Obligés de vendre à n’importe quel prix pour faire face à la pression des banques

Madagascar : des producteurs de riz contraints de vendre à perte

2 juin 2022

Alors que le prix du riz a augmenté à Madagascar, ce qui accentue les difficultés de la population, il s’avère que les producteurs de riz doivent bien souvent vendre à perte aux intermédiaires. Les agriculteurs doivent faire face à la pression des banques pour rembourser les emprunts, ce qui les oblige à vendre au plus vite leur production. Les collecteurs profitent donc de la situation.

Moramanga se situe dans la région de l’Alaotra-Mangoro. C’est le moment de la récolte du riz. Des agriculteurs sont contraints de vendre à perte, comme l’indique cet extrait d’un article de 2424.mg :
« « Nous vendons le kilo du paddy de makalioka et dista à 900 ariary », rapporte Rakotoarivony, riziculteur à Amparafaravola. Un peu au nord, à Morarano Chrome, le kilo du paddy de la même variété de riz est acheté par les collecteurs à 850 ariary. « Le prix de revient du paddy est pourtant de 900, 1.000 voire 1.200 ariary par kilo », souligne un communiqué de Richard Ramandehamanana, gouverneur de la région »(…)
« Nous sommes obligés de vendre à n’importe quel prix » témoigne Rova Rasoazanany, rizicultrice. « Dès que la récolte approche, les banques font pression pour les remboursements », confie un autre paysan de la région. Celui-ci raconte que les dépenses des paysans ont augmenté durant la saison parce que « le prix d’engrais, le coût des matériels et même les salaires des journaliers ont été en hausse cette saison ».

Selon le Programme alimentaire mondial, dans les villes au mois de mars, le prix moyen du kilo de riz malgache était de 2700 ariary, contre 2500 ariary pour le riz importé.
Madagascar n’est pas autosuffisante pour la production de l’aliment de base de la population. Ceci amène à recourir à l’importation. Le riz importé venu d’Asie est moins cher que la production locale. Comme tous les produits de première nécessité, le prix du riz a augmenté cette année. Cette augmentation ne profite donc pas aux producteurs, mais aux intermédiaires.

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