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2 avril 2007, par
De notre Correspondant à Madagascar
Le 4 avril prochain, les électeurs malgaches sont à nouveau appelés aux urnes, pour donner leur avis sur les projets de modification de l’actuelle Constitution, qui date de 1998.
C’est la première fois qu’un scrutin se tiendra un jour ouvrable, et déjà, les commentaires fusent quant aux assurances données par le pouvoir aux Eglises chrétiennes de ne plus perturber les offices religieux par des élections dominicales.
Ce n’est là qu’une des nombreuses discussions autour de ce référendum. Mais les questions de fond concernent entre autres :
- l’opportunité même de ce référendum, alors que le pays ne s’est pas encore relevé des blessures laissées par le passage de 3 cyclones successifs et des inondations qui ont sévi depuis décembre 2006,
- 93.000 sinistrés, des centaines de maisons détruites, des dizaines de milliers d’hectares de rizières et autres cultures inondées, des dizaines de morts dans toute l’île.
La flambée des prix, notamment du riz, aliment de base des Malgaches, a été une des conséquences directes de ces calamités : le kilo de riz à l’étal s’achète de 7.000 fmg à 20.000 fmg le kilo, selon les régions. Des routes et axes principaux sont coupés, et de nombreux villages sont rendus inaccessibles par la montée des eaux. Ce qui explique la rareté de certains produits vivriers.
Les sinistrés ont besoin de secours d’urgence (riz, médicaments, couvertures, ustensiles de cuisine, etc...), et bien que des pays comme la France, les Etats-Unis, l’Union européenne, la Région de l’Ile de La Réunion aient apporté des secours, ils sont nettement insuffisants face aux besoins.
Aussi, beaucoup s’interrogent sur l’opportunité de ce référendum qui ne suscite guère l’enthousiasme des foules. Ils estiment avec raison que l’aide aux sinistrés, le rétablissement des infrastructures endommagées, l’inflation sont, pour le moment, la priorité des priorités.
Le sujet important suivant concerne le principe même des modifications apportées à la Constitution. On peut affirmer, sans exagérer, que la majorité des Malgaches ignorent les amendements proposés, et par ailleurs même, la Constitution originelle reste inconnue par le plus grand nombre. A ce propos, seuls des partis politiques et une large fraction de la société civile ont relevé que les amendements apportés portent sur le retrait de la Laïcité dans l’article 1er sur la suppression des Provinces autonomes, qui faisaient l’objet de plus d’une dizaine d’articles dans la Constitution originelle.
C’est dire qu’au préalable, de larges discussions auraient dû être engagées sur des sujets aussi sensibles.
Il est à noter que les partisans de ces amendements s’appuient, dans leurs discours, sur les arguments défendus par le Président Ravalomanana. Ces arguments se résument à affirmer que le développement « rapide » exige une adaptation de la Constitution, qui est une loi fondamentale, aux objectifs définis dans le "Madagascar Action Plan" (MAP), qui n’est pourtant qu’un catalogue de programme gouvernemental. Comme prévu, ce sont les fonctionnaires d’autorité du Délégué Spécial de la Province, aux chefs de quartiers (fokontany), en passant par les chefs de District et Maires, qui sont "sollicités" pour convaincre les électeurs à voter OUI.
Les partisans du NON, rassemblés dans une coalition récemment mise en place, dénoncent, outre les critiques d’une grande partie de l’opinion évoquées ci-dessus, les velléités du Président Ravalomanana d’instaurer un pouvoir personnel dont les dérives imprévisibles risqueraient de porter atteinte aux libertés fondamentales et à la démocratie.
Le Président a par exemple affirmé récemment « qu’il peut faire tout ce que bon lui semble, puisqu’il a été élu Président (!) », et il a annoncé que le OUI l’emporterait avec 80% des suffrages des électeurs !
L’évènement le plus récent qui retient l’attention des observateurs est sans conteste la déclaration en date du 24 février 2007 de la Conférence Episcopale des évêques catholiques de Madagascar, qui estime ce référendum inopportun.
Enfonçant le clou, l’organisation catholique "Justice et Paix", dans un communiqué rendu public le 21 mars 2007, s’alarme du retrait de la laïcité dans le projet d’amendements et dénonce la question posée aux électeurs comme un « piège ». En effet, l’intitulé de cette question est la suivante :
« Acceptez-vous ce projet de révision de la Constitution pour le développement rapide et durable de chaque région, afin d’améliorer le niveau de vie des Malgaches ? ».
Les 21 partis politiques de la plate-forme du NON, les associations membres de la société civile, les organisations engagées dans l’observation des élections et dans l’éducation civique des citoyens ne cachent pas leur pessimisme sur l’avenir du pays, en cas de victoire du OUI.
Le scrutin du 4 avril 2007 marquera ainsi une nouvelle étape de l’évolution de la situation à Madagascar, sans que l’on puisse affirmer qu’elle sera positive ou négative.
Bernard Yves
L’association “Échange et partage” lance un appel d’urgence à dons
Pour venir en aide au peuple malgache après le cyclone ravageur “Gamède” (4ème de la saison-risques importants de famine et de maladie).
