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Rentrée scolaire à Madagascar
14 septembre 2006
C’était lundi la rentrée des classes dans la Grande Ile. Loin des ’écoles- business’ évoquées par la presse malgache, “Témoignages” a rencontré au cœur d’Antananarivo une école privée vraiment différente. Créée en 1965, elle a pris un nouveau départ il y a 20 ans et affiche aujourd’hui une réussite qui la met devant deux impératifs : s’agrandir en renforçant toujours plus la solidarité, pour accueillir plus d’enfants.
La petite cour est bondée. Il faut se frayer un chemin entre les enfants et les quelques parents qui, à une semaine de la rentrée, tentent encore de faire inscrire un ou plusieurs enfants à l’école d’Antaninandro.
Dans ce quartier dit résidentiel d’Antananarivo - où habite me dit-on le Premier ministre Jacques Sylla - la Sekoly Fifanampiana (école de la Solidarité) jouit aujourd’hui d’une réputation qui ne lui permet plus, dans le contexte actuel, d’accueillir tous les enfants qui se présentent.
Quatre cents garçons et filles y sont scolarisés, du CP1 à la 3ème, ce qui semble déjà un exploit vu l’exiguïté des locaux. Pascal Rajaofitra, Directeur de la Sekoly Fifanampiana, fait face aux demandes de tous : les inscriptions, les demandes de renseignements, l’accueil des nouveaux, la répartition des professeurs...
Tout cela s’opère dans un joyeux brouhaha, sous sa direction et avec le concours de toute une équipe dont les membres pour la plupart sont des jeunes, bénévoles de l’association Malagasy Fifanampiana (Comité de solidarité de Madagascar) - (voir encadré).
Dans la cour gisent encore les matériaux du dernier chantier : une salle de classe supplémentaire construite sur décision du comité de l’école, après la célébration, l’année dernière, du 40ème anniversaire de la Sekoly Fifanampiana. Le bureau du comité de parents, avec les enseignants, a décidé d’une opération “gâteaux et soupes" ; une exposition sur l’histoire de l’école a été préparée avec le concours de tous les anciens élèves, les anciens enseignants, les actuels et des membres du Comité de Solidarité. Une vente et une brocante ont achevé de collecter les fonds utiles à la construction d’une deuxième classe de 5ème.
Des débuts très difficiles
En 40 ans, l’école a connu une longue histoire très mouvementée, étroitement liée depuis 1965 à la guérison des séquelles du colonialisme et à la construction d’une pédagogie compatible avec la prise de responsabilité des Malgaches dans leur propre pays. "Au début, c’était difficile", raconte Pascal Rajaofitra. "Tout était gratuit, les enseignants étaient tous totalement bénévoles. Ils étaient une dizaine pour s’occuper, jusqu’en 1975, des classes primaires". À partir de 75 ont été ouvertes des classes du secondaire, et en 1985, avec l’aide du Secours populaire français, la Sekoly Fifanampiana a acquis le terrain nu sur lequel les bâtiments actuels ont été construits. Auparavant, la classe se faisait chez un membre du Comité habitant le quartier.
L’école compte désormais, en plus des classes de primaire, 2 classes de 6ème, 2 de 5ème, 1 classe de 4ème et 1 classe de 3ème. Ils sont maintenant 25 enseignants, 5 dans le primaire, les autres dans le secondaire. Ils sont toujours bénévoles et l’école leur donne de quoi payer leurs frais de déplacement.
Les professeurs du secondaire sont souvent des étudiants, vivant chez leurs parents et enseignant une matière, par solidarité, à la Sekoly Fifanampiana. C’est ce que m’expliquent 3 jeunes filles - Jenmima, professeur d’anglais, Bako, professeur de malgache en 6ème et Zoly, professeur de malgache en 3ème, toutes trois étudiantes.
Certains enseignants de collège travaillent aussi dans d’autres établissements, ce qui leur assure une rémunération de base. Dans le primaire, ils travaillent par demi-journées. "Ils font une demi-journée le matin dans l’école publique et viennent l’après-midi à l’école Solidarité", complète le directeur.
La solidarité pour moteur
Cette année, le projet de l’école est de donner un repas aux élèves. La participation des parents au fonctionnement de l’école est de 2.000 ariary par mois dans le primaire et 6.000 ariary/mois dans le secondaire (respectivement 0,60 et 2,22 euros/mois). Dans les écoles privées non confessionnelles - qui "s’arrachent" 25% des élèves d’après la presse malgache du week-end -, les frais de scolarité sont beaucoup plus importants : 11.000 ariary par élève, selon l’hebdo de Madagascar, pour une école primaire privée du district d’Ambohidratrimo.
À Antaninandro, les familles les plus en difficultés doivent s’acquitter de 80% au moins de la modeste participation qui leur est demandée. "Ce n’est pas bien que certains paient et d’autres pas", explique Pascal Rajaofitra. De sorte que, d’une façon ou d’une autre, et même de façon très modique, chacun participe à la vie de l’école, y compris les étudiants.
La grande affaire de l’école, cette année, va être d’installer un réfectoire et d’y servir un repas. Ils ne savent pas encore comment ils vont y arriver, mais ils vont le faire. C’est comme cela depuis 40 ans. Et les résultats sont là ! Chaque année, les élèves de chaque niveau font un test. Au 1er juillet 2006, 19 élèves sur 24 ont été reçus au CePe (le certificat d’étude avant l’entrée en 6ème) et 18 sur 30 ont été reçus au BEPC, soit un taux de réussite de 79%, et 60%, dans la moyenne des résultats du secteur éducatif privé, si l’on en croit les statistiques "officielles" données dans la presse malgache.
