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5 août 2005
La boulimie de la Chine, en plein essor économique, pour le fer à des répercussions dans la Grande Île. Des filières de récupération de métal se sont mises en place. Tout ce qui est fer, y compris les vestiges d’Orangéa, un ancien camp miliaire de la région de Diégo Suarez, est récupéré.
(pages 8 & 9)
Des bruits sourds résonnent de l’ancien camp militaire d’Orangéa sur les hauteurs de Ramena, un village de pêcheurs de la région de Diégo Suarez dans le Nord de Madagascar (voir notre édition du 4 août) . En se rapprochant, les bruits deviennent de plus en plus sourds.
Des coups de fusils, de canons ? Il n’y aurait rien d’étonnant, nous sommes sur un site militaire. Mais il est désaffecté depuis 1972, lorsque "reconduite" aux frontières par la révolution malgache, la France a quitté la Grande Île, laissant derrière elle les traces d’un passé définitivement révolu.
C’est elle qui a construit ce casernement pour y loger ses militaires. Mais inutile de laisser gambader son imagination. Les bruits ne sont pas de soldats fantômes hantés par leurs rêves de gloire défunte.
Ce que l’on entend, ce sont des coups de massues assénés aux murailles du casernement. Les bâtisses ont été construites pour durer. L’empire colonial français était sûr de son fait, il était là pour au moins 1.000 ans. Les murs en béton armé, les escaliers en métal renforcé, ces encadrements métalliques des portes et fenêtres sont une véritable aubaine pour les casseurs de fer. Se sont eux que l’on entend taper depuis le bas de la colline où est juché Orangéa. Ils récupèrent le fer contenu dans les vestiges du camp. Plus tard, ils iront le vendre à Ramena.
Tout ce qui contient du fer y passe
C’est à la Chine que ces hommes doivent leur travail. En plein essor économique, le géant asiatique est devenu boulimique en fer. Sa forte demande a fait exploser les cours mondiaux, elle a aussi raréfié l’offre, les fournisseurs ayant du mal à satisfaire les besoins.
Au fil des mois, ce métal est presque devenu précieux. À Madagascar, certains n’ont pas tardé à comprendre tout le profit qu’ils pourraient tirer de cette situation. "Ce sont surtout les Karanas (Malgaches d’origine indienne - NDLR) qui, début 2005, ont monté le business du fer", souligne Peter, un “wasa” (Européen en malgache) installé à Diégo depuis 3 ans. Ces businessmen ont fait savoir qu’ils étaient intéressés par l’achat de fer de récupération.
L’effet a été immédiat. Tout ce qui contient du fer est systématiquement dépouillé de son métal. Les vestiges des anciens bâtiments coloniaux, les carcasses de véhicules accidentés laissés au bord des routes, les bateaux épaves oubliées par leurs armateurs et à moitié immergés dans le port de Diégo font le bonheur des récupérateurs.
Un peu d’argent en plus
Parfois ces derniers vont même jusqu’à s’approprier, nuitamment, des portails de maisons habitées, des rambardes des ponts, lorsque ce n’est pas une partie du tablier. "Ils sont aussi en train de démonter l’ancien réseau de tout à l’égout de Diégo. Il était de toute façon désaffecté. Le problème est qu’ils ne rebouchent pas les tranchées qu’ils creusent pour récupérer les canalisations. C’est dangereux pour les enfants", note Peter en montrant les profonds fossés bordant la route à l’entrée de Diégo.
Dol sait cela. Il sait aussi que la récupération peut lui rapporter un peu d’argent. Il est originaire du village Ramena, il a 26 ans. Il a quitté l’école à 10 ans et depuis il est pêcheur, comme presque tout le monde dans le village. "Je pêche jusqu’à midi et après avoir mangé, je viens à Orangéa casser un peu de fer", dit le jeune homme.
Il vient de s’attaquer aux cornières d’une façade de bâtiment. Insolites en ce lieu, les traces d’une fresque géante le regardent travailler. Elle a été réalisée par le peintre français Paul Bloas. Un artiste sans œuvre, puisque sa passion est de peindre sur des vestiges exposés à tous les temps et donc voués à disparaître.
Dol dit que la pêche lui rapporte plus d’argent que la récupération du fer. Mais cela lui permet d’arrondir un peu sa journée. Le collecteur paye 300 francs malgaches (FMG) le kilo de fer soit 2,4 centimes d’euros. En une demi-journée, Dol arrive à récupérer 150 kilos et à percevoir 45.000 FMG soit 3,6 euros.
"Les militaires ne veulent pas"
À ses coups de massues répondent ceux de Velonjara, 55 ans, et Simon, 18 ans. Les deux hommes sont en peu plus loin dans l’ancien campement. Ils travaillent dans ce qui fut le mess des sous-officiers - l’inscription est encore inscrite à l’entrée de la salle au premier étage d’une bâtisse.
Les deux hommes sont d’abord méfiants. En voyant arriver un 4x4, ils ont cru qu’il s’agissait d’une patrouille de l’armée. Le compagnon qui travaillait avec eux a pris la fuite. Il ne réapparaîtra pas.
"Les militaires nous interdisent de récupérer le fer. Ils disent que cela ne doit pas se faire. Je ne comprends pas pourquoi", explique Simon, une fois rassuré. "C’est idiot. Tout cela ne sert plus à rien, on ne peut pas y habiter. Autant que cela serve à faire manger des gens", s’insurge Velonjara. Il a 4 enfants à nourrir et pour lui la défense du patrimoine n’est visiblement qu’une abstraction pour pays riches.
Simon et lui ont commencé à casser du fer en mai 2005 et disent arriver à récupérer jusqu’à 200 kilos de fer chacun en une demi-journée.
Un bénéfice de 5,6 centimes d’euro
Tous les jours, c’est à dos d’homme qu’ils transportent leur "récolte" chez les collecteurs basés à Ramena, à plusieurs kilomètres de là. "Souvent, ils font deux voyages dans la journée", indique Saphia, 20 ans. Elle habite à l’entrée du village avec sa famille. Depuis février 2005, son père loue sa cour à un collecteur. Le métal y est pesé et entreposé.
Deux ou trois fois par semaine, un camion vient prendre livraison du chargement. "En général le camionneur repart avec 8 ou 9 tonnes de fer", note Saphia. Le collecteur qui a payé 300 FMG au récupérateur, recevra du patron de la filière 1.000 FMG par kilo (8 centimes d’euro), soit un bénéfice de 700 FMG (5,6 centimes d’euro).
Le fer récupéré est ensuite transporté jusqu’au port de Diégo Suarez. Il sera chargé sur des cargos à destination de différents pays. Le fer y sera recyclé et entamera une nouvelle vie dans les structures d’un vélo ou d’un building chinois. L’histoire ne dit pas combien aura perçu au final le patron de la filière.
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