Dialogue constructif entre le gouvernement et les représentants de médias concernés
Madagascar : vers l’annulation de l’interdiction de 9 émissions, nouvelle décision attendue aujourd’hui
27 avril 2021, par Manuel Marchal
Le 22 avril dernier, une décision interministérielle avait annoncé l’interdiction de 9 émissions télévisées et radiophoniques. « Les émissions radiophoniques et audiovisuelles susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité publics et de nuire à l’unité nationale, sont interdites de diffusion pour toute la période de l’urgence sanitaire », précisaient la déclaration du gouvernement. Sont les plus concernées les « émissions qui nécessitent des interventions téléphoniques en direct et les débats politiques » diffusées dans les régions d’Analamanga, d’Atsinanana, de Sava, de Boeny et de Sofia, soit les régions concernées par le confinement.
Réaction de l’Ordre des journalistes
Deux jours plus tard, le 24 avril, un communiqué intitulé « Non aux décisions encourageant la pensée unique ! Non à la dictature ! » a fait part d’une opposition à cette décision. Parmi les signataires de ce communiqué figure l’Ordre des journalistes de Madagascar. Ce texte indique notamment que :
« Face à la décision interministérielle portant application de l’article 24 de l’arrêté n°10001/2021, le 22 avril 2021 interdisant pour la durée de l’état d’urgence sanitaire les émissions audiovisuelles à caractère social, économique et politique dans certaines régions de Madagascar, l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) et les Organisations de la Société Civile signataires de ce présent communiqué déplorent la violation du droit des citoyens de s’exprimer, de s’informer mais également le droit des médias de s’exprimer et d’informer en toute liberté. »
« Par conséquent, nous exigeons l’annulation de cette décision interministérielle pour laisser les médias travailler en toute quiétude, les citoyens exprimer leurs idées et prendre connaissance d’autres opinions. »
« La pluralité des sources d’informations, des propositions/idées, les critiques, et l’existence d’un débat facilitent la prise de décision des dirigeants et des parties prenantes et aident les citoyens à mieux s’informer et à être plus responsables face à cette lutte commune contre la COVID19. »
L’Ordre des journalistes a également déposé dimanche un recours contre cette décision au Conseil d’État.
Recherche de l’apaisement
Hier a eu lieu une rencontre entre les médias concernés et la ministre de la Communication et de la Culture, co-signataire de la décision interministérielle et porte-parole du gouvernement.
Selon plusieurs médias malgaches, cette rencontre a débouché sur un apaisement.
« Les émissions « interdites » devraient bientôt reprendre. Quelques responsables des organes de presse audio-visuelle concernés par la note interministérielle interdisant des émissions politiques ont rencontré ce lundi après-midi le staff du ministère de la Communication et de la culture pour défendre leur cause et pour demander que leurs émissions respectives puissent reprendre. Après discussions, la ministre de la Communication et de la culture a accepté les demandes et a indiqué qu’après discussions avec les autres ministres signataires de la note, il a été décidé qu’une décision sera prise pour remplacer et annuler celle qui a été adoptée le 22 Avril. », écrit notamment « 2424.mg ».
« Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, a déclaré face à la presse, que porter atteinte aux libertés fondamentales n’était pas l’intention de l’État. Qu’il ne voulait que l’apaisement en ces temps d’urgence sanitaire », écrit pour sa part « l’Express » dans son édition de ce 27 avril.
« L’Express » souligne également l’absence à cette réunion de représentants de médias soutenant l’opposition.
Engagements de plusieurs médias
C’est en effet là où le bat blesse. Compte tenu de la grande précarité de la population à Madagascar et d’un système politique inspiré de celui de la France qui favorise les clivages au détriment de l’unité nationale, la tension politique est palpable dans la Grande Ile. Des opposants n’hésitent pas à appeler au coup d’État, ce qui signifie qu’ils ne respectent pas le résultat des élections.
Ce type d’opposition peut être amplifié lorsque des auditeurs protégés par l’anonymat interviennent à l’antenne. Des émissions de débat et de libre-antenne ont donc le risque de dériver vers la diffusion de fausses nouvelles sur l’épidémie de COVID-19, et sur des appels à renverser le gouvernement.
Ce n’est en tout cas pas la position des responsables des médias présents à la rencontre avec la ministre :
« Pour convaincre le ministère, les quelques responsables de radios et de télévisions venus à Anosy pour la rencontre ont assuré, souligne le communiqué du ministère, que « leur programme ne perturbe ni l’ordre ni la sécurité publics ni l’unité nationale » et ne comprennent « aucune incitation à la haine ». Ils ont par ailleurs promis de donner la main à l’Etat dans la sensibilisation à la lutte contre la Covid-19. »
Une nouvelle décision du gouvernement sur ce sujet est donc attendue aujourd’hui.
M.M.
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