Selon ’l’Express’ de Madagascar

« Rajoelina tourne la page »

25 mars 2009, par Bernard Yves

« Andry Rajoelina a proclamé samedi la fin de la dictature. Il a accordé une grâce présidentielle aux prisonniers politiques, a annoncé le retour à la laïcité de l’État et a rassuré la communauté internationale : selon notre confrère ’l’Express’, le président de la Haute autorité de transition lance donc un appel à la réconciliation. Voici des extraits de cet article qui explique cette démarche.

Andry Rajoelina, président de la Haute autorité pour la transition (HAT), prend d’une manière officielle les rênes du pays. Il a adressé un discours d’ouverture à tous les acteurs de la vie socio-économique et politique pour rompre avec le précédent régime, lors de la cérémonie de son installation officielle qui ressemble fort à une investiture.
« Je veux rassembler tous les Malgaches, je veux que chacun comprenne qu’il a sa place dans un pays libre, juste et bien gouverné », a déclaré Andry Rajoelina dans un stade de Mahamasina plein, après la cérémonie de son installation officielle samedi.
La réconciliation nationale figure parmi les chevaux de bataille annoncés par Andry Rajoelina pour rassurer tous les acteurs de la vie nationale. Réconciliations dans les milieux politique, militaire, voire religieux, sont autant de chantiers qui l’attendent ces deux prochaines années. Il a accordé une grâce présidentielle aux prisonniers politiques et a annoncé le retour à la laïcité de l’Etat.
Andry Rajoelina mise sur la tenue des assises nationales pour adopter les principales décisions politiques engageant l’avenir du pays. C’est, entre autres, l’élaboration d’une nouvelle Constitution ou des textes régissant la vie politique.

Des dossiers chauds

« Le calendrier d’exécution des travaux, l’élaboration des textes, de la tenue des différentes élections sera arrêté, d’un commun accord, au cours d’une concertation nationale où seront représentées les différentes composantes de la Nation concernées », a-t-il promis. (…)
Mais la tâche de la HAT ne s’annonce pas facile. Plusieurs dossiers chauds risquent d’exploser à tout moment comme un baril de poudre à la merci de la moindre étincelle. Tout cela, au moment où l’économie subit encore de plein fouet les conséquences du bras de fer entre l’ancien chef de l’Etat et Andry Rajoelina.
La gestion du dossier du président démissionnaire et de ses partisans figure parmi les dossiers sensibles du moment. L’absence à Mahamasina des dirigeants du Tiako i Madagasikara, le parti de Marc Ravalomanana qui regroupe le plus grand nombre d’élus, en est l’illustration. D’ailleurs, les partisans du président démissionnaire ont organisé une contre-manifestation et projettent de rééditer les manifestations pour démontrer leur désapprobation de la démarche de Andry Rajoelina.(…)


La COI pour « une solution conforme à l’ordre constitutionnel »

La Commission de l’océan Indien (COI) a réclamé la restauration de l’ordre constitutionnel à Madagascar, a indiqué lundi la COI dans un communiqué diffusé lundi à Maurice.
« Depuis le début de la crise malgache, la Commission de l’océan Indien a rappelé son attachement à une solution conforme à l’ordre constitutionnel », précise le communiqué.
« Fidèle aux relations de solidarité qui unissent ses membres, la Commission de l’océan Indien reste disposée à favoriser la normalisation de la situation à Madagascar, dans l’intérêt premier des Malgaches », indique le communiqué.
La COI a aussi demandé à ce que la sécurité de Marc Ravalomanana soit assurée et sa dignité respectée.


Paul Bérenger : cesser d’utiliser les termes "coup d’Etat"

A Maurice, le leader de l’opposition mauricienne Paul Bérenger a appelé la nouvelle autorité à prendre des engagements en faveur de la démocratie, de la sécurité de l’ancien président Marc Ramalomanana et de la tenue des élections législatives et présidentielles avant une année.
Il a observé que l’UA et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont raté beaucoup d’occasions en vue de trouver une solution de compromis.
L’ancien Premier ministre a aussi demandé au ministre mauricien des Affaires étrangères, Arvin Boolell, de cesser d’utiliser les termes "coup d’Etat".


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