Après le Kabary, un second art oratoire malgache inscrit sur la liste mondiale

UNESCO : le Hiragasy de Madagascar au Patrimoine immatériel de l’humanité

7 décembre 2023, par Manuel Marchal

Depuis le 5 décembre 2023, le Hiragasy est inscrit sur la liste du Patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Après le Kabary, le Hiragasy est la seconde pratique culturelle malgache à figurer sur cette liste. Le Hiragasy est un moyen de contester l’ordre établi. Il s’est développé notamment comme mode d’expression de résistance à la colonisation française dans les Hautes terres de Madagascar.

Après le Kabary en 2021, le Hiragasy est le second art oratoire malgache à être inscrit sur la liste du Patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. La décision a été adoptée dans la nuit du 5 décembre 2023, lors de la réunion du Comité de l’UNESCO au Botswana. La délégation malgache était composée du secrétaire général du ministère de la Communication et de la Culture, Johary Andriamahery Ralaimazava, et le directeur général de la Culture, Francis Razafiarison. Elle suivait la réunion en visioconférence.

Hiragasy : acte de résistance

C’est en 2019 que le ministère de la Communication et de la Culture a lancé la démarche pour l’inscription du Hiragasy au Patrimoine immatériel de l’humanité. Le Hiragasy est un art oratoire qui s’est développé dans les Hautes terres de Madagascar, notamment comme moyen de résistance à la colonisation française dans cette vaste région de la Grande Île. C’est ce que rappelle notamment le port d’uniformes rouges par les hommes des groupes de Hiragasy.

Après le retour de l’indépendance de Madagascar, le Hiragasy est resté un moyen d’expression populaire. C’est sous cette forme que la population peut faire passer ses remontrances au pouvoir. Le Hiragasy faisait l’objet d’une émission dominicale sur les ondes de RNM, Radio nationale de Madagascar, la radio du service public.

Kianja Hiragasy à Antananarivo

Le 8 avril 2022, la ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo déposa le dossier de candidature auprès du « Secrétariat de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immateriel-patrimoine vivant Secteur de la culture » au siège de l’UNESCO à Paris.

C’est durant cette période que la ministre posa la première pierre du Kianja Hiragasy à Antananarivo. Situé dans la cour du ministère de la Culture à Anosy, c’est un petit stade au centre duquel les troupes de Hiragasy peuvent se livrer à leur art. C’est le premier Kianja Hiragasy construit par l’État à Madagascar. Il permet à la population d’Antananarivo de disposer d’un lieu officiel de pratique du Hiragasy.

Les échanges avec l’UNESCO ont ensuite abouti sur l’approbation par le Comité d’évaluation en vue d’une inscription sur la liste du Patrimoine immatériel de l’humanité, à l’occasion du sommet au Botswana.

Madagascar aussi au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Après le Kabary malgache en 2021, le Hiragasy est le 2e art oratoire malgache à être inscrit par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine immatériel de l’humanité.
Par ailleurs, Madagascar compte un bien sur la liste du Patrimoine mondial : la colline sacrée d’Ambohimanga en Imerina. Le Rova d’Ambohimanga fut le lieu de résidence et de sépulture du roi Andrianampoinimerina qui lança le projet d’unifier Madagascar : que la mer soit la limite de la rizière du roi. Son fils Radama réalisa ce projet et devient le premier roi de Madagascar, à la tête d’un État reconnu internationalement.
La première église chrétienne de Madagascar construite dans l’île de Sainte-Marie est candidate à l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une manière de valoriser la côte et les apports des ethnies qui vivent dans ces vastes régions de Madagascar.

M.M.

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