé à 150 km du littoral Est. Des bâtiments ont été endommagés à Antalaha, où une portion de la route du bord de mer a été emportée par les eaux, qui ont atteint par endroits un niveau de 2 mètres.

Dans les dégâts matériels, l’obstruction du canal d’alimentation en eau des turbines de la centrale d’Andekaleka a causé des perturbations importantes dans la fourniture d’électricité de la capitale malgache, réduite d’un coup de 64 MW, soit 46% de la puissance alimentant Antananarivo en heures de pointe. La capitale connaît des délestages depuis la semaine dernière, y compris dans les zones industrielles, telles Ankorondrano.

Trois réseaux interconnectés (Antananarivo, Toamasina et Fianarantsoa) et des centres autonomes constituent le système d’alimentation électrique à Madagascar, d’une puissance installée de 287 MW au total : les 2/3 (68%) sont produits par douze centrales hydroélectriques, le reste de la production étant assuré par 95 centrales thermiques. Les centrales hydrauliques d’Andekaleka (58 MW), à 160 km à l’est de la capitale, et de Mandraka (24 MW) sont les plus importantes.

Un état des lieux et un relevé des dégâts est en cours d’élaboration au Bureau national de gestion des catastrophes nationales, qui devrait disposer d’informations complètes d’ici deux à trois jours, selon la délégation régionale de Médecins du Monde-Réunion, qui vient d’envoyer un médecin dans la Grande Ile (voir encadré), pour participer à l’état des lieux.

P. David


Médecin du Monde - Réunion

Une mission d’évaluation des besoins est partie dimanche

La délégation régionale de Médecin du Monde (Réunion), qu’anime actuellement le docteur Gilbert Potier, a envoyé un médecin à Madagascar, pour participer au bilan des dégâts causés par le passage du cyclone Indlala sur la moitié Nord de la Grande Ile. Le docteur Dominique Coyez est parti dimanche sur le porte-hélicopères “Jeanne d’Arc”, à destination d’Antalaha, dans la région de Sava (pointe Nord-Est), emportant avec lui quatre “kits catastrophes” qui restaient disponibles depuis le cyclone Gafilo.
La Jeanne d’Arc devrait arriver lundi soir dans ce district de la province d’Antsiranana. Un “kit catastrophe” est un ensemble d’une vingtaine de malles, capables de porter secours à un millier de personnes environ.
Un deuxième médecin travaillant avec Médecin du Monde Réunion, le docteur Zo Hery Razolofoa, se trouve quant à lui à Maroantsetra (province de Toamasina), une région naturellement marécageuse, que les eaux d’Indlala ont submergée. Les deux médecins vont contribuer à une estimation du nombre des sinistrés et de leurs besoins les plus urgents.
Selon Xavier Joubert, coordonnateur général de Médecin du Monde à Antananarivo, membre associé du BNGCN, une première estimation, établie après un survol des régions inondées en hélicoptère, fait état de 140.000 sinistrés pour le seul district d’Antalaha (Sava), une dizaine de centres sanitaires étant mis hors d’état de fonctionner. Le besoin en médicaments et en appui technique était hier, selon les premières informations, de cet ordre-là.
Un état des lieux plus complet sera émis par le Bureau national de gestion des catastrophes naturelles (BNGCN) dans le courant de cette semaine.

P. D


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