Des dizaines de milliers d’emplois en jeu

Madagascar suspendu de l’AGOA

26 décembre 2009

Actuellement, Madagascar exporte une grande partie de sa production de textile vers les États-Unis. La suspension par les États-Unis de la diminution des taxes douanières au profit des exportations venant de Madagascar risque de porter un coup d’arrêt à une industrie qui fait vivre des dizaines de milliers de personnes à Madagascar.

Au début du mois, Madagascar avait été menacée de perdre le bénéfice de l’AGOA (Africa Growth and Opportunity Act). L’AGOA est un système de préférence douanière de la part des États-Unis qui permet à des pays d’exporter leurs produits avec des taxes réduites. Ce système a permis à Madagascar de développer une industrie textile dont le marché est en grande partie les États-Unis.
Mais depuis jeudi, Madagascar ne bénéficie plus de l’AGOA. C’est une décision venue directement de Barack Obama, président des États-Unis, qui en est à l’origine. Le Niger et la Guinée sont les deux autres États africains qui connaissent le même sort. Dans les trois cas, la Maison Blanche estime que l’évolution du gouvernement est incompatible avec les conditions d’attribution du bénéfice de l’AGOA. Cette année, le Niger a changé sa Constitution. Cela a permis au Président de ce pays de briguer un mandat supplémentaire à la tête du pays. La Guinée a connu pour sa part un coup d’État militaire. Est en cours actuellement une enquête de l’ONU sur la répression d’une manifestation d’opposants aux militaires. Les enquêteurs des Nations-Unies n’ont pas hésité à employer le terme de “crime contre l’humanité” dans leurs premières conclusions.
À Madagascar, c’est un mouvement populaire qui a transféré le pouvoir de Marc Ravalomanana à une Haute autorité de transition présidée par Andry Rajoelina.
La décision prise par le Président des États-Unis n’est pas irréversible. Cette année en effet, la Mauritanie est de retour parmi les bénéficiaires de l’AGOA. Les États-Unis s’appuie sur la tenue d’élections en juillet dernier pour justifier sa décision.
Mais dans l’immédiat, le relèvement des droits de douane pour accéder au marché des États-Unis va pénaliser un secteur qui mise beaucoup sur l’Amérique du Nord. « D’après le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) de Madagascar, 20.000 emplois directs et 150.000 indirects pourraient être détruits », estime notre confrère "Jeune Afrique".

Spécial 50 ans du PCRMadagascar

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