L’État prendra à sa charge la différence entre le prix affiché et le prix réel

Pas de hausse des prix des carburants à Madagascar : l’État va subventionner

10 mars 2022, par Manuel Marchal

A Madagascar, les prix sont administrés comme à La Réunion. L’État fixe un prix maximum qui est le prix pratiqué dans toutes les stations service. Le prix actuel a été défini quand le baril de pétrole coûtait 70 dollars alors que le cours actuel atteint 140 dollars en raison de la guerre en Ukraine qui implique directement la Russie, un des plus importants producteurs et exportateurs de pétrole au monde. L’État a décidé de subventionner les prix des carburants pour qu’ils restent inchangés. La différence entre le prix affiché et le prix de vente réel sera donc versée par l’État aux compagnies pétrolières.

A Madagascar, les prix des carburants ne sont pas libres. Comme à La Réunion, l’administration fixe un prix maximum à ne pas dépasser, qui est en général le prix pratiqué dans toutes les stations service. Depuis plusieurs semaines, les compagnies pétrolières demandent au gouvernement d’augmenter ces prix maximums, car ils affirment qu’avec la hausse du cours du pétrole, leurs profits diminuent de manière trop importante.

Risque de hausses en cascade

Ce sujet est encore plus sensible qu’à La Réunion. En effet, pour aller d’une ville à une autre, la plupart des marchandises sont transportées par camions. Compte tenu du pouvoir d’achat dans un pays où le SMIC est à 50 euros, une légère hausse des prix des carburants peut avoir des répercussions en cascade : les taxis vont devoir augmenter leurs tarifs, les taxis be et les taxis brousse également sans oublier les transporteurs. Or, ces hausses en cascade risquent de constituer une ponction non négligeable dans un pays où la majeure partie de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Les habitants des villes sont les plus concernés, mais ceux des campagnes qui ont besoin d’un transport automobile pour vendre les marchandises dont ils dépendent pour survivre sont aussi sous la menace. En effet, il est difficile d’imaginer transporter des produits frais sur plusieurs dizaines de kilomètres avec un char à bœuf ou à pied.

Guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine a encore accentué la pression des compagnies pétrolières. Le 2 mars dernier, suite à une rencontre avec les vendeurs de carburant, le ministre malgache de l’énergie avait annoncé qu’une hausse des prix était inéluctable. Alors que le prix du baril de pétrole a encore beaucoup augmenté depuis le 2 mars, il s’avère que cette hausse des prix sera pris en charge par l’État afin que les prix à la pompe restent inchangés.

« Subventionner le prix à la pompe »

C’est ce qu’annonce « La Tribune de Madagascar » de ce 8 mars :
« Une bonne nouvelle pour les automobilistes. Le prix du carburant à la pompe restera inchangé à Madagascar, malgré la hausse vertigineuse du prix du baril au niveau international, à cause des conflits entre l’Ukraine et la Russie. Hier, le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures a confirmé, dans sa publication, que le prix affiché dans les stations à Madagascar reste inchangé.
Le gouvernement a pris la décision de prendre en charge les différences pour que le prix à la pompe demeure proportionnel au coût du baril acheté à 70 USD, bien que le prix du baril atteint hier le double, 147 USD. Depuis la semaine dernière, une réunion avec les autorités malgaches et les compagnies pétrolières se sont tenues pour étudier cette possibilité de subventionner le prix à la pompe pour éviter ses impacts sur les consommateurs. »

M.M.

A la Une de l’actuUkraineMadagascar

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus