A la découverte du premier site archéologique de Madagascar -2-

Mahilaka : un patrimoine à préserver

16 janvier 2020, par Georges Radebason

Après une période de prospérité marquée notamment par une importante activité métallurgique (voir Témoignages du 15 janvier 2019), l’important port de Mahilaka a été abandonné au 14e siècle, 200 ans avant l’arrivée des Européens dans notre région. Cet abandon reste inexpliqué, et ce patrimoine historique n’est aujourd’hui plus entretenu. Georges Radebason, professeur d’Histoire à l’Université d’Antsiranana, revient sur la découverte archéologique de ce site, et décrit la situation actuelle.

La ville de Mahilaka est classée comme le premier site archéologique de Madagascar. Elle était située dans une concession appartenant à un colon dénommé Millot. Celui-ci en découvrant les restes de la ville - la mosquée, les restes de fortifications qu’il estimait être comparables à celles de la cote orientale africaine - contactait les autorités en 1912. Désormais cet endroit est considéré comme site archéologique et attire l’attention des chercheurs.

Mahilaka était abandonnée à partir du XIVe siècle. Jusqu’à maintenant, l’explication sur l’abandon d’anciennes villes situées dans la partie septentrionale de Madagascar reste une énigme. Le cas de Mahilaka n’échappe pas aussi à cette situation. Plusieurs hypothèses sont avancées : guerre, épidémie, puissant cyclone qui aurait pu dévaster les villes.

Actuellement ce site est laissé à l’abandon. Pourtant en 2008, dans le cadre de la réhabilitation de la RN 06 financée par l’Union européenne, cette institution, par le biais du projet Asa Miaro, créa un Centre d’interprétation du site de Mahilaka, qui était alors bien entretenu. Mais maintenant le projet Asa Miaro n’existe plus et le site est complètement abandonné. Le plus triste est que le terrain du site est occupé par un particulier et est devenu un champ de cocotier. Heureusement que l’occupant n’a pas touché les restes des fortifications.

Georges Radebason

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