Les sommes récoltées seront redistribuées sur le village d’Ansahabe au Sud de Antananarivo, où nous portons nos actions depuis maintenant 4 ans (construction de bâtiments scolaires - 250 enfants scolarisés - installation d’un cabinet dentaire - rénovation en cours d’un centre de soins - acheminement de matériel médical et scolaire).
Un reçu sera remis ou expédié pour ceux qui sont loin dès réception pour une déduction fiscale sur l’année 2007 (66% de la somme versée sera déduite de votre impôt à payer).
Chèque à établir à l’ordre d’ÉCHANGE ET PARTAGE
Merci de votre générosité.
Laurent Thebeault
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Messages
10 avril 2007, 13:12, par paul A Razakasoa
Bonjour, A propos du récent referendum constitutionnel malgache, je vous adresse ,çi- après, un article publié dans une revue "Jureco" en 1991. Cela fait 14 ans et l’article n’a rien perdu de son actualité.C’est un peu long et je vous prie de bien vouloir m’excuser.
Paul.A. Razakasoa.
Antananarivo
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Une Constitution ? pour quoi faire…
Par Pierre Ranjeva
La Lettre mensuelle de Jureco n°54 Juin 1991
Malheur aux peuples qui ont besoin de grands hommes (B. Brecht)
En trente ans d’indépendance, nous voici à la veille d’être dotés d’une troisième Constitution. Nous sommes bien les héritiers de la France avec sa « croyance tenace, congénitale à la démocratie française, selon laquelle, il convient de rechercher dans un aménagement des institutions la solution des problèmes politiques ,sinon des difficultés économiques… » (1)
La Grande Bretagne, les Etats-Unis et la Confédération Helvétique ne connaissent pas moins , comme toutes les nations et tous les Etats , de graves crises , mais ne voient pas la nécessité soit de formaliser leur tradition soit d modifier de fond en comble leur Charte fondamentale. C’est peut être l’explication de leur adaptabilité au monde car , au lieu de perdre leur temps à disserter sur le « sexe des anges institutionnels », ils peuvent consacrer leur énergie à faire face aux vrais problèmes.
Au demeurant, une Constitution fournira au moins l’occasion à nos « spécialistes » et « experts » de disserter brillamment et à l’envi sur des thèmes aussi constructifs , au plan économique et social , que le mono ou le bicamérisme, la séparation des pouvoirs etc…
Et nous nous extasierons sur ces brillants produits des universités francophones et l’amoncellement de leurs gloses constitutionnelles.
Cela dit, nous ne sommes pas chez Jureco des adversaires d’une réforme constitutionnelle mais nous pensons que, dans la situation actuelle de notre société civile et des archétypes dominants , la Constitution , même la plus libérale , ne peut donner qu’un pouvoir autoritaire , Saint Vincent de Paul ou le Mahatma Gandhi porté à la présidence de la République Malgache aurait été , par la force du contexte , des dictateurs.
Il faut le reconnaître, Madagascar n’a pratiquement jamais connu, au cours de son histoire , la liberté. De tout temps, l’autorité a été sacralisée et le « fanjakana » considéré comme la source même de la pitance, le « ray aman-dreny » , le « père et la mère » à respecter : les Malgaches, sauf au cours de quelques soubresauts violents, ont voué à tous les régimes , un respect quasi – idolâtre , même si cette idolâtrie n’était que d’apparence.
Sous la colonisation, c’était à qui crierait « Vive la France », ensuite la loi cadre a été le fin du fin, puis Tsiranana le « père de la Patrie dont le successeur, en 1968, n’était pas encore né », Ramanantsoa la pureté d’une « maison de verre », Ratsiraka « le grand combattant » etc…
Qui demain sera « l’indépassable dirigeant aimé et respecté … » ?
Le chef idolâtré , ses collaborateurs , ses subordonnés et ses adversaires n’ayant aucune assise électorale , comment s’étonner si tout émane de lui et comment éviter que même la nomination à un haut poste , qui vous revient naturellement par votre formation et votre expérience , ne soit considérée comme une faveur.
Tel est le contexte dans lequel nous vivons et toute Constitution qui n’en tiendrait pas compte ne serait que poudre aux yeux, « un hommage que le vice rend à la vertu ».
Voulons-nous réellement entrer dans le monde moderne et rejoindre la grande cohorte triomphante des démocraties ? Alors, il faut faire fi des arguties et subtilités juridiques pour édicter une Charte souple dont les lignes de force seront orientées vers la libération des esprits et des hommes.
Dans cette perspective, la Constitution pourrait essentiellement affirmer des principes qui auront valeur légale et , à l’instar du système américain ou helvétique , ne tracer que les grandes lignes de la répartition des pouvoirs afin de permettre l’adaptation , par amendements de la loi Fondamentale en fonction de l’évolution du monde changeant et insaisissable dans lequel nous vivons .
En fait , plus qu’à un renforcement ou à un affaiblissement de l’exécutif, du législatif ou du judiciaire , une Constitution chez nous doit aider à l’émergence d’une puissante société civile car « le grand soin d’un gouvernement , a dit Tocqueville , doit être d’habituer les peuples à se passer de lui ».
Tout le reste est , au pis une mystification, au mieux un faux problème.
1. « Les institutions et la vie politique, de 1945 à nos jours » Marcel Merle in Histoire de la France , dirigée par Georges Duby p 597 Larousse 1987