Des échanges internationaux
À Madagascar comme dans le reste du monde du Tout Marché, où la Solidarité est tenue pour quantité négligeable, ces résultats font beaucoup pour la réputation de l’école. Ce que cet exemple donne à comprendre, c’est que la solidarité ne sert pas qu’à la redistribution et au partage : elle est aussi productive. C’est elle - l’assiduité des enseignants, la participation des parents - qui produit ces résultats et met l’école devant le dilemme d’une extension. Il existe déjà une annexe de la Sekoly Fifanampiana à Fianarantsoa 2. Mais il est aujourd’hui question d’acquérir un autre terrain et de construire de nouvelles classes dans la capitale.
Tout ceci suppose aussi une extension de la solidarité. La Sekoly Fifanampiana cherche à ouvrir des partenariats avec d’autres écoles, en commençant par des correspondances entre élèves. Elle a déjà participé à des échanges inter-établissements en matières culturelle et sportive. Un échange a eu lieu, en 1998, avec des élèves de La Réunion, et la Sekoly Fifanampiana poursuit une correspondance avec des élèves d’écoles françaises en lien avec le Secours Populaire Français (SPF), ainsi qu’avec le Lady Adrian School, une école laïque d’Angleterre (Cambridgeshire).
Ces échanges sont très utiles au développement des activités périscolaires - broderie, arts martiaux (avec un problème supplémentaire : la location d’un Dojo), foot, basket, handball et jeux de société.
Le soutien des parents d’élèves
La bibliothèque de l’école est à l’étage. Elle a été ouverte en 1998 avec le soutien du Secours Populaire Français, qui a aussi fait don de 3 des 5 ordinateurs. Avec Terre des Hommes (Réunion), l’école lui a fait une extension pour une salle "multimédia" comptant une télévision, un lecteur DVD et les ordinateurs - 2 ordinateurs viennent aussi de Terre des Hommes (Réunion). La télévision est une acquisition du comité des parents d’élèves. Chaque année, l’État verse aux familles des enfants du primaire une subvention d’environ 1 million de francs malgaches (220.000 ariary ou environ 80 euros). À la rentrée 2005, les parents de la Sekoly Fifanampiana ont résolu d’affecter solidairement cette somme à l’achat d’une télévision pour l’école. La salle multimédia accueille les élèves du collège et d’anciens élèves qui viennent s’initier ou se perfectionner en informatique. Elle est aussi ouverte aux habitants du quartier. "Cette année, on va demander une participation", ajoute Pascal Rajaofitra, qui ne cache pas que, dans le contexte actuel, la situation devient très difficile. Seule la résistance des familles et de l’école leur permet d’aller de l’avant.
L’école a besoin de tables et de bancs, de livres, de cahiers et de stylos, de dictionnaires de langue française, de dictionnaires français/anglais et de cassettes audio pour les cours de langues.
Elle projette aussi de développer ses activités périscolaires, en même temps que le nombre de classes. À condition de trouver le terrain nécessaire et les moyens de l’acquérir... La Solidarité a encore de beaux jours devant elle.
P. David
Malagasy Fifanampiana : La dignité malgache en actes
Le Comité de solidarité de Madagascar (Malagasy Fifanampiana), créé en 1950, est à l’origine une organisation de résistance à la répression qui s’est abattue sur les Malgaches au lendemain de l’insurrection du 29 mars 1947.
Il était présidé par Henri Rakotobe et comptait parmi ses membres fondateurs des patriotes tels qu’Arsène Ratsifehera et Gisèle Rabesahala (*), la dernière des membres fondateurs encore vivante aujourd’hui.
En 1965, le Comité prit la décision de créer l’école de la Solidarité. Dans le prolongement de l’enseignement d’abord prodigué aux enfants des prisonniers malgaches, l’école de la Solidarité a étendu son action sociale vers les familles défavorisées. C’est toujours son orientation prioritaire aujourd’hui.
Les familles de 4 à 10 enfants constituent près de 80% des élèves ; les familles de 1 à 3 enfants, un peu plus de 20%.
55% des enfants scolarisés à la Sekoly Fifanampiana ont leurs parents à la maison. Les autres sont des orphelins à la charge d’autres membres de leur famille, dont 24% vit avec une mère célibataire ou divorcée, sans pension alimentaire.
D’après la profession des parents, 24% des mères célibataires ou divorcées vit du petit commerce, 30% est salarié à domicile ou à l’extérieur, 37% est sans profession fixe.
Les pères sont chômeurs saisonniers (11%), retraités (4%), employés de bureau (8%), chauffeurs (non propriétaires, 16%), petits commerçants (24%), ouvriers ou artisans (37%).
L’école est à environ 2 km du centre-ville de Tananarive. Elle accueille les enfants défavorisés du quartier, mais aussi de beaucoup plus loin, dans un rayon de 20 km.
(*) Le récit des mémoires de Gisèle Rabesahala, “Que vienne la liberté !”, brossant le tableau d’un demi-siècle de vie politique malgache, vient de paraître à La Réunion. Nous le présenterons prochainement.
P. D.
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