Retour sur un événement décisif

Madagascar : L’armée prend le palais présidentiel d’Antananarivo

18 mars 2009

Dans son édition d’hier, ’l’Express’ de Madagascar donne les détails de la prise de contrôle du palais de la présidence situé à quelques centaines de mètres de la place du 13-Mai.

Le camp Rajoelina contrôle le palais d’État d’Ambohitsorohitra depuis lundi soir. Des militaires, essentiellement issus du Corps d’armée du personnel et des services administratif et technique (CAPSAT) à Soanierana, envoyés sur place pour conquérir le lieu, ont accompli leur mission. Leur opération s’est effectuée sans incident.
Il était 18h50 quand les militaires ont donné l’assaut. Quatre coups de canon ont fait trembler les bâtiments administratifs aux alentours du palais. Ils ont fait suite aux tirs en l’air des gardes. À première vue, la détonation a eu comme résultat la destruction du portail principal de la présidence de la République.
Apparemment, les militaires, encore en position de tir, ont réussi à maîtriser le quartier. Ce n’est qu’environ trois quarts d’heure après qu’une deuxième et dernière série de détonations a été entendue à Ambohitsorohitra. Un blindé de l’armée a été par la suite aperçu dans l’enceinte du palais présidentiel, tandis qu’un autre, de la gendarmerie nationale, s’est installé proche de l’entrée principale.
Les militaires ont bouclé l’assaut à ce stade.
« C’est fini pour aujourd’hui. Pour le moment, nous n’allons pas procéder à l’ouverture du palais afin d’éviter tout risque. Il fait déjà nuit », a expliqué un des militaires présents sur les lieux. Ce qui n’a pas été le cas puisque les soldats se sont introduits par la suite à l’intérieur du palais d’État. Ils ont visité une à une toutes les pièces.
Le même interlocuteur a aussi démenti, suite aux bruits qui circulent, le pillage à la Banque centrale de Madagascar située non loin du palais d’Ambohitsorohitra. « Au contraire, nous nous chargeons de sa sécurisation », a-t-il assuré.
De son côté, le nouveau chef de l’État-major général de l’armée malgache (Cemgam), André Ndriarijaona, n’a pas attendu l’aboutissement de l’opération à Ambohitsorohitra pour annoncer à la presse que le palais est déjà acquis depuis un certain temps. Selon lui, la démarche s’est effectuée à l’amiable. « Ceux qui s’occupaient de la garde du palais sont tous des amis. Ils ne se sont pas opposés à la démarche », a-t-il déclaré à Andohalo, en présence de ses collaborateurs de la gendarmerie et de la police nationales.
Moins d’une heure avant l’opération à Ambohitsorohitra, les forces de l’ordre ont interdit tout trafic du côté d’Antaninarenina. Aucune voiture n’a pu franchir l’accès ni par Ambohijatovo, ni par Isoraka.
Sur la Place du 13-Mai lundi matin, le « président de la Haute autorité de la transition », Andry Rajoelina, a demandé au ministre de la Justice ainsi qu’aux forces de l’ordre qu’ils prennent leurs responsabilités. Il souhaite obtenir un bureau à sa disposition.
A Iavoloha, les fidèles partisans du Président Marc Ravalomanana ont mis en place un dispositif pour empêcher toute éventuelle intervention des forces de l’ordre pour les disperser. Lundi vers 20 heures, ils ont ainsi renforcé leurs barrages, tout en généralisant les fouilles.


L’UA dit non à la tentative de s’emparer du pouvoir à Madagascar

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a invité, lundi, les forces politiques à Madagascar à nouer un dialogue pour résoudre l’impasse politique qui fait rage depuis trois mois dans la Grande île de l’océan Indien.
« Nous condamnons les coups d’Etat ainsi que leurs tentatives », a déclaré Edouard O. AHO-Glele, ambassadeur du Bénin et président en exercice du CPS, suite aux informations indiquant que le leader de l’opposition Andry Rajoelina a demandé aux forces de sécurité d’arrêter le Président Marc Ravalomanana.
Il a déclaré à la presse à Addis-Abeba que toute mesure prise dans le cadre de la crise qui perdure à Madagascar devait être conforme à la Constitution du pays.


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