Les conseils des quelques “pionniers” partis dans la Grande Ile ces dernières années avec le projet d’y créer une activité et d’investir seront toujours les bienvenus pour éclairer ceux qui voudraient marcher dans leurs pas. Mais ce n’est pas la seule source disponible.
Les candidats à l’investissement extérieur peuvent aussi compter sur place avec l’antenne de la Région Réunion à Antananarivo (la capitale malgache), un centre de ressources très performant, accueillant et bourré d’adresses. Le directeur et son équipe alimentent très régulièrement les milieux économiques réunionnais - syndicats patronaux, Chambre de commerce et autres partenaires intéressés - en documents et en informations.
Et il faut reconnaître que, depuis l’an dernier, les Malgaches ont fait de gros efforts - en lien avec la préparation et la publication du plan d’action quinquennal (2007-2011), le Madagascar Action Plan (MAP) - pour fournir aux investisseurs étrangers le maximum de documents utiles, dans un environnement caractérisé par l’absence totale de statistiques, utiles par exemple à des études de marchés.

La dernière information en date porte sur la création du site “wanadoo.mg”, un portail d’informations économiques, financières et pratiques à l’attention des investisseurs et de tous ceux qui s’intéressent à la vie économique de la Grande Ile. À voir en particulier : la rubrique “emploi”.
Faire porter l’effort sur une meilleure connaissance des facteurs humains témoigne d’une volonté de construire les échanges sur une meilleure connaissance mutuelle. "L’étude sur les facteurs culturels du climat d’investissement à Madagascar" a été réalisée dans le cadre de la préparation d’un Memorandum qui dépasse les seules visées de la coopération régionale entre voisins des Mascareignes. Elle vise par ailleurs à répondre à des questions auxquelles ne s’intéressent généralement pas les traditionnels fichiers de présentation d’un pays : que faut-il savoir de ses habitants pour prévenir, contourner ou guérir certains travers susceptibles de nuire aux bonnes relations ?

Le Centre de recherches, d’études et d’appui à l’analyse économique à Madagascar (CREAM) a pour principal bailleur de fonds la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), une organisation qui compte parmi ses membres la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et 34 gouvernements d’Afrique et d’ailleurs.
L’étude s’est intéressée aux "attitudes, pratiques et opinions qui sont de nature à influer sur les décisions de l’investisseur ou à générer des contraintes sur les activités de son entreprise". Son but est de mettre en évidence des facteurs culturels identifiés "à travers un ensemble de croyances, de normes, d’habitudes ou de modes de pensées...".
La présentation n’est pas très explicite sur le panel des personnes interrogées. On sait qu’il comporte des investisseurs, des membres de l’administration, la "communauté" ("population, travailleurs, autorités traditionnelles")...

Le résultat liste 30 "facteurs culturels" présentés en 5 parties selon les “cibles”. Cela commence par les contraintes/obstacles liés à la culture de l’administration - depuis le "non respect de la parole donnée", le "manque d’esprit de dialogue et de concertation" jusqu’aux "pratiques abusives" de certaines autorités locales.
Il est aussi question des contraintes/obstacles liés à la culture des travailleurs malgaches, puis des obstacles imputables à la culture des investisseurs eux-mêmes "porteurs, par leurs comportements, des germes des difficultés à leurs activités" - notamment "un esprit monopolistique des opérateurs déjà en place", ou des "pratiques corruptrices", ainsi qu’une "culture de conquérant" chez certains investisseurs étrangers...
Les obstacles rapportés à "la culture de la communauté" renseignent sur la façon dont les investisseurs étrangers sont perçus par la population, selon leur comportement, mais aussi sur les conséquences dans la vie et la productivité des entreprises.
L’étude examine encore 3 facteurs relatifs à l’investissement public et à la façon dont les Malgaches conçoivent leurs rapports aux biens publics et privés.
Dans le domaine des relations interhumaines, rien ne remplace les contacts directs et l’expérience. Raison de plus pour s’y préparer, dans le respect des différents partenaires.

P. David

Antenne Région Réunion à Madagascar : Maison de La Réunion - Isoraka - 101 Antananarivo.
Tel : + 22-669-29 / + - 669-52 o Fax : + 22-669-17