Le prix du riz à la hausse

20 juin 2008

Le prix du « vary gasy » enregistre une poussée de l’ordre de 100 ariary. La tension sur le marché mondial commence à peser.

Première alerte pour le prix du riz. Malgré l’arrivée de la grande récolte, le kilo de cet aliment de base des Malgaches enregistre une hausse de l’ordre de 100 ariary.
Selon le bilan de l’Observatoire du riz, une hausse moyenne de 1% est observée sur tout le territoire depuis deux semaines. Une situation différente de celle des autres années car, habituellement, la première augmentation n’est observée qu’à partir du mois de juillet.
« La crise alimentaire et notamment celle du riz au niveau mondial pèse sur le marché malgache. Voilà pourquoi la tendance à la hausse du prix du riz se manifeste plus tôt que d’habitude », déclare Patrick Rasolofo, premier responsable de l’Observatoire du riz.

Bataille entre les collecteurs

Aussi bien le paddy que le riz blanc local ou importé sont touchés par cette hausse précoce. La moyenne au niveau national se situe aujourd’hui entre 960 et 980 ariary le kilo. « C’est un chiffre supérieur à la normale. L’année dernière à la même période, il se situait à 900 ariary », explique Patrick Rasolofo.
Les changements sont visibles sur le marché de détail de la capitale. Sur les étals, le kilo du « vary gasy » avoisine les 1.000 ariary contre 900 ariary il y a deux semaines. Pareil pour le makalioka qui est passé de 1.100 ariary à 1.260 ariary. Le riz importé, par contre, se stabilise à 1.100 ariary depuis plusieurs mois.
« Nous ne faisons que répercuter sur nos prix au détail les hausses opérées par les grossistes », explique Ranja Razafy, une marchande d’Andravoahangy. Elle s’approvisionne à Anjozorobe, à une centaine de kilomètres de la capitale.
Au niveau des zones de production, la campagne de collecte bat son plein. Dans l’Alaotra, le kilo du paddy se situe à l’heure actuelle à 560 ariary, contre 945 ariary pour le riz blanc. La tendance au stockage semble se confirmer. Des producteurs locaux évoquent une véritable bataille entre les collecteurs qui s’arrachent le paddy. « Le riz appartient à ceux qui osent acheter le plus cher », témoigne Haja, un producteur.
La période critique commence à partir du mois d’octobre pour Madagascar. Pour l’instant, les professionnels de la filière sont confiants. Le pays possède encore entre trois et quatre mois de stock, et l’arrivée prochaine des 50.000 tonnes de riz en provenance de l’Inde devrait détendre le marché.
Mais l’ampleur de l’impact de la crise alimentaire à Madagascar dépend surtout du résultat de la campagne de culture contre-saison encouragée par l’Etat.

Mahefa Rakotomalala, L’express, Madagascar


Le riz indien tarde à arriver

Attendues depuis le mois d’avril, les 50.000 tonnes de riz en provenance de l’Inde ne sont toujours pas arrivées au port de Toamasina. Les autorités évoquent un problème de transport. Il n’y a pas beaucoup de bateaux à destination de Madagascar au départ du pays de Gandhi.
Mais selon l’Observatoire du riz, il n’y a pas encore urgence. Le riz importé sert à stabiliser le marché durant la période de soudure. Par ailleurs, il a été acheté en Inde à un prix à moitié moins cher que le cours mondial qui avoisine les 800 dollars la tonne.
Si le gouvernement arrive à instaurer un contrôle strict sur le circuit de distribution, le riz importé permettra de maintenir le prix du riz à un niveau acceptable.


Madagascar suspend temporairement l’exportation de maïs et de riz

Le gouvernement malgache a décidé de suspendre temporairement l’exportation de maïs et de riz face à la crise alimentaire mondiale, a annoncé lundi le gouvernement.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Armand Panja Ramanoelina, a déclaré à la radio nationale que Madagascar devrait faire preuve de prudence sur l’exportation de ses produits alimentaires, parce que les pays qui produisent plus de nourritures que Madagascar ont déjà suspendu l’exportation de leurs produits alimentaires.
Il a par ailleurs confirmé que Madagascar a reçu 10 millions de dollars de la Banque mondiale pour faire face à d’éventuelles crises alimentaires dans la grande île de l’océan Indien.

Emeutes de la faim

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