Médias : séminaire à Madagascar sous l’égide de la COI, de l’OIF et de la CENI-T

« Les politiques et les acteurs médiatiques restent les deux piliers d’un bon système démocratique »

15 décembre 2012

Un séminaire de formation axé sur les fondamentaux du journalisme et les règles d’éthique s’est tenu à Antananarivo (Madagascar) les 11, 12 et 13 décembre derniers. Une manifestation organisée par la Commission de l’océan Indien, la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition de Madagascar et l’Organisation internationale de la Francophonie.

Ouvert le 11 décembre par le ministre des Affaires étrangères de Madagascar, M. Pierrot Rajaonarivelo, en présence de Mme Béatrice Atallah, Présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (CENI-T), de M. Jean-Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), de M. Hugo Sada, Délégué à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l’homme de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et de M. Guy Laurent Ramanakamonjy, Secrétaire général par intérim du Ministère de la Communication, ce séminaire s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement du processus électoral de sortie de crise malgache.

Le chef de la diplomatie malgache, M. Pierrot Rajaonarivelo, a dans son discours d’ouverture loué ce type d’initiative et réitéré l’attachement de son gouvernement à « l’organisation d’élections libres, justes et transparentes qui permettraient au peuple malgache souverain d’exprimer ses choix ».

À 5 mois de la présidentielle

Animée par des experts mandatés par la COI et l’OIF, cette session de formation, initiative conjointe de ces deux organisations en partenariat avec la CENI-T, a enregistré la participation d’une vingtaine de journalistes malgaches, issus des différents médias (presse écrite, radio, télévision), et provenant des principales régions de la Grande Ile. Il s’agit de faire des journalistes des acteurs clefs du processus de normalisation de la vie politique à Madagascar. Ce séminaire intervient à 5 mois du premier tour de la présidentielle, prévu le 8 mai 2013.

Guy Laurent Ramanakonjy, Secrétaire général par intérim du Ministère de la Communication et porte-parole du ministre, a rappelé à la cérémonie d’ouverture que « durant la période pré-électorale, les médias ont le devoir de sensibiliser les citoyens sur les enjeux des élections et les modalités du scrutin ».

Le Délégué à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l’homme de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), M. Hugo Sada, a souligné pour sa part qu’il était vain d’agir sur le système politique sans agir sur les fondamentaux du système médiatique : « On ne le dira jamais assez : les politiques et les acteurs médiatiques restent les deux piliers d’un bon système démocratique. Et le bon fonctionnement d’un système médiatique démocratique professionnel et responsable implique que tous les acteurs institutionnels, politiques, de la société civile jouent pleinement le jeu et respectent les droits et les devoirs des journalistes ».

Comment lutter contre les dérives ?

Quant au secrétaire général de la COI, Jean-Claude de l’Estrac, il a incité la presse malgache à assumer son rôle d’aiguillon, de quatrième pouvoir, bien au-delà des élections. « La démocratie ne sert l’intérêt des citoyens et ne remplit sa mission que si l’ensemble de ses rouages fonctionne et s’auto-équilibre. Il faut donc revitaliser les institutions afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoirs. Et vous devrez accompagner ce renforcement de la démocratie en étant des sentinelles vigilantes de la bonne gouvernance ».

La présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (CENI-T), Béatrice Atallah, a enfin annoncé que la CENI-T prévoyait de mettre en place un centre de presse dans ses locaux dédié à la communication et aux relations avec les médias. Elle a rappelé la nécessité « d’avoir une presse responsable, pour honorer une opinion publique avide d’informations sur les réalités et les faits qui sous-tendent son environnement socio-économique et politique ». Une presse également consciente de « ses droits et ses devoirs par rapport à une élection citoyenne ».

Pendant 72 heures, les participants ont passé en revue les questions liées à l’éthique du journalisme, aux dérives du métier et à leurs antidotes, en tenant compte du contexte socio-politique malgache et notamment du cadre juridique et règlementaire dans lequel évoluent les professionnels des médias.

Cette formation sera suivie en janvier 2013 d’un autre séminaire de sensibilisation sur les pratiques journalistiques en période électorale.


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