Le Comité de solidarité de Madagascar

Poursuivre ’un travail de mémoire qui retrace les faits et puisse apaiser les cœurs’

29 juillet 2005

Voici un communiqué diffusé par le Bureau national du Fifanampiana malagasy (Comité de solidarité de Madagascar) suite à la déclaration du président français, Jacques Chirac, concernant les événements de mars 1947 à Madagascar.

(page 9)

"Le 21 juillet 2005, le président français Jacques Chirac, en visite officielle à Madagascar et représentant de la France au 3ème Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), s’est exprimé comme suit, au sujet des événements de mars 1947.

"Il faut aussi évoquer les pages sombres de notre histoire commune et avoir conscience du caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial".
(...)
"Rien ni personne ne peut effacer le souvenir de toutes celles et de tous ceux qui perdirent injustement la vie, et je m’associe avec respect à l’hommage qu’ils méritent".
(...)
"Nous ressentons aussi ce désir profond que nous avons tous, Malgaches et Français, de vivre en paix avec le passé. Poursuivons un travail de mémoire qui retrace les faits et puisse apaiser les cœurs.

Le Fifanampiana malagasy (Comité de solidarité de Madagascar) prend acte avec satisfaction de ces déclarations qui résument la position de la France concernant la révolte du peuple malgache, en mars 1947. En effet, depuis plus d’un demi-siècle, le Fifanampiana malagasy n’a eu de cesse d’exiger justice pour les Malgaches, en dénonçant les conséquences tragiques de la répression coloniale qui a notamment causé la mort de quelque 89.000 Malgaches, entachant durablement la nécessaire coopération amicale entre les peuples français et malgache.
Par ailleurs, le Fifanampiana malagasy ne peut taire les sentiments d’indignation et d’humiliation qu’il a ressentis à l’écoute des réponses aux questions de la presse étrangère, prononcées par le président Marc Ravalomanana. Ce dernier, qui aurait dû prendre l’initiative d’évoquer cet important problème face à son hôte de marque, ou à tout le moins, abonder dans le sens du président Chirac, s’est borné à tenir des propos plutôt cavaliers qui ont choqué plus d’un. D’autant qu’un des thèmes choisis par la 3ème Conférence au Sommet de la COI était axé sur la valorisation du patrimoine commun aux peuples de la région. Or, l’histoire constitue une composante incontournable de ce patrimoine.
Ainsi le Fifanampiana malagasy se félicite des déclarations du président français Jacques Chirac, qui a reconnu que des crimes ont été commis par les colonialistes français à cette époque. Cette prise de position de la France marque une avancée majeure vers la concrétisation des souhaits exprimés depuis de longues années par de larges fractions de l’opinion tels que :

- la facilitation des recherches sur l’histoire de 1947 par l’ouverture sans restriction des archives (militaires et civiles) détenues en France,

- l’examen par les parties française et malgache des réparations dues à Madagascar, pour les pertes en vies humaines, les destructions et traumatismes causés par la répression à cette époque.

Le Fifanampiana malagasy appelle tous les compatriotes conscients de l’importance de ces événements, à se mobiliser d’ores et déjà en vue de commémorer dignement le sexagénaire du 29 mars 1947 qui s’inscrit dans notre histoire comme un témoignage indélébile des aspirations profondes de la nation malgache à la Liberté et à la Dignité.


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