Foire Internationale de Madagascar

Nouer des partenariats avec les entreprises malgaches

15 mai 2007

Le Parc Futura de Tananarive accueillait pendant quatre jours la Foire Internationale de Madagascar. Une vraie vitrine pour les entreprises désireuses de s’implanter dans la Grande Ile ou de développer des coopérations avec les Malgaches. La France y avait une place de choix, les Réunionnais représentant une bonne partie des exposants français. Aujourd’hui, 150 sociétés réunionnaises sont installées à Madagascar, mais les entreprises locales sont encore frileuses à l’idée de travailler avec la Grande Ile. La CCIR espère que la FIM 2007 aura contribué à développer les échanges entre les deux îles. Les exposants sont revenus satisfaits de la FIM. 

La Foire Internationale de Madagascar (FIM) s’est achevée dimanche soir au Parc Futura d’Antananarivo. Pendant quatre jours, les entreprises locales et internationales ont pu y exposer leurs savoir-faire, prendre des contacts et rechercher des partenaires. L’objectif pour les entreprises réunionnaises qui y étaient, si ce n’est de s’installer à Madagascar pour y produire, c’est du moins de s’implanter ou d’y développer des coopérations. Sur les 76 stands occupés par les entreprises françaises, 16 étaient réunionnais, sans compter le stand de la CCIR. La place accordée à la France à ce Salon 2007 était de loin la plus importante, les autres pays étrangers y étaient moins représentés. Une trentaine d’exposants pour l’Ile Maurice, une quinzaine pour l’Allemagne, une dizaine pour la Chine, et d’autres délégations économiques étrangères. Environ 50 exposants représentaient Madagascar.

De l’agro-alimentaire à l’automobile

Cette année, la FIM a semble-t-il rencontré un franc succès auprès des exposants français. D’après Johann Remaud, chargé d’affaires internationales et coopération à la CCIR, un sondage réalisé par Ubifrance (l’agence française pour le développement international des entreprises) à l’issue de la Foire révèle que 95% des exposants français seraient prêts à participer au prochain Salon à Madagascar. Du Groupe Socota (industrie textile, pêche et aquaculture de crevettes), présent à Madagascar depuis 1930, à AGF, société d’assurance implantée depuis 1 an seulement, les entreprises françaises représentaient des secteurs variés : l’agro-alimentaire (Bernadette de Lavergne, Gilson, etc...), les banques et assurances (AGF, BMOI, Société Générale), l’agriculture, la cartographie (IMAO, Géosignal), les technologies de l’information (Blanche Birger), l’approvisionnement et la logistique (Commercial Trading Agency), le traitement de l’eau (Dégremont, Dom’Eau, etc...), la transformation et valorisation du lait (Elecrem, Coquard André Sarl, etc...), l’agriculture (Germicopa, SEPCM, etc...), le Bâtiment (Lafarge, Palladio, etc...), la formation (Strategis Consultants, etc...), les énergies (Vergnet), l’automobile (Sicam, Madauto), etc...
Les entreprises réunionnaises sont surtout venues à la FIM pour nouer des partenariats avec les entreprises malgaches ou pour s’implanter, faire du négoce, et non dans l’intention de délocaliser.

Échanges commerciaux doublés entre La Réunion et Madagascar

Pour Pascal Plante de la CCIR, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de ce passage des entreprises réunionnaises à Madagascar, mais il constate que les premières réactions des exposants à l’issue de la FIM sont excellentes. C’est pour lui l’une des manifestations les mieux réussies à Madagascar. Sur les 620 entreprises aux capitaux français à Madagascar, 150 sont aujourd’hui des entreprises de La Réunion. Le travail de sensibilisation et d’information mené par la CCIR sur les possibilités d’installation dans la Grande Ile ou de coopération commence à porter ses fruits, même si de nombreuses sociétés sont encore très réticentes. « Nous sommes encore dans de faibles proportions, mais les échanges commerciaux ont doublé en deux ou trois ans avec La Réunion. En 2005-2006, nous avons remarqué une augmentation de 70% des exportations de Madagascar vers La Réunion. Dans l’autre sens, les exportations ont progressé de 10% », précise Pascal Plante. L’importation à La Réunion reste cantonnée à quelques produits, comme les oignons, les légumes, les langoustes et crevettes, et l’île exporte surtout des voitures neuves et d’occasion, des matériaux pour le Bâtiment et l’équipement. A préciser que les activités de services ne sont pas comptabilisées dans les chiffres des échanges commerciaux, alors que La Réunion est avant tout une terre de services.
La CCIR ressort plutôt satisfaite de la FIM. « Nous disposons d’un noyau dur d’entreprises, qui donne de la crédibilité à la démarche, avec des entreprises comme Stopinsect, habituée de la manifestation », explique Pascal Plante. « Mais nous sommes encore obligés aujourd’hui de tenir un discours de sensibilisation pour que les entreprises réunionnaises acceptent de prendre ce chemin vers Madagascar et s’y développer ». Pour la CCIR, les entreprises réunionnaises commencent à prendre conscience des opportunités de développement qu’offre Madagascar. Le contexte mondial, le marché local limité à La Réunion, le discours d’ouverture vers l’international tenu par la Région et l’oubli de la crise de 2002 à Madagascar sont autant de raisons qui peuvent inciter les Réunionnais à regarder vers la Grande Ile. À ceci s’ajoute l’EDBM (Economic Developement Board of Madagascar), organisme sous la responsabilité du Président malgache, qui est chargé d’assouplir les conditions d’installation des entreprises internationales et qui, par exemple, rendrait possible la création d’une société en 4 jours. Le prochain Salon de l’Habitat aura lieu en septembre.
La forte présence française confirme l’intérêt des entreprises pour Madagascar : la France est actuellement le premier investisseur à Madagascar et le premier partenaire commercial de la Grande Ile, mais pour l’instant, importe 50% de plus qu’elle ne vend. Sur les 516 millions d’échanges en 2006 entre la France et Madagascar, 312 millions restent des exportations malgaches. La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR) a participé à l’organisation de cette Foire avec Ubifrance, la mission économique de l’Ambassade de France à Antananarivo, la CCI France-Madagascar et l’Adepta, association pour le développement des échanges internationaux des produits et techniques agro-alimentaires, qui regroupe 220 entreprises françaises.


Hortibel

Des semences résistantes et rentables

Hortibel est installé depuis 30 ans à La Réunion. Les besoins de Madagascar en maraîchage et en agriculture intéresse ce spécialiste en semences maraîchères. « Nous sommes venus nous faire connaître et prendre des contacts », explique Joseph Pitarch. « Nous recherchons un partenaire pour créer Hortibel à Madagascar ». Aujourd’hui, la Grande Ile a en effet besoin d’importer des semences résistantes et augmenter le rendement de ses cultures. « Une tonne de riz par hectare, souligne Joseph Pitarch, ce n’est pas suffisant, il faut 6 tonnes ».
Hortibel s’est associé à Germicopa sur le stand de la FIM, société française spécialisée dans la création, la sélection et la multiplication de nouvelles variétés de pommes de terre. Elle exporte déjà 350 tonnes de pommes de terre par an à La Réunion, exporte aussi en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Europe. Madagascar est un marché potentiel.


Lacroix Océan Indien

Des panneaux de signalisation incassables

Le groupe Lacroix est une entreprise familiale employant plus de 200 personnes dans des métiers de la signalisation (100 millions d’euros de chiffre d’affaires), de la télégestion de l’eau et de l’électronique. Lacroix est installée à La Réunion depuis 20 ans et elle vient de décrocher un partenariat avec une entreprise malgache. Objectif : produire des panneaux de signalisation qui ne peuvent pas être récupérés par les Malgaches. Les panneaux de signalisation classiques en aluminium ne restent pas longtemps dans les rues à Madagascar, les Malgaches font preuve de beaucoup d’ingéniosité pour les transformer en de très beaux produits artisanaux. Lacroix a donc proposé à l’Etat malgache un nouveau produit très résistant, non recyclable par les habitants. En à peine 4 jours, Lacroix a trouvé une entreprise locale pour produire les premiers prototypes. Si les essais sont concluants à Madagascar, Lacroix projette de commercialiser ce nouveau produit dans les pays africains qui rencontrent le même problème que Madagascar.


Produits de revêtement de bâtiment (PRB)

Le Bâtiment : un secteur porteur

Avec la FIM, le PRB a assisté à son quatrième Salon de Madagascar. Pourquoi ? « Il faut du temps pour se faire connaître, pour présenter les produits, car on ne connaît pas ce genre de revêtement de façade ici », explique Michel Sartor, de la Sarl Palladio. Son objectif : trouver un négociant, un distributeur et former des applicateurs de ces revêtements à Madagascar. Il y a deux ans, la chaîne Suni Hôtel avait acheté ce produit. Le PRB est déjà installé à Madagascar, à Antananarivo. Il propose toute une gamme de produits pour l’habitat. Michel Sartor a donc recherché sur le Salon des maîtres d’ouvrage, des architectes, et même des particuliers qui construisent leurs maisons et des entreprises intéressées par la pose des produits. « Ce qu’il faut, c’est déjà trouver un constructeur, et espérer que cela en emmène d’autres ». Le Bâtiment est l’un des secteurs prioritaires à Madagascar.


Vergnet Océan Indien

Installer des éoliennes à Diego Suarez et Fort Dauphin

Madagascar a grand besoin de produire de l’électricité, en particulier grâce aux énergies renouvelables. La société Vergnet, représentée par Serge Borchiellini sur le stand de la FIM, veut installer des éoliennes à Diego Suarez et à Fort Dauphin. « Les travaux doivent débuter début 2008, nous avons des contacts, des investisseurs, nous avons conscience que le taux de retour sur investissement est intéressant », explique Serge Borchiellini. Madagascar a besoin d’une plus grande production électrique que La Réunion. « Si nous avons l’appui politique comme à La Réunion pour les énergies renouvelables, c’est possible ». Vergnet propose du matériel performant. La société a déjà installé les 13 éoliennes à La Réunion, à Sainte-Suzanne, les éoliennes sont garanties contre les cyclones (elles sont rabattues au sol). Elle a déjà gagné un appel d’offres à Rodrigue pour la vente, l’installation et la maintenance.


Société d’Aménagement Salinoise (SAS)

Exporter ses compétences

Les PME étaient également présentes à la FIM. SAS, Société d’Aménagement Salinoise, dont la devise est « Galiz somin, mazine domin », est une PME de la famille Vingadassamy en activité depuis 1995 à La Réunion. SAS est venue montrer son savoir-faire, et surtout prendre des contacts, pour cette première participation à la FIM. Elle a réalisé la voie provisoire à la Rivière Saint-Etienne après Gamède, elle travaille aujourd’hui sur la route des Tamarins aux côtés des majors internationaux et compte bien exporter ses compétences dans l’Océan Indien.

Dossier réalisé par Édith Poulbassia


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Messages

  • Bonjour,
    je suis à la recherche d’un fournisseur de crevettes à Madagascar ;je suis de l’île de la Reunion.A votre avis y aurait-il possiblité ?

    cordialement.

    BERNARD CAZAL

  • Bonjour !
    je suis un collecteur malgache de produits locaux et je me contente actuellement de la vente locale de ces produits. Donc je cherche un partenaire réunionnais pour l’exportation (Oignons, poids de cap, lentille, produits saisonniers, même planche de coffrage en bois de pin de dimensions souhaitées etc...), vers La Réunion.
    cordialement.

    Ranjalahy Herinjaka Nirina

  • Bonjour,
    Cela fait un an que je recherche des fournisseurs de crevettes , langoustes sur Madagascar pour l’île de La Reunion.Jusqu’à présent mon message est resté indifférent ?

    bernard cazal

  • Bonjour,

    Je recheche un partenariat avec un atelier de menuiserie réunionnais pour l’achat de bois de pin de toutes dimensions selon commande (sec,semi fini et traité suivant procédure du client)


Témoignages - 80e année


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